dimanche 30 août 2009

L’accord de partenariat économique UE-ESA plus avantageux que Cotonou pour Maurice

Stéphane saminaden, L'Express de Maurice, 08/29/09

C’est, aujourd’hui après-midi 29 août, que sera signé l’accord commercial entre l’Union européenne et la région Eastern and Southern Africa (ESA), qui comprend Maurice et cinq autres pays.

Cet accord, qui remplace la convention de Cotonou, est plus avantageux pour Maurice. D’abord, contrairement à l’accord de Cotonou, cet accord de partenariat économique (APE) sera compatible avec les règles de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC).

Sous l’accord de Cotonou, l’Europe accordait un traitement «duty free et quota free» aux produits des ACP mais ces derniers n’avaient aucune obligation d’ouvrir leurs marchés aux produits européens.

L’OMC a, à plusieurs reprises, dénoncé cet aspect de l’accord et l’Union européenne avec les ACP ont dû demander une dérogation pour le maintenir en vie. Avec cet APE, il n’y aura plus aucun risque de contestation à l’OMC. Maurice aura quinze ans pour ouvrir son marché aux produits européens mais le pays a déjà presque entièrement libéralisé l’importation notamment avec la politique de faire de Maurice un paradis «duty free». 5% de produits sensibles n’auront pas à être libéralisés.

Le nouvel accord est plus avantageux en termes de règles d’origine. Sous Cotonou, il fallait respecter la règle de la double transformation pour se qualifier à un accès hors-taxe en Europe. Par exemple, il fallait transformer le fil en tissu à Maurice, puis transformer le tissu en vêtement pour se qualifier. Maintenant, on pourra acheter directement du tissu et se contenter de le transformer en vêtement pour avoir droit au «duty free» sur le marchée européen.

Maurice a aussi obtenu un quota plus important pour l’exportation du thon. Auparavant, on se partageait un quota de 10 000 tonnes avec l’ensemble des pays ACP. Maintenant, on partage ce même volume à trois pays seulement, Maurice, les Seychelles et Madagascar.

Le groupe ESA comprend Maurice, les Comores, Madagascar, les Seychelles, la Zambie et le Zimbabwe.

vendredi 28 août 2009

L'Agoa montre ses limites


18/08/2009 | Jeune Afrique | Par : Philippe Perdrix avec Stéphane Ballong

Au Kenya, la secrétaire d’État américaine, Hillary Clinton, a lancé un appel en faveur des échanges commerciaux avec le continent. Mais le dispositif mis en place par Washington, il y a neuf ans, a surtout profité aux pétroliers.

Une délégation pléthorique et de haut rang emmenée par la secrétaire d’État, Hillary Clinton, le représentant au Commerce extérieur, Ron Kirk, et le ministre de l’Agriculture, Tom Vilsack. Washington a vu les choses en grand pour le 8e Forum de l’Agoa (African Growth and Opportunity Act), qui s’est tenu à Nairobi, au Kenya, du 5 au 6 août. Depuis sa mise en place en 2000 par l’administration Clinton, ce système d’accords destiné à ouvrir le marché américain aux exportations africaines se veut la vitrine de la première puissance mondiale en Afrique subsaharienne. De fait, les échanges ont plus que triplé (104,6 milliards de dollars en 2008 ; 29,3 milliards en 2000), plaçant les États-Unis dans le trio de tête des partenaires du continent en compagnie de l’Union européenne et du nouveau venu, la Chine.

Mais, derrière cette progression linéaire, rapide, voire impressionnante, cette loi sur le commerce et le développement a bien du mal à masquer les ratés de cette mécanique « préférentielle » qui accorde des franchises de douane. Instaurée au moment où les États-Unis commençaient à diversifier leurs sources d’approvisionnement en hydrocarbures pour s’affranchir d’une dangereuse dépendance vis-à-vis du Moyen-Orient, l’Agoa est de ce point de vue une belle réussite. Les livraisons de brut (71,2 milliards de dollars en 2008 contre 16,2 milliards en 2000) représentent près de 80 % des importations américaines en provenance d’Afrique subsaharienne. Et si on ne prend en compte que les échanges dans le cadre de l’Agoa (66,3 milliards de dollars), la part du pétrole monte à 92 %. Pas étonnant donc de voir le Nigeria et l’Angola se hisser au rang de premiers partenaires. Pas étonnant non plus de constater qu’en 2008 les importations de produits agricoles ont baissé de 7,9 % par rapport à l’année précédente, et celles de textiles et de vêtements, de 10,4 %.

Frilosité pour le « made in Africa »

Nous sommes bien loin des intentions affichées d’une Agoa levier du développement et créateur de revenus et d’emplois dans des secteurs d’activités considérés, à juste titre, comme déterminants pour faire décoller les économies africaines (textile, agro-industrie, artisanat…). Certes, il y a des exceptions et de beaux exemples que l’on peut assez facilement trouver sur le site Internet du département d’État. La Tanzanie produit du coton pour la marque de tenues de tennis Venus Williams, fabriquées dans une usine de Dar es-Salaam. La marque américaine GAP se fournit pour une large part en Afrique australe. Le groupe de grande distribution Wal-Mart se procure des tee-shirts dans la même région. La Kenana Knitters au Kenya a triplé ses effectifs pour assurer ses livraisons de tricots. L’entreprise Gahaya Links au Rwanda a créé 3 000 emplois pour fournir des paniers à la chaîne Macy’s. Les magasins Food Emporium de New York proposent « un coin de spécialités africaines », où l’on peut trouver des sauces, des confitures, des épices… mais pas de miel congolais ! « Profitant de ce programme, Brazzaville a voulu exporter du miel, il est resté bloqué à l’aéroport », tempête un entrepreneur français opérant en zone Cemac et qui a bien du mal à masquer son agacement devant le protectionnisme américain. Ou, tout du moins, devant la frilosité vis-à-vis du « made in Africa ». L’Afrique fournit moins de 2 % des importations de vêtements aux États-Unis (1,1 milliard en 2008, contre 748 millions en 2000). Pour le seul Bangladesh, les volumes sont cinq fois supérieurs.

« Pour nous, le blocage ne concerne pas les formalités administratives, mais il se trouve au niveau des débouchés. Nous peinons à trouver des clients aux États-Unis. Pour remédier à cela, nous travaillons avec le West Africa Trade Hub [Wath], une structure de l’Agence des États-Unis pour le développement international [Usaid] pour conquérir des clients à travers des salons et des foires », explique Hamadou Dianda, le directeur financier du Village artisanal de Ouagadougou, qui réalise outre-Atlantique 4 % de son chiffre d’affaires (523 millions de F CFA). « Il existe un vrai problème d’adaptation de nos produits aux normes américaines. À cela s’ajoute le manque d’appui, de formation et d’assistance aux PME. Dans la maroquinerie, au Sénégal, les entreprises ne sont pas capables de livrer de grosses commandes », ajoute Cherna Sylla, président de l’Association nationale de la filière cuir et peau au Sénégal.

Des remarques parfaitement admises à Washington. « L’Agoa n’accorde pas de traitement préférentiel à certains produits pour lesquels l’Afrique pourrait être plus compétitive, notamment le sucre, le tabac et l’arachide. Deuxièmement, les produits alimentaires dépendent des infrastructures pour leur transport », explique Anthony Carroll, spécialiste des questions commerciales et vice-président de la société de conseil Manchester Trade Ltd.

À ces handicaps structurels, l’Agoa ajoute également quelques incongruités. La Côte d’Ivoire – avec ses ananas, ses groupes agro-industriels et son cacao – n’est toujours pas éligible. Le président de l’Association pour la promotion des exportations de Côte d’Ivoire (Apex-CI), Guy M’Bengue, a fait le déplacement à Nairobi en espérant obtenir gain de cause. Et puis, il y a toutes les filiales des groupes internationaux qui ne peuvent profiter du dispositif. « Les États-Unis représentaient 5 % de notre chiffre d’affaires avant la crise et 1,5 % aujourd’hui. Mais comme nous facturons depuis Paris, nous n’avons pas droit aux exonérations douanières », explique Francis Rougier, le président du groupe forestier français présent au Congo-Brazza­ville, au Cameroun et au Gabon.

Pétrole et aide

« Finalement, avec notre système préférentiel qui profite aux pays les plus pauvres en leur offrant un libre accès au marché européen et notre volonté d’aboutir aux Accords de partenariats économiques (APE), nous ne sommes pas si nuls », glisse perfidement un diplomate européen en charge de ces questions. De fait, ces APE – qui prévoient une ouverture à 100 % du marché européen et à 80 % de la zone Afrique, Caraïbes, Pacifique (ACP) – semblent à présent sur la bonne voie, après de longues et périlleuses négociations. Et, en attendant, lorsque l’on étudie avec attention les importations européennes en provenance des pays ACP, elles sont beaucoup plus équilibrées entre les différents secteurs d’activités.

« Les Américains ont toujours eu une politique d’aide plus active dans les pays producteurs de pétrole. Sans l’Agoa, je pense que les exportations africaines d’hydrocarbures vers les États-Unis auraient connu la même progression. Cela paraît normal au regard de la hiérarchie de leurs priorités : la sécurité du pays, la sécurisation des sources d’approvisionnement énergétique, et enfin la promotion de la démocratie et de l’ouverture des marchés via l’Agoa », analyse Philippe Hugon, directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris).

Pas sûr que le Forum de Nairobi permette, à terme, de corriger le tir. Et ce malgré le volontarisme affiché de Barack Obama. « Le véritable signe de réussite n’est pas de savoir si nous sommes une source d’aide perpétuelle pour les gens qui survivent péniblement, mais si nous sommes des partenaires dans la création des capacités nécessaires pour un changement transformateur », a déclaré le président américain dans son discours d’Accra, le 11 juillet dernier. Avant d’ajouter : « Les pays riches doivent réellement ouvrir leurs portes aux biens et services de l’Afrique de manière significative. » En raison de la crise économique, les importations américaines dans le cadre de l’Agoa ont chuté de 61 % sur les cinq premiers mois de cette année.


A Maputo, les premières négociations sont "rudes" pour la présidence malgache

25/08/2009 | AFP

Les leaders malgaches, tombés d'accord il y a deux semaines sur un cadre de transition, se sont attaqués mardi à Maputo au mode de partage du pouvoir, qui s'annonce difficile, pour sortir Madagascar de la crise politique.

"Nous n'avons pas discuté de la distribution des postes entre les différentes parties mais de la méthode de travail pour aborder cette question", a déclaré à la presse le chef de l'équipe de médiation internationale, Joaquim Chissano, lors de la pause déjeuner.

L'ex-président mozambicain s'est dit "content" des progrès réalisés lors de cette première réunion de deux heures à laquelle participaient l'actuel homme fort de Madagascar, Andry Rajoelina, son rival Marc Ravalomanana, ancien président malgache évincé en mars, et deux anciens chefs d'Etat.

Plusieurs fonctions des institutions de transition, notamment celles de Premier ministre et de président, sont disputées par les mouvances politiques qui cherchent à se partager les postes du gouvernement, du Congrès de transition (chambre basse du Parlement) et des autres organes.

"Ce premier briefing était un peu rude mais positif. Rien qui ne soit irréversible", a déclaré l'ancien président malgache Didier Ratsiraka.

"Il n'est pas encore question de désigner une personne", a renchéri l'ex-chef d'Etat Albert Zafy. Andry Rajoelina et son rival Marc Ravalomanana n'ont pas souhaité s'exprimer.

Pression et surenchère

Les pourparlers devaient reprendre en fin d'après-midi. Les quatre hommes, représentant les principales mouvances politiques de la Grande Ile, s'étaient rencontrés pour la première fois à Maputo où ils avaient signé le 9 août un accord mettant en place une période de transition politique. Ils étaient tombés d'accord sur l'instauration d'un nouveau gouvernement de transition et sur l'organisation d'élections d'ici fin 2010 pour sortir Madagascar de la crise politique dans laquelle l'Ile s'enfonce depuis janvier.

Andry Rajoelina, à la tête d'une délégation renforcée avec le Premier ministre Monja Roindefo, s'est déjà posé comme le futur patron de la période de transition.

"On ne peut pas imaginer que ce soit quelqu'un d'autre", a prévenu mi-août l'ex-opposant porté au pouvoir par l'armée, qui a forcé Marc Ravalomanana à l'exil.

Chaque camp tente de faire pression et joue la surenchère, selon une source proche des médiateurs, rappelant que l'accord prévoit une période de trente jours après sa signature pour mettre en place les institutions.

"Comme toutes négociations, ça ne se présente pas facilement", reconnaît le médiateur de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), Edem Kodjo. Mais ce dernier estime, tout comme l'ex-président Albert Zafy, que "le plus difficile est déjà fait".

"Maputo va permettre [...] des progrès"

La question du retour de Marc Ravalomanana, un des principaux obstacles à la transition, avait été réglée lors du premier sommet. Le président évincé, qui vit en Afrique du Sud, avait accepté de ne retourner à Madagascar que lorsque la situation serait "favorable". Sa condamnation à quatre ans de prison pour l'achat controversé d'un avion présidentiel a été levée et plusieurs de ses partisans ont été libérés dont Manandafy Rakotonirina, assigné à résidence pendant quatre mois et relâché mardi.

"C'est un point très positif dans les dispositions de Maputo", s'est réjoui mardi dans la capitale mozambicaine ce candidat au poste de Premier ministre.

Des avancées qui font dire au médiateur des Nations unies, Tiébélé Dramé, que "Maputo va permettre de faire des progrès".

La France a demandé aux leaders des quatre principales mouvances d'agir "dans le même esprit constructif que celui ayant présidé à la première session, début août", selon un porte-parole du Quai d'Orsay.

Rwanda: Nouvelle version de l'attentat contre l'avion présidentiel en 1994

25/08/2009 | AFP

Un témoin à charge dans l'enquête française sur l'attentat contre l'avion du président rwandais Juvénal Habyarimana en 1994, qui désignait le FPR de Paul Kagame, a changé de version et évoqué une manipulation d'extrémistes hutus, dans un témoignage recueilli par un journaliste indépendant.

Richard Mugenzi, qui était opérateur radio de l'armée rwandaise de l'époque, avait déclaré aux enquêteurs français en 2001 avoir "personnellement intercepté" et "retranscrit" un message des rebelles tutsis du Front patriotique rwandais (FPR) félicitant "l'escadron renforcé" auteur de l'attentat commis le 6 avril 1994 contre l'avion du président Juvénal Habyarimana.

Mais dans un entretien accordé le 31 mai à Kigali au journaliste et écrivain Jean-François Dupaquier, dont le quotidien Le Monde fait état dans son édition daté de mercredi, Richard Mugenzi affirme que ce message lui a en fait été dicté par ses supérieurs, des extrémistes hutus.

Interrogé par l'AFP, Jean-François Dupaquier a déclaré que Richard Mugenzi, 48 ans, lui avait fait part de sa conviction que "l'attentat contre l'avion n'a rien à voir avec le FPR".

Nouveaux éléments d'enquête

Le témoignage à charge de Mugenzi apparaissait dans l'ordonnance du juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière, qui avait émis des mandats d'arrêt en novembre 2006 contre neuf proches de Paul Kagame, à l'époque chef de la rébellion tutsie et aujourd'hui président rwandais.

Ils sont soupçonnés d'avoir participé à l'attentat contre Juvénal Habyarimana, considéré comme le signal déclencheur du génocide qui a fait, selon l'ONU, 800.000 morts principalement parmi la minorité tutsie.

Kigali avait, dans la foulée, rompu les relations diplomatiques avec Paris.

En novembre 2008, une proche de Paul Kagame visée par un des mandats d'arrêt, Rose Kabuye, avait été arrêtée à Francfort, et inculpée en France. Paul Kagame avait jugé à l'époque que son arrestation pourrait permettre de "crever l'abcès" qui bloque toute réconciliation entre les deux pays.

Quelques jours plus tard, un autre témoin, Josué Ruzibiza, ancien soldat du FPR en rupture de ban et exilé en Norvège, avait aussi changé de version et annoncé qu'il se "désolidarisait" de l'ancien juge Bruguière.

vendredi 21 août 2009

Favoriser les échanges économiques entre Comores et Tanzanie

Une soixantaine de tanzaniens participent depuis hier à Moroni au premier forum économique et commercial entre les opérateurs comoriens et tanzaniens. Il s’agit d’améliorer un axe qui représente déjà cinq cent mille tonnes de marchandises en provenance du continent.

Temoignages, mardi 18 août 2009

C’est sous le haut patronage du Président Sambi et en présence de plusieurs ministres et opérateurs tanzaniens que s’est ouvert hier le plus grand rendez-vous commercial entre ces deux pays frères. La tenue du TANZACOM est l’aboutissement de près de 4 ans de travail à la fois au niveau officiel que technique.

C’est sous la houlette du Président Azali qu’un premier accord commercial a été signé en 2006 entre les deux pays. Ensuite, un accord de partenariat a été conclu en 2007 entre l’Organisation patronale des Comores (Opaco) et le Bureau de contrôle du commerce extérieur tanzanien (Bord of external trade). L’Union des Chambres de commerce et d’industrie des Comores a alors pris le relais en ouvrant un bureau de représentation, le 29 décembre dernier à Dar Es Salam.

Le but d’un tel rapprochement est selon Ahmed Koudra Directeur exécutif de l’Opaco de « renforcer et structurer les relations d’échanges entre les communautés d’affaires des deux pays ». D’ores et déjà, les importations en provenance de Tanzanie sont évaluées à près de cinq cent tonnes de marchandises par an principalement, des produits manufacturés, et des zébus sur pattes. Anchoura Mzé Mohamed, commerçante depuis 20 ans dit avoir renoncé à Dubaï depuis 4 ans : « je fais trois jours à Dar-es-salam, et trois jours après ma marchandise est au port de Moroni ; j’ai oublié le stress des pirates somaliens et des délais de livraison non maîtrisés ».

Il faut reconnaître que la gamme de choix n’est pas la même entre Dubaï et Dar, mais il y a effectivement de nombreux avantages à commencer par la langue Swahili.

Encourager les circuits formels de transfert d’argent

L’intervention décisive de l’armée tanzanienne dans le débarquement militaire sur Anjouan en mars 2008 a ravivé une fraternité de longue date qui a ensuite été renforcée par la récente visite de Jakaya Kikwete à Moroni.

Durant ces deux jours d’échange du TANZACOM, les participants des deux parties vont initier des partenariats sectoriels et individuels à travers les rencontres Business to Business. Ils pourront également prendre part à des ateliers à thèmes qui visent à identifier les difficultés qui affectent les échanges et proposer des solutions.

Monsieur Koudra parle déjà d’assainir l’environnement des affaires ce qui passe selon lui par l’amélioration des conditions d’entrée des bateaux comoriens dans les eaux tanzaniennes, la réduction de façon conséquente du coût du visa de séjour des citoyens dans les deux pays.

Il propose également d’améliorer le commerce des biens et des services en régulant les aspects douaniers et de transit.

La réglementation du transfert de l’argent va nécessairement occuper une place de choix dans les discussions en cours. Il apparaît de plus en plus incohérent que les opérateurs comoriens continuent à se déplacer avec des millions en espèces alors que les organismes financiers et les mécanismes de mise à disposition de fonds ne manquent pas. Exim Bank, qui est une banque tanzanienne a un grand travail de sensibilisation à faire pour encourager l’usage des circuits formel afin de quantifier les flux et sécuriser les personnes.

Signature d’un APE intermédiaire dans 10 jours à Maurice

Manuel MARCHAL, Temoignages, mercredi 19 août 2009

Le bloc Eastern-Southern Africa (ESA) va signer un Accord de partenariat économique (APE) intérimaire avec l’Union européenne (UE) le 29 août au Centre de conférences de Grand-Baie, dans le Nord de Maurice. Madagascar, Maurice, les Seychelles, les Comores, la Zambie et le Zimbabwe vont signer avec la Commissaire européenne du Commerce un document qui fixera les nouvelles règles du commerce entre La Réunion et les pays de sa région.

Samedi 29 août se déroulera un événement qui fera date dans l’Histoire de notre région. C’est en effet ce jour là qu’aura lieu à Maurice la signature d’un Accord de partenariat économique intérimaire entre l’Union européenne et les pays de notre région membres du bloc ESA (Afrique australe et orientale c’est-à-dire Madagascar, Maurice, les Seychelles, les Comores, la Zambie et le Zimbabwe). Cette rencontre sera empreinte de toute la solennité nécessaire, puisque c’est la Commissaire européenne au Commerce en personne, Catherine Ashton, qui signera le document.

Le ministre zambien du Commerce, Felix Mutati et le Secrétaire général du Common Market for Eastern and Southern Africa (COMESA), Sindiso Ngwenya, seront également présents.

Cette signature marquera une étape importante dans des négociations commencées voici plus de 5 ans. Une réunion d’officiels des pays de l’ESA est prévue le 27 août alors que la rencontre interministérielle se tiendra le 28 août au même endroit, la veille de la signature de l’APE. « Maurice avait initié les pourparlers pour un APE intérimaire le 4 décembre 2007. Celui-ci concerne essentiellement la compatibilité avec les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), les paramètres de l’accès au marché, l’accord sur la pêche et le thème du développement », a déclaré un responsable mauricien. Il a ajouté que la dérogation de l¹OMC pour les dispositions commerciales de l’accord de Cotonou signé le 23 juin 2000 par l’UE et 77 Etats ACP a expiré en décembre 2007. Selon lui, les APE mettent un accent particulier sur la relation "aide et développement", à travers principalement l’intégration régionale. « Les APE offrent un cadre pour une libéralisation commerciale progressive et maîtrisée et établissent ainsi entre l¹UE et les ACP un nouveau type de relation commerciale, fondée sur un partenariat pour le développement à long terme », a-t-il souligné.

L’Histoire s’accélère, et à La Réunion ?

Quelques mois après la visite officielle du président de la Chine, Hu Jintao, à Maurice ; quelques semaines après le séjour de Barack Obama, président des Etats-Unis, en Afrique de l’Ouest ; quelques jours après la tournée dans notre région de Hillary Clinton, ministre des Affaires étrangères des Etats-Unis ; voici une annonce fracassante : le secrétaire général du COMESA et la Commissaire européenne au Commerce se rencontrent dans dix jours à Maurice pour conclure par la signature d’un APE intermédiaire trois jours de rencontres au plus haut niveau.
L’Histoire s’accélère et elle n’attend pas. L’Europe a décidé de presser le pas, et ce sont donc les nouvelles règles des relations entre La Réunion et les pays de la région qui se dessinent.

Rappelons que l’APE est un accord asymétrique, dans le sens où 100% du marché réunionnais sera ouvert aux produits de nos voisins, et 80% du marché des pays de la région sera accessible aux produits estampillés UE, c’est-à-dire réunionnais. Cette ouverture totale de notre marché est la conséquence de notre statut de région ultrapériphérique de l’Union européenne. Il est possible de faire jouer de manière temporaire une clause de sauvegarde pour protéger quelques produits, mais tôt ou tard, les APE commandent l’ouverture totale selon la règle de "la concurrence libre et non faussée". C’est ce qui se passe désormais dans les Antilles, depuis la signature de l’APE entre l’Union européenne et les pays du CARIFORUM. Toute la production de la Martinique, de la Guadeloupe et de la Guyane est désormais en concurrence avec celle de pays ACP distants de quelques centaines de kilomètres, et qui ont un coût de production beaucoup moins élevé.

Pour La Réunion, nul n’est besoin d’être un grand devineur pour imaginer ce que pourrait donner l’arrivée massive dans notre pays de produits identiques à ceux qui sont fabriqués ici, mais à un prix très inférieur. À cette accélération vers le libre-échange, il est urgent de mettre en œuvre l’alternative du co-développement, la seule capable d’empêcher une mise en concurrence destructrice pour tous les pays de la région.

Cette accélération de l’Histoire rappelle une nouvelle fois combien la politique politicienne n’a pas sa place dans notre pays. Car il n’est pas concevable que de telles diversions continuent. Chacun doit en effet avoir pleinement conscience qu’une grande partie de l’avenir du pays est liée aux conséquences de l’accord qui sera signé dans dix jours à Maurice.

Le développement des relations des pays africains avec l’Inde et la Chine marque le déclin de l’Europe

L’Afrique connaît une remarquable croissance de ses échanges avec des pays comme la Chine, le Brésil et l’Inde et d’autres “économies émergentes” ainsi qu’un essor des investissements de ces derniers sur le continent. Selon les analystes, les liens commerciaux avec les pays émergents aideront le continent à surmonter la crise économique actuelle. Ces changements entraînent le déclin rapide du poids de l’Union européenne dans l’influence qu’elle peut avoir sur les échanges commerciaux des pays africains. C’est sans doute une des raisons pour lesquelles l’Union Européenne s’empresse de faire signer aux pays africains les APE (Accords de partenariat économique).

Sanjiv Dinama, Temoignages, vendredi 21 août 2009

L’Afrique connaît une remarquable croissance de ses échanges avec des pays comme la Chine, le Brésil et l’Inde et d’autres “économies émergentes” ainsi qu’un essor des investissements de ces derniers sur le continent. Les échanges avec la Chine ont doublé au cours des trois dernières années pour atteindre 106,7 milliards de dollars l’an dernier.

Ces chiffres traduisent la position de premier plan de la Chine dans la relation avec l’Afrique, mais le commerce et les investissements avec les autres marchés émergents se sont également considérablement développés au cours des années récentes. Ils permettent aux pays africains d’atténuer leur dépendance envers leurs partenaires traditionnels c’est-à-dire l’Europe et les États Unis.

L’Afrique fait un tiers du total de son commerce international avec les pays en développement

L’Afrique fait déjà un tiers du total de son commerce international avec les économies émergentes et d’autres pays en développement. La Chine à elle seule est le deuxième partenaire commercial de l’Afrique. La part de l’Union Européenne s’affaiblit rapidement (L’Afrique exporte vers l’Union pour près de 180 milliards de dollars). Cette brusque évolution défavorable aux intérêts européens est sans doute une des raisons pour lesquelles l’Union Européenne s’empresse de faire signer au pays africains les APE (Accords de partenariat économique). C’est une manière de continuer à exister sur ces territoires aux potentiels importants.

En effet, la mise en conformité du système de préférence généralisée aux normes de l’OMC n’explique pas tout. Les accords préférentiels servent les intérêts des Européens, sinon personne ne comprendrait qu’ils tentent de les renouveler sous une autre forme en créant les APE. Tout le monde est en effet conscient que le développement de l’Afrique n’est pas la principale priorité des dirigeants européens quand ils négocient les APE. En effet, l’ancien système n’a pas permis de placer l’Afrique sur le chemin du développement durable, et on voit difficilement comment la création d’une vaste zone de libre-échange intégrant des économies ayant de considérables écarts de développement puisse régler la question de la pauvreté en Afrique, bien au contraire.

L’arrivée de nouveaux acteurs change la donne. L’Europe doit renouveler sa relation avec l’Afrique sous peine d’être totalement absente de ce continent qui comptera plus d’un milliard d’habitants.

En effet, outre la Chine, l’Europe voit arriver en Afrique une autre superpuissance économique de demain : l’Inde.

Le commerce indien avec l’Afrique a cru de 967 millions de dollars en 1991 à 35 milliards de dollars en 2008 et New Delhi s’attend à voir tripler les transactions commerciales avec l’Afrique pour atteindre les 100 milliards dans les toutes prochaines années.

L’Inde prévoit, par ailleurs, de doubler la ligne de crédit jusqu’à 5,4 milliards dans les cinq ans à venir et a déjà fourni 500 millions de dollars, sortis de son budget « Aide à l’Afrique ». Il est également question d’investir dans des secteurs comme l’agriculture, les mines, les technologies de l’information et de la communication (ICT), les oléoducs, la chimie, la production d’électricité et son acheminement et dans les infrastructures.

L’Inde et la Chine offrent des produits et services bon marché et adapté au pouvoir d’achat du consommateur africain

L’Inde et la Chine offrent des produits et services bon marché. Le consommateur au budget limité est vu comme un marché pour des produits et services fait à la mesure de ses moyens. Il en ainsi par exemple dans le cas des services de santé que l’Inde offre actuellement, qui sont accrédités de haute qualité et relativement peu coûteux. De surcroît, l’Inde offre des consultations aux patients africains au travers son nouveau Pan African E-network, projet du gouvernement indien lancé le 26 février 2009 et faisant partie du programme « Aid to Africa ».

Des analystes espèrent que ces nouveaux liens commerciaux aideront l’Afrique à surmonter la récession internationale actuelle, mais une étude récente souligne également que les pays et les entreprises africaines devront jouer finement pour pouvoir tirer tout le bénéfice possible de ces échanges Sud-Sud.

samedi 8 août 2009

L’éolienne qui produit de l’eau potable

Une éolienne qui produit de l’eau potable grâce à l’humidité de l’air ? Il fallait y penser.

Marc Parent, climaticien à la tête d’Eole Water, a mis au point un système simple : l’éolienne aspire l’air du vent, dont l’énergie est utilisée faire fonctionner un système frigorifique nécessaire à la condensation de l’humidité de l’air. Les vapeurs d’eau qu’il contient se transforment ensuite en eau, qui est traitée par des filtres puis récupérée dans une cuve incorporée à l’éolienne. Le tout sans aucun rejet de CO2, contrairement à d’autres mécanismes de retraitement des eaux, comme le dessalement de l’eau de mer.

Le projet de Marc Parent est d’héliporter les éoliennes de 15 mètres de haut, à installer en une heure dans les pays nécessiteux, avec un objectif de production de 800 litres d’eau par jour. "le côté ethique est pour moi très important", précise Marc Parent.

Pour l’heure, Eole Water souhaite développer ce produit dans les pays les plus riches pur l’industrialiser et en faire ensuite bénéficier les populations qui en ont le plus besoin. Il propose trois prototypes, de 10 à 14 mètres de hauteur pour des capacités de 53 litres /24 h à 514 litres /24h. Question tarif, les prix devraient s'étaler de 9 000 euros à 25 000 euros pour la plus grande capacité.

Une solution nouvelle pour résoudre le problème d’accès à l’eau potable pour tous.

Pour en savoir plus: Site d'Eole Water

De profundis pour la Chine éternelle

05/08/2009 | Jeune Afrique | Par : Pascal Airault, envoyé spécial à Shanghai

À Shanghai, les enfants de Mao ne rêvent plus que de pizza-Coca et de musique techno. Moteur de la croissance économique, la plus grande ville du pays – 18 millions d’habitants – n’aura bientôt plus rien à envier à Hong Kong ou à Manhattan.

« Pour contempler mille ans d’Histoire, il faut aller à Pékin. Mais pour comprendre la Chine d’aujourd’hui, c’est Shanghai qu’il faut voir », affirment les jeunes Chinois. De fait, la plus grande ville du pays (18 millions d’habitants) a tourné le dos à son passé. Hormis une ancienne concession française devenue, après restauration, un quartier branché et quelques maisons basses de la vieille ville, il ne reste à peu près rien de la métropole mystérieuse qui, dans la première moitié du siècle dernier, enflammait les imaginations occidentales avec ses cercles de jeux et ses fumeries d’opium.

C’est Jiang Zemin, à l’époque où il était maire de la ville avant de devenir président, qui, à la fin des années 1980, donna le coup d’envoi des bouleversements. Les dirigeants du Parti communiste, qui, dans la foulée, se prononcèrent pour « l’économie socialiste de marché », favoriseront sans complexe l’appétit des promoteurs immobiliers et l’avancée inexorable du béton. Shanghai est aujourd’hui le moteur du capitalisme chinois. Depuis quinze ans, elle affiche une croissance à deux chiffres et un PIB de 110 milliards de dollars. Au passage, les autorités ne sont pas mécontentes de couper l’herbe sous le pied à Hong Kong, l’ancienne colonie britannique, qui, bien que revenue dans le giron de la République populaire, continue de cultiver une certaine idée de la liberté.

Construite sur le modèle de sa rivale, elle-même très inspirée des grandes métropoles américaines, Shanghai succombe à la folie des grandeurs. Pour s’en convaincre, il suffit de se rendre à l’hôtel Hyatt, au 88e étage de la tour Jin Mao. En contrebas du Shanghai World Financial Center, la troisième plus haute tour du monde (492 m), qui a la forme d’un décapsuleur, et de l’Oriental Pearl TV Tower, aux allures de fusée, s’étend à perte de vue le nouveau quartier de Pudong, avec ses trois mille tours et gratte-ciel – plus deux mille autres en construction –, ses grandes banques, ses rues commerçantes et ses hôtels de luxe. On y croise des hommes d’affaires venus du monde entier. Et l’on y entend toutes les langues : anglais, français, allemand, russe, espagnol et même… chinois.

Pour faire fonctionner les usines, il faut du pétrole ? Qu’à cela ne tienne ! Au nord de la ville, les autorités ont construit le plus grand site industriel pétrochimique d’Asie, qui accueille les leaders de l’agrochimie mondiale. La ville est aussi la principale porte de sortie des produits fabriqués dans cette « plus grande usine du monde » qu’est devenue la Chine. Le trafic annuel de son port, qui a supplanté Rotterdam en 2003 et Singapour deux ans plus tard, avoisine 500 millions de tonnes. Pour faire face à l’essor des activités, les autorités ont construit dans les îles Yang shan, au large, un nouveau port en eau profonde relié au continent par un pont de 32,5 km de long.

Chez les tailleurs du marché couvert Nan Wai Tan, vous pouvez choisir le modèle et le tissu de votre choix, tandis qu’une employée prend vos mesures. Moins de vingt-quatre heures plus tard, votre costume sera prêt. Son prix ? Un peu plus de 40 euros. Une aubaine pour les touristes, mais une fortune pour le Shanghaien moyen. Seules en effet les grandes entreprises versent des salaires supérieurs à 2 000 yuans (environ 200 euros).

Les enfants de Mao délaissent de plus en plus le taï chi chuan, la « gymnastique » traditionnelle, qui est en réalité un sport de combat, au profit de la musique techno, des repas pizza-Coca, de la mode unisexe et de la consultation compulsive d’Internet. Et ils jouent des coudes pour décrocher un job dans une société occidentale, ce sésame donnant accès à la société de consommation. Mais les places sont chères ! Sous peine de rester en marge, mieux vaut disposer d’un solide bagage acquis dans l’une des vingt universités et grandes écoles de la ville.

Comme à Pékin, Guangzhou ou Shenzhen, la démographie explose. Shanghai est la plus grande ville chinoise et la plus densément peuplée : 2 588 habitants au km2. Ses industries attirent des nuées de ruraux fascinés, tels des insectes, par les « lumières de la ville ». Ce qui pose de délicats problèmes d’environnement et de gestion des espaces.

La crise économique a au moins eu pour conséquence bénéfique de ralentir cet exode rural. Les exportations ont baissé de 26,4 % en mai. Disposant de réserves de devises colossales (2 200 milliards de dollars), les autorités s’efforcent de limiter les dégâts en réduisant les taxes sur les exportations, en investissant massivement dans les chantiers intérieurs et en dopant la consommation des ménages, toujours très faible (37 %). Au début du mois de juin, elles ont même appelé à privilégier les entreprises nationales lors de l’attribution des contrats gouvernementaux.

L’investissement étant, à Shanghai comme ailleurs, appelé à soutenir la croissance, un plan de relance de plus de 60 milliards d’euros a été lancé. Les investissements dans le secteur des infrastructures publiques en vue de l’Exposition universelle de 2010 sont également susceptibles d’amortir les effets du ralentissement. Mais Han Zheng, le maire de la ville, mise aussi sur le développement du tourisme, par le biais notamment du futur parc Disney. Enfin, les autorités municipales devront s’efforcer de trouver une solution aux difficultés rencontrées par leurs concitoyens pour se loger dans le centre-ville en raison de la flambée des prix de l’immobilier. Très attractive pour les Occidentaux, Shanghai est en effet hors de prix pour 90 % de la population, qui touche moins de 200 euros par mois.

« Une ville meilleure pour une vie meilleure ». C’est le thème de l’exposition universelle. Mais c’est aussi le vœu de tous les Shanghaiens.

jeudi 6 août 2009

Sommet de Maputo : Réunion à huis clos entre les anciens présidents et le chef de l’Etat

Le sommet de Maputo, visant à faire sortir Madagascar de l’impasse, a débuté, hier en fin d’après-midi. Les chefs des quatre mouvances se sont réunis à huis clos.

Les retrouvailles ont été plutôt froides hier au centre de conférences de Maputo entre Didier Ratsiraka, Marc Ravalomanana, Albert Zafy et Andry Rajoelina. La réunion de la résolution de la crise malgache initiée par le Groupe international de contact (GIC) n''a pas débuté sous les meilleurs auspices. Même le geste fondamental du «Fihavanana» a été occulté par les protagonistes qui ont oublié de se saluer.

Une politesse qu'ils ont quand même dû exécuter lors de la prise de photo à l'issue de la cérémonie d'ouverture présidée par Joaquim Chissano. L'ancien président mozambicain a souligné dans son discours d'ouverture que l'Afrique et le monde avaient les yeux tournés vers eux et qu'il compte sur la ferveur patriotique des quatre mouvances.

Seuls Ravalomanana et Didier Ratsiraka se sont serré la main. Un geste qui n'a pas effacé la rancune du second, évincé par le premier en 2002 à l'issue d'un bras de fer de six mois, relatif au litige sur les résultats des élections présidentielles. Didier Ratsiraka a tenu à souligner que signer une charte est une chose, la respecter en est une autre, faisant allusion à l'accord de Dakar en 2002 qui avait été signé par Ravalomanana mais qu'il n'avait pas respecté. Une pique adressée à qui de droit.

La flèche a atteint sa cible puisque Marc Ravalomanana a réagi mais de façon très conciliante, annonçant qu'il reste le président de Madagascar et qu'il est capable de travailler avec tout le monde, sinon avec n'importe qui. Une prudence cauteleuse pour le grand perdant de cette crise et qui a tout à gagner à Maputo. Ravalomanana est d'ailleurs à l'origine de l'implication des pays de l'Afrique australe et de l'Union africaine dans cette crise. «On peut même rentrer ensemble dès demain», a-t-il lancé pour illustrer son optimisme et sa détermination à trouver une solution.

C'est aussi la conviction du président de la Haute autorité de la transition, Andry Rajoelina , rival direct de Ravalomanana, qui a tout de suite remis les pendules à l'heure. Il a souligné que les structures de la Transition sont bel et bien en place et qu'il n'est plus question de président de la République. «Nous sommes ici pour chercher la solution la meilleure, qui convient au peuple malgache. Je crois qu'on en trouvera à l'issue de la réunion», a-t-il affirmé.

En bon raiamandreny (sage), le professeur Albert Zafy s'est interposé pour demander une réunion à huis clos entre les quatre principaux acteurs de la réunion. Demande acceptée par le GIC dont les membres assistent au «règlement de comptes» entre les protagonistes. En revanche les membres de délégation des mouvances ont dû rester à l'extérieur de la salle, avec les nombreux journalistes qui suivent l'événement.

Marc Ravalomanana, accompagné de sa femme, s'est emmené avec une équipe de presse qui lui est restée fidèle. Andry Rajoelina est également venu avec une armada de médias de la presse écrite, de la radiodiffusion et de l'audiovisuel.

Didier Ratsiraka, dont le problème de vue s'est compliqué sérieusement, compte parmi ses accompagnateurs sa fille Annick. Aucun membre de la presse ne figure dans le camp d'Albert Zafy. Comme quoi, la bataille de Maputo risque d'être une guerre de communication. À ce propos, Rajoelina semble avoir pris l'avantage aux dépens de Ravalomanana dont le groupe de presse avait été anéanti par les pillages du 26 janvier.

La réunion s'est terminée tard dans la soirée et reprend ce matin.

Iloniaina Alain - (Source : L’express de Madagascar)

lundi 3 août 2009

La relance passe par la Chine

BARRY EICHENGREEN EST PROFESSEUR D'ECONOMIE À L'UNIVERSITE DE CALIFORNIE À BERKELEY.

Faut-il de nouveaux paquets fiscaux pour relancer la machine des pays développés ?

Aux Etats-Unis, ceux qui le réclament font remarquer que c'était irréaliste de penser qu'un plan de relance de 787 milliards de dollars pouvait compenser une baisse de 3.000 milliards de dépenses du secteur privé. Mais le contraire se défend.

Le déficit américain a atteint le chiffre alarmant de 12 % du PIB. De nouvelles dépenses creusant davantage encore le déficit ne feraient qu'alimenter les craintes concernant l'inflation et des hausses d'impôts futures. Les faibles résultats obtenus par la mise en oeuvre du plan TARP ont d'ores et déjà aliéné l'opinion publique - et le Congrès - à l'idée d'utiliser à nouveau les deniers publics pour recapitaliser les banques. Un second plan de relance n'est pas à l'ordre du jour.

Pour une hausse de la demande globale, il n'y a qu'un endroit où se tourner. Ce n'est pas vers l'Europe ou le Japon, plus endettés encore que les Etats-Unis et dont les conditions démographiques ne permettent pas d'espérer une résorption de la dette, mais plutôt vers les marchés émergents comme la Chine. Le problème est que la Chine a déjà beaucoup fait pour stimuler la demande intérieure, à la fois par le biais des dépenses gouvernementales et en donnant l'ordre aux banques d'accorder des prêts. Son marché boursier est en effervescence et le marché immobilier connaît une flambée inquiétante.

La manière pour la Chine de résoudre cette quadrature du cercle est de dépenser davantage pour les importations. Elle peut acheter plus de machines-outils ou d'équipement de transport, ses principaux achats aux Etats-Unis. Axer les dépenses sur l'importation d'équipements indispensables éviterait une surchauffe du marché chinois, encouragerait la productivité et les capacités de croissance future de l'économie, et la demande pour des produits américains, européens et japonais.

Cette stratégie comporte toutefois des risques. Permettre au renminbi de s'apprécier pour encourager les importations risque de décourager les exportations, principal moteur de la croissance chinoise. Et réduire les barrières administratives aux importations risque de canaliser plus de dépenses pour des produits étrangers que ne le souhaitent les autorités. Mais ces risques valent la peine d'être pris si la Chine veut vraiment jouer un rôle de premier plan sur la scène mondiale.

Quels bénéfices la Chine tirerait-elle d'une telle stratégie ? La réponse nous ramène à notre point de départ, la politique budgétaire américaine. La Chine s'inquiète du fait que les 1.000 milliards de dollars investis en bons du Trésor américains risquent de se dévaluer et souhaite avoir la garantie que les Etats-Unis honoreront leur dette. Elle souhaite donc voir adopter des mesures crédibles permettant d'équilibrer le budget américain une fois la récession finie.

L'administration Obama doit encore proposer une feuille de route crédible pour une consolidation du budget, une démarche qui rassurerait autant les contribuables américains que les dirigeants chinois. Nous vivons dans un monde multipolaire où ni la Chine ni les Etats-Unis ne peuvent seuls assumer un leadership économique.

Pour la Chine, le leadership signifie prendre davantage de risques. Mais pour que ces nouvelles responsabilités soient acceptables, il faut que les Etats-Unis délestent la Chine de certains risques existants. Ce n'est qu'en oeuvrant de concert que ces deux pays pourront sortir l'économie mondiale du marasme actuel.

Signature d'un accord-cadre de coopération entre la Libye et l'UE

Le secrétaire à la Coopération au comité populaire général libyen des Relations extérieures et de la Coopération internationale, Mohamed Tahar Siala, a affirmé que les négociations entre la Libye et l'Union européenne (UE) pour la conclusion d'un accord-cadre de coopération et de partenariat ont abouti à l'élaboration d'un texte d'accord.

Il faudra encore deux sessions supplémentaires de négociations prévues en octobre et décembre prochains pour finaliser l'accord entre les deux parties, a-t-il précisé.

S'exprimant, mardi à Tripoli lors d'une conférence de presse conjointe avec le directeur général des Relations extérieures à la Commission de l'UE, Hugues Mangarelli, à l'issue du 4ème round des négociations entre Tripoli et Bruxelles, pour la signature d'un accord-cadre de coopération qui a débuté lundi soir dans la capitale libyenne, M. Siala s'est félicité de l'esprit qui a prévalu pendant les séances de travail.

Pour sa part, le directeur des Relations extérieures de la Commission de l'UE, qui s'est réjoui des résultats de ce round, a souligné l'existence de divergences entre les deux parties, notamment en ce qui concerne la formulation de certaines questions relatives aux droits des réfugiés, à la coopération sur l'impunité des crimes de guerre ainsi que la réadmission des immigrés clandestins ou sur le Tribunal pénal international (TPI), affirmant que les experts se pencheront sur la manière de trouver une formule acceptable par la partie libyenne.

Mais le responsable libyen a réitéré, au sujet de la question de l'émigration clandestine, que son pays n'était pas disponible à jouer les policiers aux frontières de l'Europe en assumant seul les charges matérielles et financières qui en découlent et indiqué que la Libye, qui est un pays de transit et destination pour l'émigration, souffre autant que l'Europe de ce phénomène.

Les deux responsables ont exprimé leur optimisme quant à la possibilité de conclure, à l'issue des deux prochains rounds de négociations, un accord-cadre de coopération entre les deux parties pour l'établissement d'un partenariat solide entre Tripoli et Bruxelles.

L'accord-cadre de coopération libyo-européen doit englober les aspects politiques qui comprennent les principes généraux, le phénomène de l'émigration clandestine, la facilitation de l'octroi de visas entre l'UE et la Libye et la coopération économique et commerciale, notamment le commerce, l'économie, la coopération sectorielle dont l'enseignement, la santé, l'agriculture, les ressources maritimes, le pétrole, les douanes, le développement rural, le tourisme, la formation et le renforcement des capacités du personnel.

Les négociations entre la Libye et l'UE, qui ont été établies, rappelle-t-on, en vertu du mémorandum d'entente signé entre les deux parties le 23 juillet 2007 à Tripoli, ont débuté en novembre 2008 au siège de la Commission à Bruxelles.

Le second round s'est tenu en février 2009 dans la capitale libyenne, alors que la 3ème session de ces négociations a eu lieu en mai dernier au siège de la Commission européenne.

Source

Naissance officielle du projet pharaonique « Désertec »

Une douzaine d’industriels européens ont signé, lundi 14 juillet à Munich, un accord officialisant le lancement du vaste projet Desertec. Objectif ? Assurer 15% des besoins en électricité de l’Europe d’ici à 2050 grâce au soleil du désert nord-africain. Techniquement possible, ce programme serait très onéreux. Budget prévisionnel : 400 milliards d’euros.

Allemandes en grande majorité, douze entreprises* ont signé ce lundi un protocole d'accord pour la création du bureau d'études Desertec Industrial Initiative (DII) qui devrait être fondé au plus tard le 31 octobre 2009 sous forme de GmbH (Sarl) régie par le droit allemand, prévoit l'accord. Dès lors, plusieurs autres entreprises devraient rapidement postuler pour intégrer ce consortium.

Ce serait une révolution. Aujourd’hui commentée par la plupart des grands médias français, cette opération était d’ailleurs dévoilée en avant-première, il y a un mois déjà, par nos journalistes d’Environnement Magazine Hebdo.

Déployée à grande échelle dans le désert nord-africain d’ici 10 à 40 ans, moyennement 400 milliards d’euros, la technologie solaire thermique pourrait permettre à terme de couvrir près de 15% des besoins énergétiques européens.

Quel sera le rôle du bureau d’étude ?

Doté d’un budget de 1,8 million d’euros, il devra en trois ans analyser et permettre « la mise en œuvre d'un cadre technique, économique, politique, social et écologique ». Concrètement, l’élaboration de plans d’exploitation et des projets de financement associés devront être rapidement fixés. De même, une planification sera nécessaire afin d’organiser en amont la construction d’un nombre colossal de centrales solaires thermiques, toutes interconnectées sur un vaste territoire.

Des questions géopolitiques délicates

Quid du surplus d'énergie solaire produit ? Au minimum, celui-ci pourrait servir localement au dessalement d'eau de mer et ainsi soulager les populations de certaines régions d’Afrique du Nord. Alors que la ressource en pétrole diminue, cette contrepartie sera-t-elle suffisante pour les dirigeants des pays arabes ?

Le Prince Hassan bin Talal de Jordanie se félicite déjà : « Les partenariats qui se formeront à travers les régions grâce au projet Desertec vont ouvrir un nouveau chapitre dans les relations entre les peuples de l’Union européenne, de l’Asie occidentale et de l’Afrique du Nord ».

Un enthousiasme partagé bien sûr par les allemands aujourd’hui : « La création de Desertec Industrial Initiative est une étape clé dans le projet de la Fondation Desertec concernant la sécurité énergétique, aquatique et climatique, au niveau mondial » a déclaré le Dr. Gerhard Knies, Président du conseil d’administration de la Fondation Desertec.

* Les sociétés fondatrices de DII, principalement concentrées en Europe, au Proche-Orient et en Afrique du Nord (MENA), sont les suivantes : ABB, ABENGOA Solar, Cevital, Deutsche Bank, E.ON, HSH Nordbank, MAN Solar Millennium, Münchener Rück, M+W Zander, RWE, SCHOTT Solar, SIEMENS.

Pour en savoir plus : Le site officiel de Desertec

L'OPA sur le soleil du Sahara en question

29/07/2009 | Jeune Afrique- Par : Marie-Elisabeth Bonte, à Mannheim

Pour 400 milliards d’euros, des groupes allemands veulent transformer le soleil africain en électricité. Un projet dantesque aux nombreuses zones d’ombre.

Dans quarante ans, 15 % des besoins énergétiques de l’Europe seront assurés par le Sahara. Utopie ou projet ambitieux ? Douze entreprises se sont en tout cas engagées à créer, d’ici à la fin octobre, un bureau d’études – Desertec Industrial Initiative (DII) – chargé d’analyser dans les trois ans le lancement de centrales solaires thermiques interconnectées dans les déserts du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord. Un investissement de 400 milliards d’euros.

Ce n’est pas un hasard si, au rang des fondateurs de cette société, se trouvent neuf groupes allemands auprès du suisse ABB et de l’espagnol Abengoa Solar. Parmi eux : les deux géants énergétiques, E.ON et RWE ; deux multinationales industrielles, MAN et Siemens ; et les leaders mondiaux de la banque-assurance, la Deutsche Bank et Munich Ré.



Relier Tanger à Munich

L’Allemagne a au moins deux bonnes raisons de miser sur le soleil du Sahara : l’abandon du nucléaire par le pays en 2021 et la promotion de ses technologies dans les énergies renouvelables à l’international. La question n’est donc pas de déterminer la faisabilité technique du concept, même si la question du transport de l’énergie reste un sujet brûlant en l’absence d’études sur le coût de lignes haute tension entre Tanger et Munich. Par ailleurs, qui dit transport dit aussi autorité de régulation. « Comment réaliser un réseau entre l’Europe et l’Afrique du Nord quand nous attendons des autorisations pendant des années pour de plus petits projets ? » s’interroge Frank-Detlef Drake, membre du directoire de RWE. Quid aussi de la rentabilité d’un tel projet, même si les électriciens E.ON et RWE sont des débouchés tout trouvés pour l’électricité africaine ?

Le scepticisme n’est donc pas tant le fait d’ONG soucieuses de préserver les populations et les écosystèmes du désert que des acteurs eux-mêmes. « La construction de centrales solaires en Afrique du Nord est judicieuse. Le transport de l’électricité sur 3 500 km vers l’Allemagne l’est beaucoup moins. On a besoin de cette énergie sur place », objecte Stephan Kohler, directeur de l’agence allemande de l’énergie (Dena).

Mais Desertec est surtout un plébiscite allemand pour le sud de la Méditerranée. « Il eût été plus facile de transposer le concept en Chine, en Inde ou en Australie. Nous avons choisi la région Mena pour l’aspect gagnant-gagnant du projet, notamment comme vecteur d’éducation et d’industrialisation », note Michael Straub de la Desertec Foundation.



Associer les acteurs locaux

Par ailleurs, selon la Deutsche Bank, le coût du projet, équivalant à vingt fois celui du barrage des trois gorges en Chine, ne devrait pas peser sur le tour de table. Klaus Winker, son porte-parole, insiste sur la présence régionale : « Nous sommes représentés dans chacun des pays de la région, et le financement, réparti sur dix ans et sur plusieurs projets, pourra être assuré par des hedge funds, des banques internationales, la Banque européenne d’investissement (BEI), mais aussi par des banques régionales. »

Cependant, si Desertec ne veut pas rester un miroir aux alouettes, il faudra y associer les acteurs locaux. Or pour l’instant, ces derniers brillent par leur absence alors que leur contribution sera déterminante, notamment pour assurer la production de verre, d’acier et la construction des bâtiments. Avec une usine de verre plat et un projet de centrale solaire expérimentale de 3 MW, Cevital, le premier groupe privé algérien, est à ce jour le seul partenaire du sud de la Méditerranée à avoir convaincu les promoteurs de Desertec.