Rwanda: Nouvelle version de l'attentat contre l'avion présidentiel en 1994
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rwanda
25/08/2009 | AFP
Un témoin à charge dans l'enquête française sur l'attentat contre l'avion du président rwandais Juvénal Habyarimana en 1994, qui désignait le FPR de Paul Kagame, a changé de version et évoqué une manipulation d'extrémistes hutus, dans un témoignage recueilli par un journaliste indépendant.
Richard Mugenzi, qui était opérateur radio de l'armée rwandaise de l'époque, avait déclaré aux enquêteurs français en 2001 avoir "personnellement intercepté" et "retranscrit" un message des rebelles tutsis du Front patriotique rwandais (FPR) félicitant "l'escadron renforcé" auteur de l'attentat commis le 6 avril 1994 contre l'avion du président Juvénal Habyarimana.
Mais dans un entretien accordé le 31 mai à Kigali au journaliste et écrivain Jean-François Dupaquier, dont le quotidien Le Monde fait état dans son édition daté de mercredi, Richard Mugenzi affirme que ce message lui a en fait été dicté par ses supérieurs, des extrémistes hutus.
Interrogé par l'AFP, Jean-François Dupaquier a déclaré que Richard Mugenzi, 48 ans, lui avait fait part de sa conviction que "l'attentat contre l'avion n'a rien à voir avec le FPR".
Nouveaux éléments d'enquête
Le témoignage à charge de Mugenzi apparaissait dans l'ordonnance du juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière, qui avait émis des mandats d'arrêt en novembre 2006 contre neuf proches de Paul Kagame, à l'époque chef de la rébellion tutsie et aujourd'hui président rwandais.
Ils sont soupçonnés d'avoir participé à l'attentat contre Juvénal Habyarimana, considéré comme le signal déclencheur du génocide qui a fait, selon l'ONU, 800.000 morts principalement parmi la minorité tutsie.
Kigali avait, dans la foulée, rompu les relations diplomatiques avec Paris.
En novembre 2008, une proche de Paul Kagame visée par un des mandats d'arrêt, Rose Kabuye, avait été arrêtée à Francfort, et inculpée en France. Paul Kagame avait jugé à l'époque que son arrestation pourrait permettre de "crever l'abcès" qui bloque toute réconciliation entre les deux pays.
Quelques jours plus tard, un autre témoin, Josué Ruzibiza, ancien soldat du FPR en rupture de ban et exilé en Norvège, avait aussi changé de version et annoncé qu'il se "désolidarisait" de l'ancien juge Bruguière.
Un témoin à charge dans l'enquête française sur l'attentat contre l'avion du président rwandais Juvénal Habyarimana en 1994, qui désignait le FPR de Paul Kagame, a changé de version et évoqué une manipulation d'extrémistes hutus, dans un témoignage recueilli par un journaliste indépendant.
Richard Mugenzi, qui était opérateur radio de l'armée rwandaise de l'époque, avait déclaré aux enquêteurs français en 2001 avoir "personnellement intercepté" et "retranscrit" un message des rebelles tutsis du Front patriotique rwandais (FPR) félicitant "l'escadron renforcé" auteur de l'attentat commis le 6 avril 1994 contre l'avion du président Juvénal Habyarimana.
Mais dans un entretien accordé le 31 mai à Kigali au journaliste et écrivain Jean-François Dupaquier, dont le quotidien Le Monde fait état dans son édition daté de mercredi, Richard Mugenzi affirme que ce message lui a en fait été dicté par ses supérieurs, des extrémistes hutus.
Interrogé par l'AFP, Jean-François Dupaquier a déclaré que Richard Mugenzi, 48 ans, lui avait fait part de sa conviction que "l'attentat contre l'avion n'a rien à voir avec le FPR".
Nouveaux éléments d'enquête
Le témoignage à charge de Mugenzi apparaissait dans l'ordonnance du juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière, qui avait émis des mandats d'arrêt en novembre 2006 contre neuf proches de Paul Kagame, à l'époque chef de la rébellion tutsie et aujourd'hui président rwandais.
Ils sont soupçonnés d'avoir participé à l'attentat contre Juvénal Habyarimana, considéré comme le signal déclencheur du génocide qui a fait, selon l'ONU, 800.000 morts principalement parmi la minorité tutsie.
Kigali avait, dans la foulée, rompu les relations diplomatiques avec Paris.
En novembre 2008, une proche de Paul Kagame visée par un des mandats d'arrêt, Rose Kabuye, avait été arrêtée à Francfort, et inculpée en France. Paul Kagame avait jugé à l'époque que son arrestation pourrait permettre de "crever l'abcès" qui bloque toute réconciliation entre les deux pays.
Quelques jours plus tard, un autre témoin, Josué Ruzibiza, ancien soldat du FPR en rupture de ban et exilé en Norvège, avait aussi changé de version et annoncé qu'il se "désolidarisait" de l'ancien juge Bruguière.