Co-développement : appel de Paul Vergès aux Réunionnais pour aider Madagascar
Thématique :
La Reunion,
madagascar
« Il faut passer au-dessus de toutes nos différences : un peuple est en danger »
Paul Vergès appelle les Réunionnais à s’unir pour apporter leur contribution à la baisse de la tension à Madagascar. Tous les pays de la région sont en effet concerné par ce qui se déroule dans la Grande île, d’où sont originaires une grande partie de nos ancêtres.
Madagascar est actuellement un sujet de préoccupation et d’analyses de la presse nationale et internationale. « Le problème pour nous à La Réunion est de savoir quel rôle nous pouvons jouer et à quelles conséquences nous pouvons nous attendre », indique Paul Vergès. Or, les informations montrent que la situation ne s’améliore pas : « les commentaires de presse de Madagascar parlent ouvertement de nouveau bain de sang et craignent qu’on ne puisse pas éviter les affrontements », ajoute le président de la Région.
Et samedi dernier, un premier carnage a eu lieu devant le palais présidentiel. Malgré des dizaines de morts et des centaines de blessés, la tension entre les deux camps est telle que chacun rejette la responsabilité sur l’autre, alors que dans d’autre cas, un tel événement aurait donné lieu à un deuil national.
« Faire preuve de retenue »
« Depuis les évènements de 1947, ce sont les plus grandes pertes humaines enregistrées dans un affrontement politique. Vu le point d’impact des balles, on peut penser que les victimes étaient des gens qui fuyaient et qu’on a assassinés », constate Paul Vergès.
Face à cette situation, que peuvent faire les Réunionnais envers un pays qui a fortement contribué au peuplement du nôtre ?
« Nous devons faire preuve de retenue. Toute parole, tout geste ou initiative imprudente risque d’être mal interprété d’un côté et de l’autre et risque d’aggraver la situation », déclare Paul Vergès, « mais nous voulons faire savoir aux Malgaches et à l’ensemble des acteurs que nous sommes prêts, sous une forme que les interlocuteurs malgaches voudront, à nous mettre à leur service ». Et d’ajouter : « nous ne sous-estimons pas les difficultés, mais nous ne sommes pas encore au dernier degré de l’aggravation de la situation ».
Le président de la Région note que cette offre de service pourrait être accueillie favorablement par l’île sœur. Tout d’abord parce que la Région ne s’est jamais impliquée dans les affaires intérieures malgaches. Lors du précédent changement de majorité à Madagascar, malgré les nombreuses sollicitations, le Président s’est refusé à prendre parti. Aujourd’hui de nouvelles sollicitations interviennent. Mais prendre position n’aiderait pas à désamorcer la crise. Il revient aux seuls Malgaches de se déterminer.
Ensuite parce que « la modestie de notre population, de notre poids économique, la modestie de notre offre, est une garantie pour les Malgaches. En effet, il n’y a pas de risque de récupération de notre part, il n’y a pas d’arrière pensée politique ou économique derrière notre geste, il n’y a pas de manœuvre d’influence sur le paysage politique malgache dans un sens comme dans l’autre ».
Tous concernés
« Il faut passer au-dessus de toutes nos différences : un peuple est en danger, un peuple qui a généré une grande partie de notre population actuelle », poursuit Paul Vergès.
A plus long terme, on ne peut pas ne pas se demander comment le sort de Madagascar va peser sur le sort de toute la région. Ce pays compte actuellement près de 20 millions d’habitants. Pouvons-nous penser que nous pourrons résoudre tous nos problèmes si le pays voisin le plus peuplé sombre dans l’anarchie ? On ne peut imaginer qu’il y ait une tragédie sans conséquences pour nous. Quel serait alors le sort de la COI ?
Dans tous les secteurs de la vie réunionnaise, il y a des gens qui sont prêts à aider, si les Malgaches le souhaitent ajoute le président de la Région. Il y a des actions de solidarité qui peuvent être déclenchées depuis La Réunion. Des délégués de la COI sont actuellement à Madagascar, ils ramèneront les informations sur la situation et les besoins en matière d’aide humanitaire pour voir quelle aide d’urgence et vers qui orienter cette aide nécessaire pour soigner les blessés.
Paul Vergès appelle les Réunionnais à s’unir pour apporter leur contribution à la baisse de la tension à Madagascar. Tous les pays de la région sont en effet concerné par ce qui se déroule dans la Grande île, d’où sont originaires une grande partie de nos ancêtres.
Madagascar est actuellement un sujet de préoccupation et d’analyses de la presse nationale et internationale. « Le problème pour nous à La Réunion est de savoir quel rôle nous pouvons jouer et à quelles conséquences nous pouvons nous attendre », indique Paul Vergès. Or, les informations montrent que la situation ne s’améliore pas : « les commentaires de presse de Madagascar parlent ouvertement de nouveau bain de sang et craignent qu’on ne puisse pas éviter les affrontements », ajoute le président de la Région.
Et samedi dernier, un premier carnage a eu lieu devant le palais présidentiel. Malgré des dizaines de morts et des centaines de blessés, la tension entre les deux camps est telle que chacun rejette la responsabilité sur l’autre, alors que dans d’autre cas, un tel événement aurait donné lieu à un deuil national.
« Faire preuve de retenue »
« Depuis les évènements de 1947, ce sont les plus grandes pertes humaines enregistrées dans un affrontement politique. Vu le point d’impact des balles, on peut penser que les victimes étaient des gens qui fuyaient et qu’on a assassinés », constate Paul Vergès.
Face à cette situation, que peuvent faire les Réunionnais envers un pays qui a fortement contribué au peuplement du nôtre ?
« Nous devons faire preuve de retenue. Toute parole, tout geste ou initiative imprudente risque d’être mal interprété d’un côté et de l’autre et risque d’aggraver la situation », déclare Paul Vergès, « mais nous voulons faire savoir aux Malgaches et à l’ensemble des acteurs que nous sommes prêts, sous une forme que les interlocuteurs malgaches voudront, à nous mettre à leur service ». Et d’ajouter : « nous ne sous-estimons pas les difficultés, mais nous ne sommes pas encore au dernier degré de l’aggravation de la situation ».
Le président de la Région note que cette offre de service pourrait être accueillie favorablement par l’île sœur. Tout d’abord parce que la Région ne s’est jamais impliquée dans les affaires intérieures malgaches. Lors du précédent changement de majorité à Madagascar, malgré les nombreuses sollicitations, le Président s’est refusé à prendre parti. Aujourd’hui de nouvelles sollicitations interviennent. Mais prendre position n’aiderait pas à désamorcer la crise. Il revient aux seuls Malgaches de se déterminer.
Ensuite parce que « la modestie de notre population, de notre poids économique, la modestie de notre offre, est une garantie pour les Malgaches. En effet, il n’y a pas de risque de récupération de notre part, il n’y a pas d’arrière pensée politique ou économique derrière notre geste, il n’y a pas de manœuvre d’influence sur le paysage politique malgache dans un sens comme dans l’autre ».
Tous concernés
« Il faut passer au-dessus de toutes nos différences : un peuple est en danger, un peuple qui a généré une grande partie de notre population actuelle », poursuit Paul Vergès.
A plus long terme, on ne peut pas ne pas se demander comment le sort de Madagascar va peser sur le sort de toute la région. Ce pays compte actuellement près de 20 millions d’habitants. Pouvons-nous penser que nous pourrons résoudre tous nos problèmes si le pays voisin le plus peuplé sombre dans l’anarchie ? On ne peut imaginer qu’il y ait une tragédie sans conséquences pour nous. Quel serait alors le sort de la COI ?
Dans tous les secteurs de la vie réunionnaise, il y a des gens qui sont prêts à aider, si les Malgaches le souhaitent ajoute le président de la Région. Il y a des actions de solidarité qui peuvent être déclenchées depuis La Réunion. Des délégués de la COI sont actuellement à Madagascar, ils ramèneront les informations sur la situation et les besoins en matière d’aide humanitaire pour voir quelle aide d’urgence et vers qui orienter cette aide nécessaire pour soigner les blessés.