“Catastrophe annoncée pour l’emploi à La Réunion en 2009”
Thématique :
La Reunion
CLICANOO.COM | Publié le 12 février 2009
Si la création d’entreprise s’est bien portée en 2008, le dernier trimestre a marqué un tournant net de la situation économique locale. Selon le président de la chambre de commerce, les plans de licenciement vont bientôt pleuvoir. Il est temps selon lui d’élaborer un nouveau modèle économique. Sans quoi la Réunion court un risque certain d’ “explosion sociale”.
Avec 4 389 créations et 2 776 radiations, soit un solde net de 1 613 nouvelles entreprises, 2008 a battu 2007 de 6,1 % (4 201 créations et 2 816 radiations soit un solde net de 1 385). Si l’Ouest de l’île représente à lui seul le tiers des créations nettes, Saint-Denis reste en tête du classement des communes devant Saint-Paul et, pour la première fois sur le podium, Saint-André, bénéficiaire des effets de la zone franche urbaine. Le secteur du commerce apparaît comme le plus dynamique puisqu’il contribue à hauteur de 55 % au nombre de créations nettes. Quant au BTP, considéré jusqu’ici comme le seul inébranlable, il a subi en 2008 une forte baisse de sa contribution (-10 %). Le signe tangible que la crise économique et notamment immobilière est bel et bien amorcée. “2008 a confirmé la vitalité et le dynamisme de l’économie en terme de créations d’entreprises et de ralentissement des radiations, souligne Eric Magamootoo, président de la chambre de commerce et d’industrie. Mais les indicateurs ont montré à partir de la fin de l’année une plus grande vulnérabilité des entreprises. Le nombre des incidents bancaires a augmenté. Les ouvertures de procédures de mise en redressement judiciaire ont progressé de 40 %. Les ventes de logements neufs des promoteurs ont chuté de 25 %.”
la distribution alimentaire EST épargnée
Manque de visibilité, baisse d’activité, tassement des chiffres d’affaires... Tout cela n’a qu’une issue. Les licenciements. “Dans les prochaines semaines, de nombreux plans sociaux vont être mis en œuvre, affirme Éric Magamootoo. On doit s’attendre à une catastrophe pour l’emploi. Des centaines de salariés vont se retrouver sur le carreau. Quasiment tous les secteurs sont touchés.” Selon le président de la chambre de commerce, seule la distribution alimentaire continuerait de tirer son épingle du jeu. Cependant, Éric Magamootoo assure : “La crise représente une opportunité exceptionnelle pour notre département de bâtir un nouveau modèle de développement visant le plein-emploi. Le modèle économique hérité de l’époque de Michel Debré n’a jamais été remis en cause. Pourtant, il s’est révélé incapable d’absorber la croissance démographique. Il faut le mettre à plat et le faire évoluer. Mais pas dans la rue. C’est au CESR (Conseil économique et social de la Réunion, ndlr) que cela doit se passer.” Sans quoi la Réunion court, selon lui, un risque certain d’ “explosion sociale”. Et de conclure : “On en a eu un avant-goût avec le blocage des transporteurs en novembre. Est-ce vraiment ce que nous souhaitons ?”
Séverine Dargent
Le tourisme se relève, les lacunes demeurent
Selon les premiers éléments de l’observatoire du tourisme, 42 % des hôtels de l’île appartiennent à la catégorie des “deux étoiles”, 33 % aux “trois étoiles” et 9 % aux “quatre étoiles”. Après la chute vertigineuse de 2006, année frappée par le chikungunya, 2007 et 2008 ont permis un rattrapage du taux d’occupation. Mais au-delà de cette amélioration, subsiste un problème structurel qui plombe le secteur. Le prix moyen par chambre demeure supérieur à celui de métropole et ce, toutes catégories confondues. Si l’on ajoute à cela le prix exceptionnellement élevé du billet d’avion, il y a de quoi décourager les velléités des touristes.
Si la création d’entreprise s’est bien portée en 2008, le dernier trimestre a marqué un tournant net de la situation économique locale. Selon le président de la chambre de commerce, les plans de licenciement vont bientôt pleuvoir. Il est temps selon lui d’élaborer un nouveau modèle économique. Sans quoi la Réunion court un risque certain d’ “explosion sociale”.
Avec 4 389 créations et 2 776 radiations, soit un solde net de 1 613 nouvelles entreprises, 2008 a battu 2007 de 6,1 % (4 201 créations et 2 816 radiations soit un solde net de 1 385). Si l’Ouest de l’île représente à lui seul le tiers des créations nettes, Saint-Denis reste en tête du classement des communes devant Saint-Paul et, pour la première fois sur le podium, Saint-André, bénéficiaire des effets de la zone franche urbaine. Le secteur du commerce apparaît comme le plus dynamique puisqu’il contribue à hauteur de 55 % au nombre de créations nettes. Quant au BTP, considéré jusqu’ici comme le seul inébranlable, il a subi en 2008 une forte baisse de sa contribution (-10 %). Le signe tangible que la crise économique et notamment immobilière est bel et bien amorcée. “2008 a confirmé la vitalité et le dynamisme de l’économie en terme de créations d’entreprises et de ralentissement des radiations, souligne Eric Magamootoo, président de la chambre de commerce et d’industrie. Mais les indicateurs ont montré à partir de la fin de l’année une plus grande vulnérabilité des entreprises. Le nombre des incidents bancaires a augmenté. Les ouvertures de procédures de mise en redressement judiciaire ont progressé de 40 %. Les ventes de logements neufs des promoteurs ont chuté de 25 %.”
la distribution alimentaire EST épargnée
Manque de visibilité, baisse d’activité, tassement des chiffres d’affaires... Tout cela n’a qu’une issue. Les licenciements. “Dans les prochaines semaines, de nombreux plans sociaux vont être mis en œuvre, affirme Éric Magamootoo. On doit s’attendre à une catastrophe pour l’emploi. Des centaines de salariés vont se retrouver sur le carreau. Quasiment tous les secteurs sont touchés.” Selon le président de la chambre de commerce, seule la distribution alimentaire continuerait de tirer son épingle du jeu. Cependant, Éric Magamootoo assure : “La crise représente une opportunité exceptionnelle pour notre département de bâtir un nouveau modèle de développement visant le plein-emploi. Le modèle économique hérité de l’époque de Michel Debré n’a jamais été remis en cause. Pourtant, il s’est révélé incapable d’absorber la croissance démographique. Il faut le mettre à plat et le faire évoluer. Mais pas dans la rue. C’est au CESR (Conseil économique et social de la Réunion, ndlr) que cela doit se passer.” Sans quoi la Réunion court, selon lui, un risque certain d’ “explosion sociale”. Et de conclure : “On en a eu un avant-goût avec le blocage des transporteurs en novembre. Est-ce vraiment ce que nous souhaitons ?”
Séverine Dargent
Le tourisme se relève, les lacunes demeurent
Selon les premiers éléments de l’observatoire du tourisme, 42 % des hôtels de l’île appartiennent à la catégorie des “deux étoiles”, 33 % aux “trois étoiles” et 9 % aux “quatre étoiles”. Après la chute vertigineuse de 2006, année frappée par le chikungunya, 2007 et 2008 ont permis un rattrapage du taux d’occupation. Mais au-delà de cette amélioration, subsiste un problème structurel qui plombe le secteur. Le prix moyen par chambre demeure supérieur à celui de métropole et ce, toutes catégories confondues. Si l’on ajoute à cela le prix exceptionnellement élevé du billet d’avion, il y a de quoi décourager les velléités des touristes.