Signature d’un APE intermédiaire dans 10 jours à Maurice
Manuel MARCHAL, Temoignages, mercredi 19 août 2009
Le bloc Eastern-Southern Africa (ESA) va signer un Accord de partenariat économique (APE) intérimaire avec l’Union européenne (UE) le 29 août au Centre de conférences de Grand-Baie, dans le Nord de Maurice. Madagascar, Maurice, les Seychelles, les Comores, la Zambie et le Zimbabwe vont signer avec la Commissaire européenne du Commerce un document qui fixera les nouvelles règles du commerce entre La Réunion et les pays de sa région.
Samedi 29 août se déroulera un événement qui fera date dans l’Histoire de notre région. C’est en effet ce jour là qu’aura lieu à Maurice la signature d’un Accord de partenariat économique intérimaire entre l’Union européenne et les pays de notre région membres du bloc ESA (Afrique australe et orientale c’est-à-dire Madagascar, Maurice, les Seychelles, les Comores, la Zambie et le Zimbabwe). Cette rencontre sera empreinte de toute la solennité nécessaire, puisque c’est la Commissaire européenne au Commerce en personne, Catherine Ashton, qui signera le document.
Le ministre zambien du Commerce, Felix Mutati et le Secrétaire général du Common Market for Eastern and Southern Africa (COMESA), Sindiso Ngwenya, seront également présents.
Cette signature marquera une étape importante dans des négociations commencées voici plus de 5 ans. Une réunion d’officiels des pays de l’ESA est prévue le 27 août alors que la rencontre interministérielle se tiendra le 28 août au même endroit, la veille de la signature de l’APE. « Maurice avait initié les pourparlers pour un APE intérimaire le 4 décembre 2007. Celui-ci concerne essentiellement la compatibilité avec les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), les paramètres de l’accès au marché, l’accord sur la pêche et le thème du développement », a déclaré un responsable mauricien. Il a ajouté que la dérogation de l¹OMC pour les dispositions commerciales de l’accord de Cotonou signé le 23 juin 2000 par l’UE et 77 Etats ACP a expiré en décembre 2007. Selon lui, les APE mettent un accent particulier sur la relation "aide et développement", à travers principalement l’intégration régionale. « Les APE offrent un cadre pour une libéralisation commerciale progressive et maîtrisée et établissent ainsi entre l¹UE et les ACP un nouveau type de relation commerciale, fondée sur un partenariat pour le développement à long terme », a-t-il souligné.
L’Histoire s’accélère, et à La Réunion ?
Quelques mois après la visite officielle du président de la Chine, Hu Jintao, à Maurice ; quelques semaines après le séjour de Barack Obama, président des Etats-Unis, en Afrique de l’Ouest ; quelques jours après la tournée dans notre région de Hillary Clinton, ministre des Affaires étrangères des Etats-Unis ; voici une annonce fracassante : le secrétaire général du COMESA et la Commissaire européenne au Commerce se rencontrent dans dix jours à Maurice pour conclure par la signature d’un APE intermédiaire trois jours de rencontres au plus haut niveau.
L’Histoire s’accélère et elle n’attend pas. L’Europe a décidé de presser le pas, et ce sont donc les nouvelles règles des relations entre La Réunion et les pays de la région qui se dessinent.
Rappelons que l’APE est un accord asymétrique, dans le sens où 100% du marché réunionnais sera ouvert aux produits de nos voisins, et 80% du marché des pays de la région sera accessible aux produits estampillés UE, c’est-à-dire réunionnais. Cette ouverture totale de notre marché est la conséquence de notre statut de région ultrapériphérique de l’Union européenne. Il est possible de faire jouer de manière temporaire une clause de sauvegarde pour protéger quelques produits, mais tôt ou tard, les APE commandent l’ouverture totale selon la règle de "la concurrence libre et non faussée". C’est ce qui se passe désormais dans les Antilles, depuis la signature de l’APE entre l’Union européenne et les pays du CARIFORUM. Toute la production de la Martinique, de la Guadeloupe et de la Guyane est désormais en concurrence avec celle de pays ACP distants de quelques centaines de kilomètres, et qui ont un coût de production beaucoup moins élevé.
Pour La Réunion, nul n’est besoin d’être un grand devineur pour imaginer ce que pourrait donner l’arrivée massive dans notre pays de produits identiques à ceux qui sont fabriqués ici, mais à un prix très inférieur. À cette accélération vers le libre-échange, il est urgent de mettre en œuvre l’alternative du co-développement, la seule capable d’empêcher une mise en concurrence destructrice pour tous les pays de la région.
Cette accélération de l’Histoire rappelle une nouvelle fois combien la politique politicienne n’a pas sa place dans notre pays. Car il n’est pas concevable que de telles diversions continuent. Chacun doit en effet avoir pleinement conscience qu’une grande partie de l’avenir du pays est liée aux conséquences de l’accord qui sera signé dans dix jours à Maurice.
Le bloc Eastern-Southern Africa (ESA) va signer un Accord de partenariat économique (APE) intérimaire avec l’Union européenne (UE) le 29 août au Centre de conférences de Grand-Baie, dans le Nord de Maurice. Madagascar, Maurice, les Seychelles, les Comores, la Zambie et le Zimbabwe vont signer avec la Commissaire européenne du Commerce un document qui fixera les nouvelles règles du commerce entre La Réunion et les pays de sa région.
Samedi 29 août se déroulera un événement qui fera date dans l’Histoire de notre région. C’est en effet ce jour là qu’aura lieu à Maurice la signature d’un Accord de partenariat économique intérimaire entre l’Union européenne et les pays de notre région membres du bloc ESA (Afrique australe et orientale c’est-à-dire Madagascar, Maurice, les Seychelles, les Comores, la Zambie et le Zimbabwe). Cette rencontre sera empreinte de toute la solennité nécessaire, puisque c’est la Commissaire européenne au Commerce en personne, Catherine Ashton, qui signera le document.
Le ministre zambien du Commerce, Felix Mutati et le Secrétaire général du Common Market for Eastern and Southern Africa (COMESA), Sindiso Ngwenya, seront également présents.
Cette signature marquera une étape importante dans des négociations commencées voici plus de 5 ans. Une réunion d’officiels des pays de l’ESA est prévue le 27 août alors que la rencontre interministérielle se tiendra le 28 août au même endroit, la veille de la signature de l’APE. « Maurice avait initié les pourparlers pour un APE intérimaire le 4 décembre 2007. Celui-ci concerne essentiellement la compatibilité avec les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), les paramètres de l’accès au marché, l’accord sur la pêche et le thème du développement », a déclaré un responsable mauricien. Il a ajouté que la dérogation de l¹OMC pour les dispositions commerciales de l’accord de Cotonou signé le 23 juin 2000 par l’UE et 77 Etats ACP a expiré en décembre 2007. Selon lui, les APE mettent un accent particulier sur la relation "aide et développement", à travers principalement l’intégration régionale. « Les APE offrent un cadre pour une libéralisation commerciale progressive et maîtrisée et établissent ainsi entre l¹UE et les ACP un nouveau type de relation commerciale, fondée sur un partenariat pour le développement à long terme », a-t-il souligné.
L’Histoire s’accélère, et à La Réunion ?
Quelques mois après la visite officielle du président de la Chine, Hu Jintao, à Maurice ; quelques semaines après le séjour de Barack Obama, président des Etats-Unis, en Afrique de l’Ouest ; quelques jours après la tournée dans notre région de Hillary Clinton, ministre des Affaires étrangères des Etats-Unis ; voici une annonce fracassante : le secrétaire général du COMESA et la Commissaire européenne au Commerce se rencontrent dans dix jours à Maurice pour conclure par la signature d’un APE intermédiaire trois jours de rencontres au plus haut niveau.
L’Histoire s’accélère et elle n’attend pas. L’Europe a décidé de presser le pas, et ce sont donc les nouvelles règles des relations entre La Réunion et les pays de la région qui se dessinent.
Rappelons que l’APE est un accord asymétrique, dans le sens où 100% du marché réunionnais sera ouvert aux produits de nos voisins, et 80% du marché des pays de la région sera accessible aux produits estampillés UE, c’est-à-dire réunionnais. Cette ouverture totale de notre marché est la conséquence de notre statut de région ultrapériphérique de l’Union européenne. Il est possible de faire jouer de manière temporaire une clause de sauvegarde pour protéger quelques produits, mais tôt ou tard, les APE commandent l’ouverture totale selon la règle de "la concurrence libre et non faussée". C’est ce qui se passe désormais dans les Antilles, depuis la signature de l’APE entre l’Union européenne et les pays du CARIFORUM. Toute la production de la Martinique, de la Guadeloupe et de la Guyane est désormais en concurrence avec celle de pays ACP distants de quelques centaines de kilomètres, et qui ont un coût de production beaucoup moins élevé.
Pour La Réunion, nul n’est besoin d’être un grand devineur pour imaginer ce que pourrait donner l’arrivée massive dans notre pays de produits identiques à ceux qui sont fabriqués ici, mais à un prix très inférieur. À cette accélération vers le libre-échange, il est urgent de mettre en œuvre l’alternative du co-développement, la seule capable d’empêcher une mise en concurrence destructrice pour tous les pays de la région.
Cette accélération de l’Histoire rappelle une nouvelle fois combien la politique politicienne n’a pas sa place dans notre pays. Car il n’est pas concevable que de telles diversions continuent. Chacun doit en effet avoir pleinement conscience qu’une grande partie de l’avenir du pays est liée aux conséquences de l’accord qui sera signé dans dix jours à Maurice.