Afrique du Sud : pourquoi un nouveau parti ?
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Dans son édition spéciale, le Cosatu Today pose quelques questions de fond aux dissidents de l’Anc qui ont pris l’initiative de convoquer une Convention nationale sud-africaine pour créer un nouveau parti en opposition à l’Anc. Cette décision pour le Cosatu est une tentative pour créer un parti noir semblable à celui de l’actuelle Alliance Démocratique qui rassemble surtout la bourgeoisie libérale blanche.
Pour le Cosatu, cette convention a un seul but diviser et désorganiser l’Anc et ses alliés au mépris des décisions prises démocratiquement dans les instances du mouvement. Le Cosatu dénonce cette stratégie au service « des riches et des puissants, qui haïssent et craignent le mouvement populaire et préfèrent créer un parti pour défendre les intérêts d’une minorité noire de nouveaux riches, une Alliance démocratique noire ».
Le Cosatu voit dans cette initiative un danger pour les progrès qui ont été faits depuis 1994 alors que la société sud-africaine est encore profondément marquée par les divisions raciales et les énormes inégalités de races, de genres et de revenus. Seule l’Anc qui a de profondes racines populaires peut mener à bien une politique en faveur des plus pauvres et des travailleurs.
La conférence de Polokwane a lancé un message clair aux dirigeants pour qu’ils gardent des liens étroits avec ceux qui les ont élus et que les postes qu’ils occupent ne soient pas utilisés à des fins d’enrichissement personnel au point qu’ils deviennent « les chats gras » du mouvement.
Le Cosatu qualifie d’hypocrisie la prétention de ces dissidents de défendre la démocratie, le respect de la loi et les droits individuels des citoyens alors qu’eux-mêmes ont bafoué ces principes quand ils occupaient des postes de responsables au sein du mouvement ou du gouvernement.
La première série de questions concerne la démocratie et la tolérance politique au sein du mouvement. Les questions posées sont les suivantes : Pourquoi avoir refusé le processus démocratique de Polokwane ? Pourquoi Terror Lekota et ses amis ont-ils utilisé leur position de pouvoir pour intimider, insulter et diffamer ceux qui ne pensaient pas comme eux ? dans quelles instances de l’ANC les politiques économiques du GEAR , puis de l’ASGI-SA ont-elles étaient discutées avant d’êtres imposés et déclarés non-négociables ? De quelle démocratie parle-on quand les politiques qui engagent le pays sont imposées d’en haut ?
La seconde série de questions est de savoir au nom de quels intérêts les dissidents et le nouveau parti entendent mener leur politique. Sont-ils mécontents parce que l’Anc a catégoriquement abandonné la politique néo-libérale du Gear pour une politique en faveur des plus pauvres ? Pourquoi n’ont-ils pas protesté quand le RDP ( Plan de Reconstruction et de Développement de 1994) a été abandonné pour une politique qui a conduit à des licenciements massifs, à la pauvreté et des inégalités criantes ? Pourquoi ne pas avoir protesté contre la privatisations des services publics ? Pourquoi ce nouveau parti propose-t-il un retour à cette politique qui a fait des ravages dans le pays ?
La troisième série concerne la réforme électorale. Pourquoi ce revirement en faveur d’une réforme électorale maintenant ? Est-ce parce que l’ANC exige maintenant que les élus rendent des comptes sur le mandat qu’ils ont reçu ? Pourquoi refuser qu’il en soit de même pour le Président qui selon la constitution peut être révoqué par le Parlement ou le parti au pouvoir ?
La quatrième série concerne la défense de la Charte de la Liberté, le document historique du mouvement, que ces dissidents ont dénoncé en 2001 comme étant un vestige du passé à abandonner Pourquoi ne parlent-ils que de la clause qui dit « que tous doivent être égaux devant la loi » ? Pourquoi faire le silence sur la clause qui dit « le peuple doit gouverner » ou bien « le peuple doit partager les richesses du pays « ou encore « la terre doit être partagée par ceux qui la travaillent » ou bien « il doit y avoir du travail et la sécurité pour tous » ?
Ensuite viennent les questions concernant le respect de la loi et des institutions garantes de la démocratie. Les questions qui se posent alors sont de savoir pourquoi ceux qui s’offusquent de la décision du juge Nicholson concernant l’affaire Zuma n ‘ont jamais rien dit pour d’autres affaires semblables. Pourquoi faire confiance aujourd’hui à des gens qui n’ont rien fait quand ils en avaient le pouvoir contre la corruption, le favoritisme ou la défense des institutions ?
Un point particulièrement sensible est le cinquième lot de questions car il concerne les ventes et achats d’armes et les forces armées sud-africaines quand Terror Lekota et son adjoint étaient alors Ministre de la défense et vice ministre. Qui a défendu ces marchés d’armes à tout prix ? Qui a ordonné à l’armée de tirer à balles réelles sur les grévistes en 2007 ? qui a refusé que le personnel des armées et de la police puisse se syndiquer et que leur syndicat soit affilié au Cosatu ? Qui a licencié des femmes soldats parce qu’elles étaient enceintes ? Qui a approuvé les licenciements des membres des forces armées quand ils été séropositifs ? ces gens-là sont-ils prêts à soutenir une commission d’enquête indépendante sur les ventes d’armes ?
Le sixième point aborde la question de la tentative de division dans le mouvement ouvrier et les syndicats alors que par le passé les mêmes, très souvent ancien syndicalistes, ne juraient que par l’unité du monde syndical. Pourquoi semer la division ? est-ce parce que ce nouveau parti veut récupérer les voix des travailleurs pour les prochaines élections ? pour affaiblir les syndicats au profit de leurs amis patrons ?
Les questions du groupe sept abordent la question du tribalisme et de l’ethnicité, une question qui revient souvent et que l’Anc doit sans cesse combattre. Les dissidents remettent cette question en avant au risque de dérapages dangereux.
La pandémie du sida est le sujet des questions du point huit. Pourquoi aucun des membres dissidents ne s’est opposé ouvertement et clairement aux positions négationnistes du Président Mbeki ? Pourquoi n’ont-ils rien dit quand celui-ci a déclaré qu’il ne connaissait personne qui soit mort du sida dans son entourage quand 900 personnes mouraient chaque jour de cette maladie ?Pourquoi n’ont-ils pas dénoncé la politique et les propos aux conséquences dramatiques de la ministre de la santé ? Pourquoi n’ont-ils pas défendu la vice ministre de la santé qui s’opposait à cette politique aberrante ?
La question du Zimbabwe et de la démocratie dans les pays de la région n’a pas attiré l’attention de ce groupe qui se contentait de soutenir « la diplomatie tranquille » du Président Mbeki qui n’a pas eu grand succès. Avaient-ils peur qu’en condamnant les pratiques autoritaires dans les pays voisins, ils s’exposent à une critique des mêmes pratiques dans en Afrique du Sud ? Le Cosatu n’a reçu aucun soutien de leur part pour mettre en place une solidarité avec les peuples voisins. N’ont-ils pas vu le lien entre ces politiques désastreuses et la vague de xénophobie qui a fait des ravages ces derniers mois ?
La promotion des soi-disant droits de la « seconde génération « n’est rien d’autres que la garantie des droits sociaux inscrits dans la constitution : droits à la santé, à l’éducation, au logement, à l’eau. Vont-ils abandonner la politique qu’ils ont soutenue et qui a privé un grand nombre de Sud-africains de ces droits ? Vont-ils continuer à s’opposer à l’allocation du revenu de base (Basic Income Grant) demandée par les syndicats, les églises et de nombreuses associations ?
L’avant dernière question est celle du financement des partis. Qui va financer ce nouveau parti ? avec quel argent le futur nouveau parti va t-il pouvoir accueillir 4 000 personnes à Sandton Convention Centre ? Quels sont les intérêts de ceux qui financent ce nouveau parti ?
Et la dernière question est de savoir comment à l’avenir ce nouveau parti va traiter ceux qui ne penseront pas comme eux. Vont-ils accepter où rejeter les différences de points de vue ?
Le Cosaque demande des réponses claires, faute de quoi il en viendra à la conclusion que ce groupe dissident n’a rien de concret à proposer pour relever les défis du pays que sont la pauvreté, l’emploi, les inégalités et la criminalité.
Pour le Cosatu, cette convention a un seul but diviser et désorganiser l’Anc et ses alliés au mépris des décisions prises démocratiquement dans les instances du mouvement. Le Cosatu dénonce cette stratégie au service « des riches et des puissants, qui haïssent et craignent le mouvement populaire et préfèrent créer un parti pour défendre les intérêts d’une minorité noire de nouveaux riches, une Alliance démocratique noire ».
Le Cosatu voit dans cette initiative un danger pour les progrès qui ont été faits depuis 1994 alors que la société sud-africaine est encore profondément marquée par les divisions raciales et les énormes inégalités de races, de genres et de revenus. Seule l’Anc qui a de profondes racines populaires peut mener à bien une politique en faveur des plus pauvres et des travailleurs.
La conférence de Polokwane a lancé un message clair aux dirigeants pour qu’ils gardent des liens étroits avec ceux qui les ont élus et que les postes qu’ils occupent ne soient pas utilisés à des fins d’enrichissement personnel au point qu’ils deviennent « les chats gras » du mouvement.
Le Cosatu qualifie d’hypocrisie la prétention de ces dissidents de défendre la démocratie, le respect de la loi et les droits individuels des citoyens alors qu’eux-mêmes ont bafoué ces principes quand ils occupaient des postes de responsables au sein du mouvement ou du gouvernement.
La première série de questions concerne la démocratie et la tolérance politique au sein du mouvement. Les questions posées sont les suivantes : Pourquoi avoir refusé le processus démocratique de Polokwane ? Pourquoi Terror Lekota et ses amis ont-ils utilisé leur position de pouvoir pour intimider, insulter et diffamer ceux qui ne pensaient pas comme eux ? dans quelles instances de l’ANC les politiques économiques du GEAR , puis de l’ASGI-SA ont-elles étaient discutées avant d’êtres imposés et déclarés non-négociables ? De quelle démocratie parle-on quand les politiques qui engagent le pays sont imposées d’en haut ?
La seconde série de questions est de savoir au nom de quels intérêts les dissidents et le nouveau parti entendent mener leur politique. Sont-ils mécontents parce que l’Anc a catégoriquement abandonné la politique néo-libérale du Gear pour une politique en faveur des plus pauvres ? Pourquoi n’ont-ils pas protesté quand le RDP ( Plan de Reconstruction et de Développement de 1994) a été abandonné pour une politique qui a conduit à des licenciements massifs, à la pauvreté et des inégalités criantes ? Pourquoi ne pas avoir protesté contre la privatisations des services publics ? Pourquoi ce nouveau parti propose-t-il un retour à cette politique qui a fait des ravages dans le pays ?
La troisième série concerne la réforme électorale. Pourquoi ce revirement en faveur d’une réforme électorale maintenant ? Est-ce parce que l’ANC exige maintenant que les élus rendent des comptes sur le mandat qu’ils ont reçu ? Pourquoi refuser qu’il en soit de même pour le Président qui selon la constitution peut être révoqué par le Parlement ou le parti au pouvoir ?
La quatrième série concerne la défense de la Charte de la Liberté, le document historique du mouvement, que ces dissidents ont dénoncé en 2001 comme étant un vestige du passé à abandonner Pourquoi ne parlent-ils que de la clause qui dit « que tous doivent être égaux devant la loi » ? Pourquoi faire le silence sur la clause qui dit « le peuple doit gouverner » ou bien « le peuple doit partager les richesses du pays « ou encore « la terre doit être partagée par ceux qui la travaillent » ou bien « il doit y avoir du travail et la sécurité pour tous » ?
Ensuite viennent les questions concernant le respect de la loi et des institutions garantes de la démocratie. Les questions qui se posent alors sont de savoir pourquoi ceux qui s’offusquent de la décision du juge Nicholson concernant l’affaire Zuma n ‘ont jamais rien dit pour d’autres affaires semblables. Pourquoi faire confiance aujourd’hui à des gens qui n’ont rien fait quand ils en avaient le pouvoir contre la corruption, le favoritisme ou la défense des institutions ?
Un point particulièrement sensible est le cinquième lot de questions car il concerne les ventes et achats d’armes et les forces armées sud-africaines quand Terror Lekota et son adjoint étaient alors Ministre de la défense et vice ministre. Qui a défendu ces marchés d’armes à tout prix ? Qui a ordonné à l’armée de tirer à balles réelles sur les grévistes en 2007 ? qui a refusé que le personnel des armées et de la police puisse se syndiquer et que leur syndicat soit affilié au Cosatu ? Qui a licencié des femmes soldats parce qu’elles étaient enceintes ? Qui a approuvé les licenciements des membres des forces armées quand ils été séropositifs ? ces gens-là sont-ils prêts à soutenir une commission d’enquête indépendante sur les ventes d’armes ?
Le sixième point aborde la question de la tentative de division dans le mouvement ouvrier et les syndicats alors que par le passé les mêmes, très souvent ancien syndicalistes, ne juraient que par l’unité du monde syndical. Pourquoi semer la division ? est-ce parce que ce nouveau parti veut récupérer les voix des travailleurs pour les prochaines élections ? pour affaiblir les syndicats au profit de leurs amis patrons ?
Les questions du groupe sept abordent la question du tribalisme et de l’ethnicité, une question qui revient souvent et que l’Anc doit sans cesse combattre. Les dissidents remettent cette question en avant au risque de dérapages dangereux.
La pandémie du sida est le sujet des questions du point huit. Pourquoi aucun des membres dissidents ne s’est opposé ouvertement et clairement aux positions négationnistes du Président Mbeki ? Pourquoi n’ont-ils rien dit quand celui-ci a déclaré qu’il ne connaissait personne qui soit mort du sida dans son entourage quand 900 personnes mouraient chaque jour de cette maladie ?Pourquoi n’ont-ils pas dénoncé la politique et les propos aux conséquences dramatiques de la ministre de la santé ? Pourquoi n’ont-ils pas défendu la vice ministre de la santé qui s’opposait à cette politique aberrante ?
La question du Zimbabwe et de la démocratie dans les pays de la région n’a pas attiré l’attention de ce groupe qui se contentait de soutenir « la diplomatie tranquille » du Président Mbeki qui n’a pas eu grand succès. Avaient-ils peur qu’en condamnant les pratiques autoritaires dans les pays voisins, ils s’exposent à une critique des mêmes pratiques dans en Afrique du Sud ? Le Cosatu n’a reçu aucun soutien de leur part pour mettre en place une solidarité avec les peuples voisins. N’ont-ils pas vu le lien entre ces politiques désastreuses et la vague de xénophobie qui a fait des ravages ces derniers mois ?
La promotion des soi-disant droits de la « seconde génération « n’est rien d’autres que la garantie des droits sociaux inscrits dans la constitution : droits à la santé, à l’éducation, au logement, à l’eau. Vont-ils abandonner la politique qu’ils ont soutenue et qui a privé un grand nombre de Sud-africains de ces droits ? Vont-ils continuer à s’opposer à l’allocation du revenu de base (Basic Income Grant) demandée par les syndicats, les églises et de nombreuses associations ?
L’avant dernière question est celle du financement des partis. Qui va financer ce nouveau parti ? avec quel argent le futur nouveau parti va t-il pouvoir accueillir 4 000 personnes à Sandton Convention Centre ? Quels sont les intérêts de ceux qui financent ce nouveau parti ?
Et la dernière question est de savoir comment à l’avenir ce nouveau parti va traiter ceux qui ne penseront pas comme eux. Vont-ils accepter où rejeter les différences de points de vue ?
Le Cosaque demande des réponses claires, faute de quoi il en viendra à la conclusion que ce groupe dissident n’a rien de concret à proposer pour relever les défis du pays que sont la pauvreté, l’emploi, les inégalités et la criminalité.