L'économie, principal défi du futur président zambien
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ZAMBIE - 27 octobre 2008 - AFP
Le futur président zambien devra dès son élection s'atteler à deux chantiers prioritaires: diversifier l'économie pour l'instant très dépendante du cuivre, tout en amortissant le ralentissement de la croissance liée à la chute des cours des matières premières.
"Quiconque va remporter l'élection devra affronter de très grands défis", prédit Leon Myburgh, un spécialiste de l'Afrique subsaharienne de la banque Citigroup.
Avant l'attaque cérébrale du chef de l'Etat Levy Mwanawasa fin juin, ce pays pauvre d'Afrique australe s'en tirait grâce aux prix élevés des matières premières. Ce boom a permis à Levy Mwanawasa, décédé fin août, de construire une belle réserve de devises étrangères de 1,1 milliard de dollars (700 millions d'euros). Il a également stabilisé la monnaie locale, le kwacha, et fait baisser l'inflation à moins de 10%.
Aujourd'hui, la crise financière mondiale menace ce bel édifice. Les banques, de petite taille, ne sont en général pas affectées par la crise du crédit mais le ralentissement de la croissance a fortement réduit la demande pour les matières premières.
Avec une des plus grandes réserves de cuivre au monde, la Zambie tire de ce métal 80% de ses revenus d'exportation mais son prix a chuté de moitié depuis juillet.
Selon des économistes, le nouveau président aura donc pour mission de diversifier l'économie pour pouvoir stabiliser le taux de change et les taxes face à la baisse de valeur des exportations.
"La demande pour le cuivre a chuté et le prix est à la baisse. Cela a un impact sur la valeur du kwacha", constate le secrétaire de l'Association économique de Zambie, Chibamba Kanyama.
"Une grande dépréciation du taux de change causerait une instabilité des prix, c'est-à-dire de l'inflation, et ce n'est pas bon en terme de confiance des investisseurs", développe-t-il.
La Banque centrale a d'ailleurs revu à la baisse les projections de croissance à 6%. Elle a mis en avant la volatilité du kwacha dû à l'effrondrement du prix du cuivre, le retrait des investisseurs étrangers et une incertitude grandissante à l'approche de l'élection présidentielle.
Pour rassurer, il faut de la continuité, prônent plusieurs analystes. La politique économique de feu Mwanawasa, louée par le Fonds monétaire international (FMI) a jusqu'ici protégé la Zambie de la tempête financière mondiale, selon l'économiste Bongani Motsa.
"Ce dont la Zambie a aujourd'hui besoin, c'est de quelqu'un qui puisse poursuivre le travail de Mwanawasa", estime ce membre de la Pan-African Capital Holdings à Johannesburg.
Le président par intérim Rupiah Banda a promis de poursuivre la politique fiscale et d'accueillir les investisseurs étrangers pour que la Zambie reste un des pays les plus stables d'Afrique. Un ton qui se veut rassurant et tranche sciemment avec les déclarations de son principal rival le populaire Michael Sata.
Se décrivant comme un "homme d'action", ce dernier a promis une fois élu d'adopter une loi pour faire passer 25% du capital des entreprises étrangères aux mains des Zambiens de souche. Le gouvernement a répondu par voie de presse que ses déclarations affaiblissaient "la confiance des investisseurs" et la monnaie locale.
Or, un sondage publié samedi donne largement gagnant le populiste Michael Sata, qui a également promis "moins d'impôts et plus d'argent dans vos poches" aux électeurs. Un slogan qui fait mouche dans un pays où plus de 60% des 12 millions d'habitants vit sous le seuil de pauvreté.
Mais Rupiah Banda, lui-même, a des accents populistes. Juste avant les élections, le président par intérim, qui se revendique comme "terrien", a fait baisser de 75% le prix des engrais.
Le futur président zambien devra dès son élection s'atteler à deux chantiers prioritaires: diversifier l'économie pour l'instant très dépendante du cuivre, tout en amortissant le ralentissement de la croissance liée à la chute des cours des matières premières.
"Quiconque va remporter l'élection devra affronter de très grands défis", prédit Leon Myburgh, un spécialiste de l'Afrique subsaharienne de la banque Citigroup.
Avant l'attaque cérébrale du chef de l'Etat Levy Mwanawasa fin juin, ce pays pauvre d'Afrique australe s'en tirait grâce aux prix élevés des matières premières. Ce boom a permis à Levy Mwanawasa, décédé fin août, de construire une belle réserve de devises étrangères de 1,1 milliard de dollars (700 millions d'euros). Il a également stabilisé la monnaie locale, le kwacha, et fait baisser l'inflation à moins de 10%.
Aujourd'hui, la crise financière mondiale menace ce bel édifice. Les banques, de petite taille, ne sont en général pas affectées par la crise du crédit mais le ralentissement de la croissance a fortement réduit la demande pour les matières premières.
Avec une des plus grandes réserves de cuivre au monde, la Zambie tire de ce métal 80% de ses revenus d'exportation mais son prix a chuté de moitié depuis juillet.
Selon des économistes, le nouveau président aura donc pour mission de diversifier l'économie pour pouvoir stabiliser le taux de change et les taxes face à la baisse de valeur des exportations.
"La demande pour le cuivre a chuté et le prix est à la baisse. Cela a un impact sur la valeur du kwacha", constate le secrétaire de l'Association économique de Zambie, Chibamba Kanyama.
"Une grande dépréciation du taux de change causerait une instabilité des prix, c'est-à-dire de l'inflation, et ce n'est pas bon en terme de confiance des investisseurs", développe-t-il.
La Banque centrale a d'ailleurs revu à la baisse les projections de croissance à 6%. Elle a mis en avant la volatilité du kwacha dû à l'effrondrement du prix du cuivre, le retrait des investisseurs étrangers et une incertitude grandissante à l'approche de l'élection présidentielle.
Pour rassurer, il faut de la continuité, prônent plusieurs analystes. La politique économique de feu Mwanawasa, louée par le Fonds monétaire international (FMI) a jusqu'ici protégé la Zambie de la tempête financière mondiale, selon l'économiste Bongani Motsa.
"Ce dont la Zambie a aujourd'hui besoin, c'est de quelqu'un qui puisse poursuivre le travail de Mwanawasa", estime ce membre de la Pan-African Capital Holdings à Johannesburg.
Le président par intérim Rupiah Banda a promis de poursuivre la politique fiscale et d'accueillir les investisseurs étrangers pour que la Zambie reste un des pays les plus stables d'Afrique. Un ton qui se veut rassurant et tranche sciemment avec les déclarations de son principal rival le populaire Michael Sata.
Se décrivant comme un "homme d'action", ce dernier a promis une fois élu d'adopter une loi pour faire passer 25% du capital des entreprises étrangères aux mains des Zambiens de souche. Le gouvernement a répondu par voie de presse que ses déclarations affaiblissaient "la confiance des investisseurs" et la monnaie locale.
Or, un sondage publié samedi donne largement gagnant le populiste Michael Sata, qui a également promis "moins d'impôts et plus d'argent dans vos poches" aux électeurs. Un slogan qui fait mouche dans un pays où plus de 60% des 12 millions d'habitants vit sous le seuil de pauvreté.
Mais Rupiah Banda, lui-même, a des accents populistes. Juste avant les élections, le président par intérim, qui se revendique comme "terrien", a fait baisser de 75% le prix des engrais.