lundi 3 novembre 2008

Guerre de l’Est : le Rwanda à découvert !

Kinshasa, 31/10/2008 / Digital Congo

Des tracts annonçaient la chute imminente de la ville de Goma. Les affrontements se sont déroulés autour de Kibumba, à 45 km du chef-lieu du Nord-Kivu.

Après avoir repris la base de Rumanga­bo, le dimanche 26 octo­bre 2008, les éléments du Cndp, appuyés par l’armée rwandaise, ont et se disent déterminés à conquérir les régions de l’Est de la Rdc. Pourtant, au cours de la rencontre des pays mem­bres de la SADC tenue der­nièrement au Swaziland, le président Joseph Kabila a démontré l’implication du Rwanda dans cette crise. En revanche, les chefs d’Etat membres de la SADC ont apporté leur appui à la RD Congo qui est victime des visées hégémoniques de son voisin rwandais.

L’am­pleur prise par les affronte­ments entre les troupes ré­gulières de la Rd Congo et les insurgés soutenus par le Rwanda trouve aujourd’hui une justification: bloquer le passage du matériel chinois pour la reconstruction du pays. C’est pourquoi, pensent d’aucuns, tout est mis en branle par les pays voi­sins de l’Est pour perturber le processus de paix et de réunification de la RD Con­go. Néanmoins, avec l’apport de la SADC, il se développe un réel effort de soli­darité contre toute forme de déstabilisation. Le président du comité politique et sé­curité de ce regroupement régional s’est engagé à soutenir d’autres structures intéressées par le maintien de la paix. Pour atteindre cet objectif, on sait que la SADC a décidé de renforcer les capacités de défense des Fardc, dont l’assistance prendra plusieurs formes.

Génocide déclaré

Le Kivu ploie, sous une catastrophe humani­taire: plus de 1.500.000 dé­placés internes vivent dans un état permanent d’erran­ce. De tout temps, on le sait aussi, le Rwanda a souvent entretenu une logique gé­nocidaire. Ainsi, le déplace­ment des populations per­met aux agresseurs d’oc­cuper des espaces. C’est dans cet esprit que même les champs des paysans sont détruits, provoquant la famine dans cette région.

Ce drame ressemble actuellement à un cancer, qui risque de produire une sorte de métastase, prédi­sent encore des analystes avertis, lesquels pensent que toute la région risque d’en être infectée. Et pour cause? Le Rwanda qui s’estime menacée brandit toujours la présence des FDLR sur le territoire congolais. Pourtant, les FDLR étaient dans le Kivu sous le régime du Rassemblement congolais pour la démocra­tie (RCD), allié du pouvoir rwandais. A ce jour, en effet, ce pays voisin est incapable de prouver qu’un coup de feu a atteint son territoire à partir de la Rdc.

La question de Braeckman...

De plus, il est dé­montré que les minerais de la RD Congo (cassitérite, coltan pillés par les Fdlr trouvent le marché au Rwanda et Colette Braec­kman, notre consœur belge du Soir d’insister: « Pourquoi l’Europe, qui a financé les élections, n’achève-t-­elle pas le travail de paci­fication en envoyant une force musclée et mandatée, comme n’a guère l’opération « Artemis » dans l’Ituri ? Le peuple du Kivu, chassé de ses terres, est à nouveau en danger de mort, ce qui fait quelque fois penser aux Palestiniens: serait-il sacri­fié, par qui et pourquoi? Qui ne dit mot consent.

La communauté internationale qui ne fait rien, ne serait-elle pas donc complice? Un jour, pense-­t-on; la communauté inter­nationale devra s’expliquer, en reconnaissant que la présence du Rwanda en RD Congo, est une réalité, tant qu’il aura été prouvé que Paul Kagame, le 28 août dernier, dans ses dé­clarations au « Soir », avait estimé que la Rdc campait toujours sur ses exigences. Mais pour les analystes sé­rieux, la communauté inter­nationale doit reconnaître la présence rwandaise en RD Congo, puisque des preuves ramassées sur le théâtre des combats, ont montré la présence des sol­dats rwandais sur le champ de bataille.

De plus, au mo­ment où certains seigneurs de guerre sont détenus par la Cour pénale internatio­nale pour avoir recruté des enfants soldats. Laurent Nkunda lui continue d’utili­ser encore des mineurs qui veulent pourtant s’enfuir. La Rdc, somme toute, conti­nue d’observer les principes contenus dans le Plan natio­nal que saborde le Rwanda. Ceci juste au moment où notre pays s’organise pour regrouper et rapatrier les ex-rebelles rwandais et que le pouvoir de Kigali dresse une liste d’environ 7.000 génocidaires à traquer. Mo­ralité : le dossier FDLR se présente comme un élé­ment de propagande et un fonds de commerce pour le Rwanda.