L’université de La RéUNION entre dans la grève nationale
Thématique :
La Reunion
CLICANOO.COM | Publié le 10 février 2009
Distribution de tracts et piquets de grève... Les enseignants-chercheurs mécontents, ainsi que des étudiants et agents administratifs, se réunissent ce matin au Moufia avant de manifester devant le conseil régional et le rectorat. Le mouvement pourrait toucher tous les sites universitaires.
Ça y est, l’université réunionnaise rejoint le mouvement national de contestation. Une semaine après le début de la mobilisation en France métropolitaine, environ 150 personnes (en majorité des enseignants-chercheurs) réunies en assemblée générale à la faculté des lettres du Moufia, ont voté hier la grève. “Mais seulement si on fait des actions”, assure une enseignante de géographie. “Ce n’est pas pour rester chez nous et corriger des copies”.
“APRÈS LES COURS, JE NE SUIS PLUS DISPONIBLE”
Des actions, il devrait y en avoir dès ce matin. Distribution de tracts pour expliquer le mouvement, assemblée générale à 9 heures au Moufia, puis défilé jusqu’à la Région et au rectorat... L’objectif est “université morte” comme le propose Lionel Leduc, responsable du Syndicat national de l’administration scolaire, universitaire et des bibliothèques. Pour sa part, Julie Boiché en est déjà à son quatrième jour de grève. Maître de conférence au Tampon, elle enseigne la psychologie aux étudiants Staps, les futurs professeurs d’éducation physique et sportive. Elle ne refuse pas le principe de l’évaluation des enseignants, mais la manière dont l’envisage Valérie Pécresse dans son projet de décret : l’université pourra imposer plus d’heures de cours à un chercheur. Selon Julie Boiché, “Tel que ce décret est prévu, l’évaluation reposera dans les mains du conseil d’administration. Or, un chercheur ne peut pas évaluer les chercheurs des autres disciplines. Nous demandons le maintien des évaluations par nos pairs”.La jeune femme poursuit : “À budget constant, la modulation des services se fera au détriment du temps consacré à la recherche, quelle que soit la qualité du chercheur. Par exemple, moi j’ai 60 élèves en responsabilité pédagogique. Je prépare les emplois du temps, les inscriptions pédagogiques ; j’ai plein de choses à gérer au quotidien. Après les cours, je ne suis plus disponible pour mes recherches sur les déterminants psychologiques de l’activité physique et de la réussite académique.” Tous les sites universitaires devraient donc être perturbés aujourd’hui, notamment au Moufia et au Tampon. Et ce n’est pas le président de l’université qui retiendra les manifestants : le professeur Mohamed Rochdi était au premier rang de l’AG dans l’amphithéâtre
Véronique Hummel
Distribution de tracts et piquets de grève... Les enseignants-chercheurs mécontents, ainsi que des étudiants et agents administratifs, se réunissent ce matin au Moufia avant de manifester devant le conseil régional et le rectorat. Le mouvement pourrait toucher tous les sites universitaires.
Ça y est, l’université réunionnaise rejoint le mouvement national de contestation. Une semaine après le début de la mobilisation en France métropolitaine, environ 150 personnes (en majorité des enseignants-chercheurs) réunies en assemblée générale à la faculté des lettres du Moufia, ont voté hier la grève. “Mais seulement si on fait des actions”, assure une enseignante de géographie. “Ce n’est pas pour rester chez nous et corriger des copies”.
“APRÈS LES COURS, JE NE SUIS PLUS DISPONIBLE”
Des actions, il devrait y en avoir dès ce matin. Distribution de tracts pour expliquer le mouvement, assemblée générale à 9 heures au Moufia, puis défilé jusqu’à la Région et au rectorat... L’objectif est “université morte” comme le propose Lionel Leduc, responsable du Syndicat national de l’administration scolaire, universitaire et des bibliothèques. Pour sa part, Julie Boiché en est déjà à son quatrième jour de grève. Maître de conférence au Tampon, elle enseigne la psychologie aux étudiants Staps, les futurs professeurs d’éducation physique et sportive. Elle ne refuse pas le principe de l’évaluation des enseignants, mais la manière dont l’envisage Valérie Pécresse dans son projet de décret : l’université pourra imposer plus d’heures de cours à un chercheur. Selon Julie Boiché, “Tel que ce décret est prévu, l’évaluation reposera dans les mains du conseil d’administration. Or, un chercheur ne peut pas évaluer les chercheurs des autres disciplines. Nous demandons le maintien des évaluations par nos pairs”.La jeune femme poursuit : “À budget constant, la modulation des services se fera au détriment du temps consacré à la recherche, quelle que soit la qualité du chercheur. Par exemple, moi j’ai 60 élèves en responsabilité pédagogique. Je prépare les emplois du temps, les inscriptions pédagogiques ; j’ai plein de choses à gérer au quotidien. Après les cours, je ne suis plus disponible pour mes recherches sur les déterminants psychologiques de l’activité physique et de la réussite académique.” Tous les sites universitaires devraient donc être perturbés aujourd’hui, notamment au Moufia et au Tampon. Et ce n’est pas le président de l’université qui retiendra les manifestants : le professeur Mohamed Rochdi était au premier rang de l’AG dans l’amphithéâtre
Véronique Hummel