jeudi 19 février 2009

AFRICA INVESTOR Awards 2009 : La MCB présélectionnée

Source: Le Mauricien

La Mauritius Commercial Bank (MCB) est parmi les huit institutions présélectionnées dans la catégorie " Banking " pour les Financial Reporting Awards 2009 qui seront décernés, le 9 mars prochain à Paris, par Africa Investor (AI). Ce dernier est le plus important concepteur et émetteur d'indices pour les marchés boursiers africains. Il est également spécialisé dans la communication d'informations portant sur l'investissement.

La MCB est en fait le seul candidat mauricien à figurer dans la liste des présélectionnées pour les différentes catégories choisies en vue des Financial Reporting Awards 2009. Elle aura pour concurrentes dans sa catégorie les institutions suivantes : First Bank of Nigeria (Plc.), Equity Bank Limited (Kenya), Oceanic Bank International Plc (Nigeria), EFG Hermes (Egypte), Attijariwafa Bank (Maroc) et Standard Bank (Afrique du Sud).

Organisé pour la première fois en collaboration avec le NYSE Euronext, le plus gros marché boursier au monde en termes de cotations, le concours doté des Financial Reporting Awards couvre trois catégories : a) " Best Financial Reporting Company", ouvert aux professionnels des compagnies traitant directement avec les investisseurs ; b) "Best Financial News Reporting", qui concerne les entreprises de presse et des journalistes, c) " Best Analyst ", catégorie réservée aux analystes spécialisés dans les valeurs cotées sur les marchés africains. Sous chacune de ces catégories, quatre awards sectoriels seront décernés : banque, télécommunications, ressources minières et énergétiques, secteurs divers. La MCB est partie prenante dans la première catégorie et dans le groupe des banques.

Un panel composé de personnalités influentes du monde boursier évaluera les candidats. Il comprend : James Posnett, directeur de NYSE Euronext, Nicolas Clavel, chief investment officer de Scipion Capital LLp, Mthuli Ncube, directeur de la Wits Business School d'Afrique du Sud, Michael Mitchell, directeur général de The Investor Relations Society et Hubert Danso, vice-président d'Africa Investor.

Par ailleurs, Sunil Benimadhu, chief executive de la Stock Exchange of Mauritius Ltd (SEM) sera l'un des intervenants au prochain forum d'Africa Investor prévu au siège de la Bourse de Paris. Ce forum se tiendra avant la cérémonie de remise des trophées 2009. Il sera axé sur le thème " Intelligence driving Africa's markets ". Sunil Benimadhu sera aux côtés du représentant de la bourse du Ghana et de deux chefs d'entreprises pour parler des tendances sur les marchés africains et des perspectives pour 2009.

On s'attend à ce que le forum, qui regroupera non seulement des représentants des bourses de valeurs mais également des chefs d'entreprises et des analystes financiers, soit une plateforme pour discuter des performances des marchés africains et des possibilités de les améliorer surtout dans un contexte économique international très difficile.

Le secteur bancaire mauricien est solide

Les indicateurs de solidité du secteur bancaire mauricien sont tous réconfortants. C'est ce que souligne la Banque de Maurice (BoM) dans son deuxième Financial Stability Report publié hier après-midi, rapport qui évalue le système financier local avec pour toile de fond une crise financière et économique globale qui ne cesse de s'approfondir. " Il n'y a aucune indication que le secteur bancaire mauricien ait une exposition directe aux dettes toxiques qui ont ébranlé les marchés financiers globaux ", affirme la BoM. Cependant, souligne-t-elle, il y a des risques accrus d'une détérioration plus prononcée de la balance commerciale et la balance des comptes courants du pays dans le sillage de cette crise mondiale.

La BoM fait d'emblée ressortir dans son rapport de plus d'une trentaine de pages que les perspectives économiques globales se sont fortement détériorées pendant les turbulences financières provoquées par la crise des crédits hypothécaires à risque aux Etats Unis en 2007 et, depuis, se sont intensifiées. Le Fonds Monétaire International a d'ailleurs, dans son dernier rapport émis en janvier 2009 sur l'état de l'économie mondiale, revu à la baisse à 0,5% le taux de croissance de l'économie internationale. " Le monde fait face à un approfondissement de la crise économique et le ralentissement que connaissent les économies développées est en train de s'étendre à de gros pays émergents tels la Chine, l'Inde et le Brésil. Les économies industrialisées vont connaître une contraction de 2% en 2009 alors que la croissance dans les principaux pays émergents va être plus faible ", souligne la BoM.

Les présentes turbulences que connaît le marché financier global sont sans précédent. " C'est la crise la plus grave depuis la Grande Dépression. Malgré les actions de grande portée prises par des gouvernements et banques centrales à travers le monde, la pression au plan financier reste aiguë et affecte l'économie réelle ", fait ressortir le rapport. À Maurice, indique la BoM, il est estimé que le taux de croissance en 2009 serait d'environ 4%, contre 5,2% en 2008. " There are already indications that the global financial crisis and economic downturn are impacting negatively on the textile and tourism sectors. The risks of a further deterioration in the trade balance and current account balance have increased, with potential downward pressures on the exchange rate of the rupee and the level of foreign exchnage reserves ", signalent les auteurs du rapport, faisant ainsi comprendre qu'il y a des risques d'une baisse de la valeur de la roupie et du niveau des réserves en devises.

Inflation : source d'inquiétude

La BoM soutient que face à une crise financière globale d'une telle ampleur et au ralentissement de l'économie globale, la conduite de la politique monétaire représente un gros défi pour les banques centrales. Cela est encore plus le cas pour une petite économie ouverte sur l'extérieur comme celle de Maurice, est-il souligné. De plus, l'inflation demeure une source d'inquiétude à Maurice. Les autorités bancaires, rappellent le rapport, ont baissé le taux directeur de 250 points de base en 2008 pour le ramener à 6,75% en décembre dernier. S'agissant de l'inflation, le taux annuel à fin décembre 2008 était de 9,7% contre 8,8% il y a une année. Cependant, selon la méthodologie " year-on-year basis ", le taux d'inflation de l'indice des prix à la consommation est passé de 8,7% en décembre 2007 à 6,7% en décembre 2008. La BoM considère que le taux d'inflation pourrrait baisser davantage au vu des récentes réductions des prix des produits alimentaires et des produits pétroliers sur les marchés internationaux et aussi compte tenu du ralentissement des activités économiques tant à l'étranger qu'à Maurice.

" The global financial crisis has brought financial stability issues to the forefront of policy considerations ", observe par ailleurs le rapport de la banque centrale. La crise a mis en lumière le besoin de renforcer la réglementation du secteur financier en vue d'assurer sa stabilité. Toutefois, à Maurice, les banques ont démontré une grande résilience sous différents chapitres : capitalisation, croissance du bilan, taux de rentabilité, niveau des créances douteuses, entre autres. Le système bancaire local n'a pas enregistré de crise de liquidités sérieuses. Cela peut s'expliquer par le fait qu'il n'y a pas une grande dépendance des banques à emprunter massivement d'autres banques pour financer leurs opérations. De plus, on constate que les banques locales dépendent moins de sources étrangères pour satisfaire les besoins de solidification de leurs actifs. La BoM note que les banques locales n'ont pas de " significant exposure " concernant des investissements dans les portefeuilles de titres à l'étranger. En ce qui concerne le marché monétaire domestique, les conditions normales continuent de prévaloir. " There is no credit crunch in Mauritius ", affirme-t-elle.

Par ailleurs, le rapport fait ressortir que les autres sous-secteurs du système financier mauricien, en l'occurence ceux de l'assurance et des institutions financières acceptant des dépôts (incluant les entreprises de crédit-bail), n'ont pas subi d'impact direct de la crise financière globale.