Instabilité à Madagascar - Les entreprises mauriciennes s’inquiètent
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Jane L. O’NEILL - L'Express de Maurice
La crainte est omniprésente. Les entrepreneurs ont peur de ne pouvoir livrer leurs commandes àtemps avec les manifestations. Des employés mauriciens ont de leur côté préféré rentrer au bercail. Témoignages…
Dans un climat d’instabilité, les entreprises implantées à Madagascar craignent pour leurs activités. Cette inquiétude était palpable hier lors des réunions entre une cinquantaine d’entrepreneurs mauriciens et l’ambassadeur, Gérard Le Maire. Un souci majeur en ressort : la crainte des usines de perdre leur carnet de commandes. Et la menace de la crise financière n’est pas pour arranger les choses.
Ces usines s’étaient d’ailleurs retrouvées face à cette situation en 2002. A cette période, mêmes échauffourées dans les rues dans un contexte de crise politique.
« Il est vrai que si la crise dure, l’image du pays va prendre un sale coup. Déjà, l’incertitude du moment risque de perturber les opérations.
Et les acheteurs ne vont pas prendre le risque de voir leur commande retardée ou pire, de voir des commandes qui n’arrivent jamais.
C’est la mauvaise perception qui risque d’avoir des effets dévastateurs sur la survie des entreprises » , soutient Anil Joyram, qui emploie un millier de personnes à Madagascar. Son entreprise est spécialisée dans la fabrication de vêtements de travail.
Un des facteurs pouvant inciter les acheteurs à supprimer les commandes est le retard dans les livraisons des commandes.
Car avec les perturbations, les matières premières arrivent en retard.
« Le traumatisme de la perte d’emploi »
Du coup, la production est retardée. Conséquence : les dates de livraison ne sont pas respectées. « Dans certains cas, les entreprises souffrent car elles doivent assurer la livraison de la commande par avion et subissent, surtout, des frais supplémentaires » , explique Nawaz Gobindram, directeur des opérations à Rogers Mada.
Pourtant, actuellement, malgré les tensions à Antananarivo, les usines qui sont situées hors du centre- ville sont épargnées. Anil Joyram confirme que les infrastructures des usines ne sont pas touchées. Et même les Malgaches ont choisi cette fois, contrairement à 2002, de ne pas s’absenter du travail, sauf dans des cas isolés.
Nawaz Gobindram va dans le même sens. « Nous souffrons moins pour l’instant car les Malgaches ont déjà vécu le traumatisme de la perte d’emploi.
Donc, cette fois, ils sont bien plus réguliers au travail » , précise- t- il.
Pour l’instant, les opérations de Rogers Mada , qui consistent à transporter des conteneurs destinés à l’importation et à l’exportation se passent bien.
De plus, Nawaz Gobindram ajoute qu’en 2002, les tensions étaient entre deux villes, Tamatave et Antananarivo, alors que les affrontements sont, cette fois, plus localisés.
A partir de Maurice, le président de la Mauritius Export Association , Georges Chung Tick Kan, tire cependant la sonnette d’alarme. « Il est vrai qu’il y a une très grande inquiétude.
Même si ce n’est pas général, il y a certaines entreprises qui souffrent d’une baisse de productivité faute de la présence régulière des employés. » Il a écrit au ministre des Affaires étrangères, Arvin Boolell, pour lui faire part des préoccupations des entrepreneurs mauriciens.
Ce dernier est, lui, plus optimiste quant au sort des entrepreneurs mauriciens dans la Grande île : « L’ambassadeur Lemaire suit la situation régulièrement. Au moindre souci, nous allons essayer de les aider. Nous avons eu des signes que la communauté des entrepreneurs de certains pays veut quitter l’île. Ce n’est pas le cas des Mauriciens, qui continuent les opérations malgré certaines difficultés. » « J’essaie à travers ces rencontres de comprendre les besoins de nos entreprises pour ensuite les relayer aux autorités. Il y a quelques soucis à la douane et le couvre- feu engendre quelques inconvénients qui gênent nos entreprises » , a pour sa part déclaré Gérard Lemaire, sollicité par l’express à l’issue des deux réunions tenues hier.
D’ailleurs, l’imprimerie MSM de même qu’une autre entreprise qui travaille 24 heures sur 24 ont dû modifier leur shift à cause du couvre- feu.
Et si la branche de la Mauritius Commercial Bank à Antananarivo a été détruite lors des manifestations, les quatre autres antennes ont été épargnées.
Il en est de même pour Courts dont deux sur six unités sont endommagées.
Le porte- parole de groupe Floréal, qui compte sept usines, à Madagascar, se veut de son côté plus rassurant n’étant pas affecté par les violences. Les usines sont en fait situées loin des manifestations.
La crainte est omniprésente. Les entrepreneurs ont peur de ne pouvoir livrer leurs commandes àtemps avec les manifestations. Des employés mauriciens ont de leur côté préféré rentrer au bercail. Témoignages…
Dans un climat d’instabilité, les entreprises implantées à Madagascar craignent pour leurs activités. Cette inquiétude était palpable hier lors des réunions entre une cinquantaine d’entrepreneurs mauriciens et l’ambassadeur, Gérard Le Maire. Un souci majeur en ressort : la crainte des usines de perdre leur carnet de commandes. Et la menace de la crise financière n’est pas pour arranger les choses.
Ces usines s’étaient d’ailleurs retrouvées face à cette situation en 2002. A cette période, mêmes échauffourées dans les rues dans un contexte de crise politique.
« Il est vrai que si la crise dure, l’image du pays va prendre un sale coup. Déjà, l’incertitude du moment risque de perturber les opérations.
Et les acheteurs ne vont pas prendre le risque de voir leur commande retardée ou pire, de voir des commandes qui n’arrivent jamais.
C’est la mauvaise perception qui risque d’avoir des effets dévastateurs sur la survie des entreprises » , soutient Anil Joyram, qui emploie un millier de personnes à Madagascar. Son entreprise est spécialisée dans la fabrication de vêtements de travail.
Un des facteurs pouvant inciter les acheteurs à supprimer les commandes est le retard dans les livraisons des commandes.
Car avec les perturbations, les matières premières arrivent en retard.
« Le traumatisme de la perte d’emploi »
Du coup, la production est retardée. Conséquence : les dates de livraison ne sont pas respectées. « Dans certains cas, les entreprises souffrent car elles doivent assurer la livraison de la commande par avion et subissent, surtout, des frais supplémentaires » , explique Nawaz Gobindram, directeur des opérations à Rogers Mada.
Pourtant, actuellement, malgré les tensions à Antananarivo, les usines qui sont situées hors du centre- ville sont épargnées. Anil Joyram confirme que les infrastructures des usines ne sont pas touchées. Et même les Malgaches ont choisi cette fois, contrairement à 2002, de ne pas s’absenter du travail, sauf dans des cas isolés.
Nawaz Gobindram va dans le même sens. « Nous souffrons moins pour l’instant car les Malgaches ont déjà vécu le traumatisme de la perte d’emploi.
Donc, cette fois, ils sont bien plus réguliers au travail » , précise- t- il.
Pour l’instant, les opérations de Rogers Mada , qui consistent à transporter des conteneurs destinés à l’importation et à l’exportation se passent bien.
De plus, Nawaz Gobindram ajoute qu’en 2002, les tensions étaient entre deux villes, Tamatave et Antananarivo, alors que les affrontements sont, cette fois, plus localisés.
A partir de Maurice, le président de la Mauritius Export Association , Georges Chung Tick Kan, tire cependant la sonnette d’alarme. « Il est vrai qu’il y a une très grande inquiétude.
Même si ce n’est pas général, il y a certaines entreprises qui souffrent d’une baisse de productivité faute de la présence régulière des employés. » Il a écrit au ministre des Affaires étrangères, Arvin Boolell, pour lui faire part des préoccupations des entrepreneurs mauriciens.
Ce dernier est, lui, plus optimiste quant au sort des entrepreneurs mauriciens dans la Grande île : « L’ambassadeur Lemaire suit la situation régulièrement. Au moindre souci, nous allons essayer de les aider. Nous avons eu des signes que la communauté des entrepreneurs de certains pays veut quitter l’île. Ce n’est pas le cas des Mauriciens, qui continuent les opérations malgré certaines difficultés. » « J’essaie à travers ces rencontres de comprendre les besoins de nos entreprises pour ensuite les relayer aux autorités. Il y a quelques soucis à la douane et le couvre- feu engendre quelques inconvénients qui gênent nos entreprises » , a pour sa part déclaré Gérard Lemaire, sollicité par l’express à l’issue des deux réunions tenues hier.
D’ailleurs, l’imprimerie MSM de même qu’une autre entreprise qui travaille 24 heures sur 24 ont dû modifier leur shift à cause du couvre- feu.
Et si la branche de la Mauritius Commercial Bank à Antananarivo a été détruite lors des manifestations, les quatre autres antennes ont été épargnées.
Il en est de même pour Courts dont deux sur six unités sont endommagées.
Le porte- parole de groupe Floréal, qui compte sept usines, à Madagascar, se veut de son côté plus rassurant n’étant pas affecté par les violences. Les usines sont en fait situées loin des manifestations.