samedi 1 novembre 2008

Le candidat de l'opposition dénonce des fraudes en Zambie

Le chef de l'opposition zambienne Michael Sata, donné en tête de l'élection présidentielle selon des résultats provisoires, a réclamé la suspension du dépouillement en dénonçant des fraudes.

"Nous avons d'authentiques raisons de ne pas accepter ces résultats", a dit un porte-parole de son parti, le Front patriotique.

Sata a accusé les responsables électoraux d'avoir bourré les urnes en faveur du président par intérim, Rupiah Banda. "Tous ces (responsables) sont des criminels. Ils peuvent tromper les autres mais ils ne peuvent pas me tromper, moi", a-t-il déclaré Sata après avoir fait irruption dans un centre de conférence de Lusaka où la commission électorale annonçait des résultats provisoires.

"J'ai des preuves que les résultats (de Banda) ont été gonflés. Ils m'ont escroqué en 2006 et ils veulent faire la même chose", a-t-il ajouté, faisant référence à la dernière élection présidentielle qu'il avait perdue de peu face à l'ancien président Levy Mwanawasa, décédé en août.

Après avoir culminé à 35.000 voix après dépouillement dans 128 des 150 circonscriptions, l'avance de Sata sur Banda n'était plus que de 13.000 voix samedi après-midi et Banda pourrait combler son retard après le décompte des votes enregistrés dans les zones rurales, qui lui sont plus favorables.

Le pays, considéré comme l'un des plus stables d'Afrique, compte 3,9 millions d'électeurs inscrits.

Sata avait déjà accusé le pouvoir de vouloir truquer l'élection le jour du scrutin, jeudi.

L'armée a été mise en état d'alerte afin d'empêcher toute violence post-électorale. Le principal groupe zambien d'évaluation indépendante du vote a qualifié le scrutin de globalement calme, tout en pointant quelques irrégularités.