Naissance officielle du projet pharaonique « Désertec »
Thématique :
afrique
Une douzaine d’industriels européens ont signé, lundi 14 juillet à Munich, un accord officialisant le lancement du vaste projet Desertec. Objectif ? Assurer 15% des besoins en électricité de l’Europe d’ici à 2050 grâce au soleil du désert nord-africain. Techniquement possible, ce programme serait très onéreux. Budget prévisionnel : 400 milliards d’euros.
Allemandes en grande majorité, douze entreprises* ont signé ce lundi un protocole d'accord pour la création du bureau d'études Desertec Industrial Initiative (DII) qui devrait être fondé au plus tard le 31 octobre 2009 sous forme de GmbH (Sarl) régie par le droit allemand, prévoit l'accord. Dès lors, plusieurs autres entreprises devraient rapidement postuler pour intégrer ce consortium.
Ce serait une révolution. Aujourd’hui commentée par la plupart des grands médias français, cette opération était d’ailleurs dévoilée en avant-première, il y a un mois déjà, par nos journalistes d’Environnement Magazine Hebdo.
Déployée à grande échelle dans le désert nord-africain d’ici 10 à 40 ans, moyennement 400 milliards d’euros, la technologie solaire thermique pourrait permettre à terme de couvrir près de 15% des besoins énergétiques européens.
Quel sera le rôle du bureau d’étude ?
Doté d’un budget de 1,8 million d’euros, il devra en trois ans analyser et permettre « la mise en œuvre d'un cadre technique, économique, politique, social et écologique ». Concrètement, l’élaboration de plans d’exploitation et des projets de financement associés devront être rapidement fixés. De même, une planification sera nécessaire afin d’organiser en amont la construction d’un nombre colossal de centrales solaires thermiques, toutes interconnectées sur un vaste territoire.
Des questions géopolitiques délicates
Quid du surplus d'énergie solaire produit ? Au minimum, celui-ci pourrait servir localement au dessalement d'eau de mer et ainsi soulager les populations de certaines régions d’Afrique du Nord. Alors que la ressource en pétrole diminue, cette contrepartie sera-t-elle suffisante pour les dirigeants des pays arabes ?
Le Prince Hassan bin Talal de Jordanie se félicite déjà : « Les partenariats qui se formeront à travers les régions grâce au projet Desertec vont ouvrir un nouveau chapitre dans les relations entre les peuples de l’Union européenne, de l’Asie occidentale et de l’Afrique du Nord ».
Un enthousiasme partagé bien sûr par les allemands aujourd’hui : « La création de Desertec Industrial Initiative est une étape clé dans le projet de la Fondation Desertec concernant la sécurité énergétique, aquatique et climatique, au niveau mondial » a déclaré le Dr. Gerhard Knies, Président du conseil d’administration de la Fondation Desertec.
* Les sociétés fondatrices de DII, principalement concentrées en Europe, au Proche-Orient et en Afrique du Nord (MENA), sont les suivantes : ABB, ABENGOA Solar, Cevital, Deutsche Bank, E.ON, HSH Nordbank, MAN Solar Millennium, Münchener Rück, M+W Zander, RWE, SCHOTT Solar, SIEMENS.
Pour en savoir plus : Le site officiel de Desertec
Allemandes en grande majorité, douze entreprises* ont signé ce lundi un protocole d'accord pour la création du bureau d'études Desertec Industrial Initiative (DII) qui devrait être fondé au plus tard le 31 octobre 2009 sous forme de GmbH (Sarl) régie par le droit allemand, prévoit l'accord. Dès lors, plusieurs autres entreprises devraient rapidement postuler pour intégrer ce consortium.
Ce serait une révolution. Aujourd’hui commentée par la plupart des grands médias français, cette opération était d’ailleurs dévoilée en avant-première, il y a un mois déjà, par nos journalistes d’Environnement Magazine Hebdo.
Déployée à grande échelle dans le désert nord-africain d’ici 10 à 40 ans, moyennement 400 milliards d’euros, la technologie solaire thermique pourrait permettre à terme de couvrir près de 15% des besoins énergétiques européens.
Quel sera le rôle du bureau d’étude ?
Doté d’un budget de 1,8 million d’euros, il devra en trois ans analyser et permettre « la mise en œuvre d'un cadre technique, économique, politique, social et écologique ». Concrètement, l’élaboration de plans d’exploitation et des projets de financement associés devront être rapidement fixés. De même, une planification sera nécessaire afin d’organiser en amont la construction d’un nombre colossal de centrales solaires thermiques, toutes interconnectées sur un vaste territoire.
Des questions géopolitiques délicates
Quid du surplus d'énergie solaire produit ? Au minimum, celui-ci pourrait servir localement au dessalement d'eau de mer et ainsi soulager les populations de certaines régions d’Afrique du Nord. Alors que la ressource en pétrole diminue, cette contrepartie sera-t-elle suffisante pour les dirigeants des pays arabes ?
Le Prince Hassan bin Talal de Jordanie se félicite déjà : « Les partenariats qui se formeront à travers les régions grâce au projet Desertec vont ouvrir un nouveau chapitre dans les relations entre les peuples de l’Union européenne, de l’Asie occidentale et de l’Afrique du Nord ».
Un enthousiasme partagé bien sûr par les allemands aujourd’hui : « La création de Desertec Industrial Initiative est une étape clé dans le projet de la Fondation Desertec concernant la sécurité énergétique, aquatique et climatique, au niveau mondial » a déclaré le Dr. Gerhard Knies, Président du conseil d’administration de la Fondation Desertec.
* Les sociétés fondatrices de DII, principalement concentrées en Europe, au Proche-Orient et en Afrique du Nord (MENA), sont les suivantes : ABB, ABENGOA Solar, Cevital, Deutsche Bank, E.ON, HSH Nordbank, MAN Solar Millennium, Münchener Rück, M+W Zander, RWE, SCHOTT Solar, SIEMENS.
Pour en savoir plus : Le site officiel de Desertec