La rébellion accuse Kinshasa de "lancer la guerre"
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RD CONGO - 3 novembre 2008 - AFP
La rébellion en République démocratique du Congo (RDC) a accusé le gouvernement de "lancer la guerre" en refusant des négociations directes avec son chef Laurent Nkunda, tandis que les appels se multiplient pour un renforcement des opérations de la mission de l'ONU.
Sur le terrain, la première aide d'urgence depuis le 27 octobre est arrivée à Rutshuru, ville de l'Est de la RDC en zone rebelle, alors qu'au total les combats de la semaine dernière ont provoqué dans la région le déplacement de près de 100.000 personnes, dont 60% d'enfants, selon le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef).
Les humanitaires à la tête de ce convoi ont découvert des camps de déplacés, récemment peuplés de milliers de personnes, vides et rasés. Les ONG ont aussi rapporté plusieurs cas de choléra dans le territoire de Rutshuru, à 75 km au nord de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu.
Dans ce contexte humanitaire difficile, la rébellion a accusé le gouvernement "de lancer la guerre contre son peuple", en refusant de négocier directement avec le Congrès national pour la défense du peuple de la rébellion (CNDP) du général tutsi congolais Nkunda.
"En rejetant l'offre de dialogue direct avec le CNDP, comme recommandé par le Parlement, le gouvernement vient de confirmer sa position militariste", a estimé Bertrand Bisimwa, porte-parole de la rébellion. Le Parlement avait demandé jeudi au gouvernement de dialoguer.
Les hommes de Nkunda sont positionnés à une quinzaine de km de Goma, depuis mercredi dernier, date à laquelle ils ont décrété unilatéralement un cessez-le-feu, respecté.
Lundi, le secrétaire général adjoint de l'ONU chargé des opérations de maintien de la paix, Alain Le Roy, a prévenu que les Casques bleus avaient mandat "d'interdire à des forces armées d'entrer" dans cette ville.
Il a aussi indiqué travailler "sur un renforcement" des quelque 5.500 soldats de l'ONU actuellement déployés dans le Nord-Kivu.
Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, dont le pays assure la présidence de l'UE, a pour sa part estimé que la Mission de l'ONU en RDC (Monuc) devait avoir "des soldats différents, des règles d'engagement et une volonté de commandement différents".
Dans le même sens, le ministre des Affaires étrangères congolais, Alexis Tambwe Muamba, a appelé le Conseil de sécurité à "redéfinir" le mandat de la Monuc pour lui permettre de "mener des opérations plus musclées" contre la rébellion.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a nommé lundi l'ex-président nigérian Olusegun Obansajo émissaire spécial pour tenter de résoudre la crise.
Et la Monuc, qui compte 17.000 hommes, a retrouvé à sa tête le général sénégalais Babacar Gaye, qui avait déjà commandé la force onusienne de 2005 à 2008.
A Bruxelles, le chef de l'état-major de l'UE a souligné qu'une éventuelle opération militaire européenne en RDC serait difficile à monter et que peu de pays étaient volontaires - les Français et les Belges avaient proposé l'envoi d'une force militaire européenne à vocation humanitaire en appui à la Monuc.
Plus d'un million de personnes sont déplacées au Nord-Kivu.
Dès dimanche, Laurent Nkunda avait menacé de chasser le gouvernement s'il refusait d'entamer des négociations directes. Kinshasa a rejeté cette demande lundi, affirmant vouloir dialoguer avec tous les groupes armés opérant dans les Kivu et pas seulement avec le CNDP.
"Il n'y a pas de petits et de grands groupes armés. Le fait de créer un désastre humanitaire ne donne pas de droits spéciaux", a réagi le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende.
Le CNDP avait signé en janvier à Goma, avec d'autres groupes congolais opérant dans l'est de la RDC, frontalière du Rwanda et très riche en minerais, un accord de cessez-le-feu, mais les combats ont repris fin août entre les hommes de Laurent Nkunda et l'armée.
La communauté internationale, qui a dépêché plusieurs émissaires dans la région, insiste sur la nécessité d'appliquer l'accord de janvier, ainsi qu'un autre conclu en 2007 entre Kigali et Kinshasa.
L'Union africaine (UA) prépare un sommet régional sur la crise qui pourrait se tenir cette semaine au Kenya. L'UA a aussi nommé un émissaire pour la région des Grands Lacs, l'ex-ministre sénégalais des Affaires étrangères, Ibrahima Fall, qui devrait se rendre à Kinshasa ce mercredi, avant de visiter le Rwanda.
La rébellion en République démocratique du Congo (RDC) a accusé le gouvernement de "lancer la guerre" en refusant des négociations directes avec son chef Laurent Nkunda, tandis que les appels se multiplient pour un renforcement des opérations de la mission de l'ONU.
Sur le terrain, la première aide d'urgence depuis le 27 octobre est arrivée à Rutshuru, ville de l'Est de la RDC en zone rebelle, alors qu'au total les combats de la semaine dernière ont provoqué dans la région le déplacement de près de 100.000 personnes, dont 60% d'enfants, selon le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef).
Les humanitaires à la tête de ce convoi ont découvert des camps de déplacés, récemment peuplés de milliers de personnes, vides et rasés. Les ONG ont aussi rapporté plusieurs cas de choléra dans le territoire de Rutshuru, à 75 km au nord de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu.
Dans ce contexte humanitaire difficile, la rébellion a accusé le gouvernement "de lancer la guerre contre son peuple", en refusant de négocier directement avec le Congrès national pour la défense du peuple de la rébellion (CNDP) du général tutsi congolais Nkunda.
"En rejetant l'offre de dialogue direct avec le CNDP, comme recommandé par le Parlement, le gouvernement vient de confirmer sa position militariste", a estimé Bertrand Bisimwa, porte-parole de la rébellion. Le Parlement avait demandé jeudi au gouvernement de dialoguer.
Les hommes de Nkunda sont positionnés à une quinzaine de km de Goma, depuis mercredi dernier, date à laquelle ils ont décrété unilatéralement un cessez-le-feu, respecté.
Lundi, le secrétaire général adjoint de l'ONU chargé des opérations de maintien de la paix, Alain Le Roy, a prévenu que les Casques bleus avaient mandat "d'interdire à des forces armées d'entrer" dans cette ville.
Il a aussi indiqué travailler "sur un renforcement" des quelque 5.500 soldats de l'ONU actuellement déployés dans le Nord-Kivu.
Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, dont le pays assure la présidence de l'UE, a pour sa part estimé que la Mission de l'ONU en RDC (Monuc) devait avoir "des soldats différents, des règles d'engagement et une volonté de commandement différents".
Dans le même sens, le ministre des Affaires étrangères congolais, Alexis Tambwe Muamba, a appelé le Conseil de sécurité à "redéfinir" le mandat de la Monuc pour lui permettre de "mener des opérations plus musclées" contre la rébellion.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a nommé lundi l'ex-président nigérian Olusegun Obansajo émissaire spécial pour tenter de résoudre la crise.
Et la Monuc, qui compte 17.000 hommes, a retrouvé à sa tête le général sénégalais Babacar Gaye, qui avait déjà commandé la force onusienne de 2005 à 2008.
A Bruxelles, le chef de l'état-major de l'UE a souligné qu'une éventuelle opération militaire européenne en RDC serait difficile à monter et que peu de pays étaient volontaires - les Français et les Belges avaient proposé l'envoi d'une force militaire européenne à vocation humanitaire en appui à la Monuc.
Plus d'un million de personnes sont déplacées au Nord-Kivu.
Dès dimanche, Laurent Nkunda avait menacé de chasser le gouvernement s'il refusait d'entamer des négociations directes. Kinshasa a rejeté cette demande lundi, affirmant vouloir dialoguer avec tous les groupes armés opérant dans les Kivu et pas seulement avec le CNDP.
"Il n'y a pas de petits et de grands groupes armés. Le fait de créer un désastre humanitaire ne donne pas de droits spéciaux", a réagi le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende.
Le CNDP avait signé en janvier à Goma, avec d'autres groupes congolais opérant dans l'est de la RDC, frontalière du Rwanda et très riche en minerais, un accord de cessez-le-feu, mais les combats ont repris fin août entre les hommes de Laurent Nkunda et l'armée.
La communauté internationale, qui a dépêché plusieurs émissaires dans la région, insiste sur la nécessité d'appliquer l'accord de janvier, ainsi qu'un autre conclu en 2007 entre Kigali et Kinshasa.
L'Union africaine (UA) prépare un sommet régional sur la crise qui pourrait se tenir cette semaine au Kenya. L'UA a aussi nommé un émissaire pour la région des Grands Lacs, l'ex-ministre sénégalais des Affaires étrangères, Ibrahima Fall, qui devrait se rendre à Kinshasa ce mercredi, avant de visiter le Rwanda.