Philippe Lam: la menace de la récession plane sur Maurice
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L’économiste Philippe Lam commente les prévisions du Fond monétaire international par rapport au taux de croissance pour 2009, à Maurice.
«Ce que le FMI prédit - 2% de croissance- est inquiétant parce que cela fait très longtemps que le pays n’a pas connu un taux de croissance aussi bas», commente Philippe Lam, consultant en économie. Il note une «décélération extraordinaire» pour Maurice, bien qu’il rassure que c’est un phénomène mondial.
«La tendance: le taux de croissance à la baisse me conduit à penser que si la situation internationale continue à se détériorer, en 2010, Maurice devra faire face à une récession, avec des contractions au niveau du Produit Intérieur Brut. La vague va déferler sur nous», estime-t-il.
L’économiste ajoute que, déjà, cette détérioration commence à entraîner une hausse du taux de chômage. Il en est de même pour les revenus de l’Etat qui, notamment à travers les impôts, les droits de douane et la TVA, commencent, à leur tour, à baisser. Ces éléments contribueront à creuser encore le déficit budgétaire. Philippe Lam souligne que Maurice est déjà en-dessous du taux de croissance requis pour contenir le taux de chômage. Surtout actuellement, avec les nouveaux entrants sur le marché du travail.
Il rappelle également que la baisse des recettes, provenant du tourisme et du textile, accentuera le déficit au niveau de la balance des paiements car le flux d’investissements à travers les projets IRS (Integrated Resort Scheme) est en diminution.
Conséquemment, ce déficit risque d’amoindrir nos réserves.
«Je crains que la crise économique ne se transforme en crise sociale avec le niveau d’endettement très élevé des ménages mauriciens. Parce que nous sommes une société de consommation, nous allons réaliser bientôt que nous ne pouvons plus avoir la même qualité de vie», prévient Philippe Lam.
L’économiste relève que pendant les quatre dernières années, l’Etat a graduellement procédé à un assainissement des finances publiques. Il pense qu’aujourd’hui, avec la baisse des revenus fiscaux, cette politique doit être remise en question.