AFRIQUE AUSTRALE: Une réserve de céréales régionale pour surmonter la crise
Thématique :
SADC
JOHANNESBOURG, 25 août 2008 (IRIN)
La Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) a annoncé qu’elle mettrait en route son projet de constitution d’une réserve régionale de céréales, tout en exhortant ses Etats-membres à ne pas imposer de restrictions sur les exportations de maïs, à l’heure où la région lutte pour faire face aux prix élevés des vivres.
« Au cours d’une réunion organisée récemment à Manzini, au Swaziland, le Comité ministériel intégré a exhorté les Etats-membres à lever les restrictions ; nous avons même appelé les pays dotés d’un surplus de maïs à vendre leur production dans la région », a indiqué Margaret Nyirenda, présidente du Directoire des ressources naturelles, de l’agriculture et de l’alimentation de la SADC. « Mais en fin de compte, il s’agit d’une décision commerciale : nous ne pouvons que conseiller aux Etats-membres de donner priorité à la région ».
Le Malawi, la Tanzanie et la Zambie ont tous trois imposé des restrictions sur les exportations et un grand nombre d’autres pays prélèvent encore des droits de douane élevés sur les importations de maïs.
« Ces mesures entravent la circulation des céréales des zones à surplus vers les zones déficitaires de la région », a indiqué Thom Jayne, qui enseigne l’économie agricole à l’université de l’Etat du Michigan (MSU) aux Etats-Unis.
« Quatre-vingt-quinze pour cent des céréales importées par les pays d’Afrique subsaharienne sont cultivées par les agriculteurs des autres continents ; c’est une farce ! Seuls cinq pour cent de ces céréales ont été exportées par les pays voisins. Cette situation regrettable est aggravée par une approche commerciale "non-coopérative" adoptée dans la région », a-t-il estimé.
En janvier 2005, « le Kenya a levé les droits de douane imposés sur les importations de maïs d’Ouganda et de Tanzanie dans le cadre de l’accord commercial de la Commission est-africaine. Depuis lors, une amélioration notable a été observée dans la stabilité des prix du maïs », a fait remarquer Thom Jayne, pour citer un exemple de ce que le commerce régional peut accomplir.
Les restrictions sur la circulation transfrontalière des marchandises devraient bientôt être levées : la SADC a inauguré sa zone de libre-échange le 17 août, dans laquelle 85 pour cent des biens produits et vendus seront exonérés de droits de douane.
Cela s’appliquerait aussi aux produits agricoles, selon Boitumelo Gofhamodimo, président par intérim du Directoire des investissements commerciaux, industriels et financiers de la SADC.
Réserve alimentaire régionale
La SADC a pris une mesure décisive en relançant le projet de lancement d’une réserve céréalière stratégique destinée à tirer d’affaire les pays confrontés à des pénuries alimentaires, dans le cadre d’une stratégie préventive visant à atténuer les conséquences des catastrophes naturelles sur la sécurité alimentaire.
« Le projet en est aujourd’hui à un stade avancé et il bénéficie d’un soutien du fait de la crise alimentaire qui sévit actuellement dans le monde », a indiqué Mme Nyirenda.
Divers modèles de réserve ont été proposés, qui font actuellement l’objet de négociations ; la proposition la plus convaincante est calquée sur le modèle de la réserve rizicole d’urgence de l’Association des nations de l’Asie du Sud-est (ANASE), créée à la fin des années 1970.
Le modèle adapté à l’Afrique australe consisterait en une structure de 500 000 tonnes, qui comprendrait un volet financier pour les pays n’ayant pas de surplus à fournir.
Environ 75 pour cent de la réserve seraient constitués de vivres en nature, et les 25 pour cent restants seraient versés sous forme de fonds.
« La réserve, qui comprendra plusieurs céréales différentes, sera entreposée dans plusieurs pays donnés afin d’assurer un accès facile à l’ensemble [des pays de] la région », a indiqué Mme Nyirenda.
Cette réserve doit être dirigée par un conseil, et les responsables espèrent qu’elle sera opérationnelle d’ici à la mi-2009.
Initiatives bilatérales transfrontalières
Trois Etats-membres de la SADC (Maurice, Madagascar et le Mozambique) ont fondé une société alimentaire régionale, financée par le Groupe d’intervention de la Banque mondiale face à la crise alimentaire dans le monde.
Dans le cadre de cette initiative, Maurice et Madagascar, qui disposent de terres agraires limitées, prévoient d’exploiter les terres agraires mozambicaines à des fins de production vivrière.
« Nous soutenons les initiatives bilatérales de ce type, destinées à renforcer la sécurité alimentaire, mais nous sommes préoccupés de voir que dans certains cas, les terres sont louées ou achetées pour servir à la production de biocarburants, aux dépens de la production vivrière », a indiqué Mme Nyirenda. « Nous sommes occupés à définir une politique régionale sur les biocarburants ».
La Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) a annoncé qu’elle mettrait en route son projet de constitution d’une réserve régionale de céréales, tout en exhortant ses Etats-membres à ne pas imposer de restrictions sur les exportations de maïs, à l’heure où la région lutte pour faire face aux prix élevés des vivres.
« Au cours d’une réunion organisée récemment à Manzini, au Swaziland, le Comité ministériel intégré a exhorté les Etats-membres à lever les restrictions ; nous avons même appelé les pays dotés d’un surplus de maïs à vendre leur production dans la région », a indiqué Margaret Nyirenda, présidente du Directoire des ressources naturelles, de l’agriculture et de l’alimentation de la SADC. « Mais en fin de compte, il s’agit d’une décision commerciale : nous ne pouvons que conseiller aux Etats-membres de donner priorité à la région ».
Le Malawi, la Tanzanie et la Zambie ont tous trois imposé des restrictions sur les exportations et un grand nombre d’autres pays prélèvent encore des droits de douane élevés sur les importations de maïs.
« Ces mesures entravent la circulation des céréales des zones à surplus vers les zones déficitaires de la région », a indiqué Thom Jayne, qui enseigne l’économie agricole à l’université de l’Etat du Michigan (MSU) aux Etats-Unis.
« Quatre-vingt-quinze pour cent des céréales importées par les pays d’Afrique subsaharienne sont cultivées par les agriculteurs des autres continents ; c’est une farce ! Seuls cinq pour cent de ces céréales ont été exportées par les pays voisins. Cette situation regrettable est aggravée par une approche commerciale "non-coopérative" adoptée dans la région », a-t-il estimé.
En janvier 2005, « le Kenya a levé les droits de douane imposés sur les importations de maïs d’Ouganda et de Tanzanie dans le cadre de l’accord commercial de la Commission est-africaine. Depuis lors, une amélioration notable a été observée dans la stabilité des prix du maïs », a fait remarquer Thom Jayne, pour citer un exemple de ce que le commerce régional peut accomplir.
Les restrictions sur la circulation transfrontalière des marchandises devraient bientôt être levées : la SADC a inauguré sa zone de libre-échange le 17 août, dans laquelle 85 pour cent des biens produits et vendus seront exonérés de droits de douane.
Cela s’appliquerait aussi aux produits agricoles, selon Boitumelo Gofhamodimo, président par intérim du Directoire des investissements commerciaux, industriels et financiers de la SADC.
Réserve alimentaire régionale
La SADC a pris une mesure décisive en relançant le projet de lancement d’une réserve céréalière stratégique destinée à tirer d’affaire les pays confrontés à des pénuries alimentaires, dans le cadre d’une stratégie préventive visant à atténuer les conséquences des catastrophes naturelles sur la sécurité alimentaire.
« Le projet en est aujourd’hui à un stade avancé et il bénéficie d’un soutien du fait de la crise alimentaire qui sévit actuellement dans le monde », a indiqué Mme Nyirenda.
Divers modèles de réserve ont été proposés, qui font actuellement l’objet de négociations ; la proposition la plus convaincante est calquée sur le modèle de la réserve rizicole d’urgence de l’Association des nations de l’Asie du Sud-est (ANASE), créée à la fin des années 1970.
Le modèle adapté à l’Afrique australe consisterait en une structure de 500 000 tonnes, qui comprendrait un volet financier pour les pays n’ayant pas de surplus à fournir.
Environ 75 pour cent de la réserve seraient constitués de vivres en nature, et les 25 pour cent restants seraient versés sous forme de fonds.
« La réserve, qui comprendra plusieurs céréales différentes, sera entreposée dans plusieurs pays donnés afin d’assurer un accès facile à l’ensemble [des pays de] la région », a indiqué Mme Nyirenda.
Cette réserve doit être dirigée par un conseil, et les responsables espèrent qu’elle sera opérationnelle d’ici à la mi-2009.
Initiatives bilatérales transfrontalières
Trois Etats-membres de la SADC (Maurice, Madagascar et le Mozambique) ont fondé une société alimentaire régionale, financée par le Groupe d’intervention de la Banque mondiale face à la crise alimentaire dans le monde.
Dans le cadre de cette initiative, Maurice et Madagascar, qui disposent de terres agraires limitées, prévoient d’exploiter les terres agraires mozambicaines à des fins de production vivrière.
« Nous soutenons les initiatives bilatérales de ce type, destinées à renforcer la sécurité alimentaire, mais nous sommes préoccupés de voir que dans certains cas, les terres sont louées ou achetées pour servir à la production de biocarburants, aux dépens de la production vivrière », a indiqué Mme Nyirenda. « Nous sommes occupés à définir une politique régionale sur les biocarburants ».