lundi 2 février 2009

Les évêques d’Afrique australe réclament la démission de Robert Mugabe

ROME, Dimanche 1er février 2009 (ZENIT.org)

Les évêques catholiques d'Afrique Australe ont de nouveau pris la parole pour condamner les responsables de la grave situation de crise dans laquelle se trouve le Zimbabwe.

Une situation qui ne cesse d'empirer et qui a jusqu'ici poussé trois millions de personnes (presqu'un quart de la population) à aller chercher refuge au-delà des frontières du pays, alors que plus de la moitié des Zimbabwéens souffrent de pénurie alimentaire.

Ces faits sont rapportés à ZENIT par Anna Bonno, professeur d'histoire et des Institutions africaines à l'université de Turin et directrice du Département Développement humain du CESPAS, le Centre européen d'études sur la population, l'environnement et le développement, dans un compte-rendu de la situation actuelle au Zimbabwe.

Cette crise, économique et humanitaire, doublée d'une crise politique depuis la défaite du régime aux élections de mars et la réélection contestée de Robert Mugabe à la présidence en juin, menace de dégénérer ultérieurement, sous l'œil indifférent des responsables politiques qui, depuis 9 mois, se disputent le pouvoir.

L'inquiétude monte d'autant plus, explique Anna Bonno, que le Zimbabwe fait face à une épidémie de choléra qui, selon un dernier communiqué de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a déjà fait plus de 3000 morts et « reste hors contrôle ».

Après avoir passé en revue les raisons politiques qui sont à l'origine de la crise actuelle, et déplorant toutes les violences que celles-ci avaient occasionnées, Anna Bonno souligne que les évêques d'Afrique australe, par la voix de l'archevêque de Johannesburg, Mgr Buti Tlhagale, « ont formellement déclaré que la permanence au pouvoir du président Mugabe est ‘un acte illégitime' qui est en train de ‘provoquer un génocide' ».

« Les évêques, unanimes, commente Anna Bonno en citant les paroles de Mgr Tlhagale, demandent à Robert Mugabe de quitter le pouvoir immédiatement, et aux gouvernements de couper les ponts avec le président zimbabwéen ».

« S'ils ne le font pas, ces derniers seront complices d'une situation qui est en train de conduire le pays à la famine, à la maladie, à l'effritement de la société et à la mort des citoyens », a mis en garde l'évêque sud-africain, conclut Anna Bonno.

Isabelle Cousturié