Maurice/Thon des Mascareignes : «Nous sentons la pression venir»
Thématique :
maurice
Article publié le Mercredi 22 octobre 2008
Le traitement de seafood pour l’export garde la tête hors de l’eau, mais la crise financière internationale inquiète quand même ce secteur. Des banques commencent à resserrer les crédits, ce qui pousse les clients des exportateurs mauriciens à être plus prudents dans leurs achats. Mais contrairement aux secteurs hôtelier et textile, le seafood n’est pas, en général, affecté à ce stade.
«À vrai dire nous ne ressentons pas encore l’impact, contrairement à d’autres activités économiques du pays, mais nous sentons la pression venir. Les facilités de crédits bancaires à l’étranger sont réduites. Pour l’instant nous sommes dans une situation moins grave que le textile, par exemple, mais c’est difficile de prévoir. Il y a toujours des incertitudes», déclare Patrice Robert, directeur général de Thon des Mascareignes (TDM), une des principales unités du groupe Ireland Blyth Ltd (IBL). Chez Princes Tuna Mauritius (PTM), autre grosse entreprise du thon, le même sentiment qui prévaut. «Les gros volumes sont sécurisés. Il n’y a pas eu encore d’annulations de commandes, mais les clients européens et américains ne passent pas le même volume de commandes. Les consommateurs peuvent se permettre de se serrer sur les produits textiles de luxe, mais pas généralement sur l’alimentation.»
Patrice Robert estime aussi que les clients sont aujourd’hui plus prudents et font plus attention aux stocks que dans le passé. Avec la crise, les clients négocient des prix plus compétitifs et se positionnent déjà pour faire face à l’éventualité que le marché accuse une baisse.
«Nous avons une bonne période de pêche. Il n’y a pas de pénurie de thon et la dérogation que le pays a obtenue de l’Union européenne (UE) nous aide certainement. Nous allons pouvoir, grâce à cette dérogation, exporter quelque 600 tonnes de filets de poisson et 900 tonnes de conserves produites à partir du thon qui n’a pas été pêché dans les Etats d’Afrique, Caraïbes et Pacifique.
La PTM a aussi bénéficié de la dérogation qui s’élève pour elle à 2 000 tonnes. La dérogation permet à ces deux producteurs de diversifier leurs sources d’approvisionnement en thon. Elles sont les deux plus gros exportateurs mauriciens de thon traité vers l’Europe. Leurs exportations s’élèvent annuellement à 100 000 tonnes de longes précuites et de conserves. «La compétition est rude. Quand la pêche est bonne le prix baisse sur le marché international. Quand la pêche est moins bonne, le prix monte. Il faut s’adapter», souligne Patrice Robert.
Mais la situation semble plus inquiétante chez Pelagic Process Ltd (PPL), qui est engagée dans l’exportation de produits frais de thon vers l’Europe, car un ralentissement a été noté au niveau des commandes des clients français, espagnols et italiens.
«Ils ont peur de ne pas vendre nos produits qui sont dans le haut de gamme. C’est du frais, qui doit être consommé dans un délai de 12 jours à partir de la date de production. Il n’y a pas d’annulations de commandes, mais ils veulent acheter à meilleur prix», explique Patrice Maurel, le directeur de PPL.
Devant cette situation PPL ne peut pas augmenter le prix de ses produits, alors qu’elle souhaiterait le faire pour couvrir les coûts d’opération en hausse avec le taux du fret et le prix du diesel.
«Mais nous ne pouvons pas augmenter le prix car déjà nos concurrents d’Oman, d’Inde, du Sri Lanka et des Maldives, sont plus compétitifs et bénéficient du soutien gouvernemental à l’exportation. Plus ils exportent, plus ce soutien financier augmente. Ils sont aussi compétitifs au niveau de la main-d’œuvre», ajoute Patrice Maurel.
Alain BARBÉ
Le traitement de seafood pour l’export garde la tête hors de l’eau, mais la crise financière internationale inquiète quand même ce secteur. Des banques commencent à resserrer les crédits, ce qui pousse les clients des exportateurs mauriciens à être plus prudents dans leurs achats. Mais contrairement aux secteurs hôtelier et textile, le seafood n’est pas, en général, affecté à ce stade.
«À vrai dire nous ne ressentons pas encore l’impact, contrairement à d’autres activités économiques du pays, mais nous sentons la pression venir. Les facilités de crédits bancaires à l’étranger sont réduites. Pour l’instant nous sommes dans une situation moins grave que le textile, par exemple, mais c’est difficile de prévoir. Il y a toujours des incertitudes», déclare Patrice Robert, directeur général de Thon des Mascareignes (TDM), une des principales unités du groupe Ireland Blyth Ltd (IBL). Chez Princes Tuna Mauritius (PTM), autre grosse entreprise du thon, le même sentiment qui prévaut. «Les gros volumes sont sécurisés. Il n’y a pas eu encore d’annulations de commandes, mais les clients européens et américains ne passent pas le même volume de commandes. Les consommateurs peuvent se permettre de se serrer sur les produits textiles de luxe, mais pas généralement sur l’alimentation.»
Patrice Robert estime aussi que les clients sont aujourd’hui plus prudents et font plus attention aux stocks que dans le passé. Avec la crise, les clients négocient des prix plus compétitifs et se positionnent déjà pour faire face à l’éventualité que le marché accuse une baisse.
«Nous avons une bonne période de pêche. Il n’y a pas de pénurie de thon et la dérogation que le pays a obtenue de l’Union européenne (UE) nous aide certainement. Nous allons pouvoir, grâce à cette dérogation, exporter quelque 600 tonnes de filets de poisson et 900 tonnes de conserves produites à partir du thon qui n’a pas été pêché dans les Etats d’Afrique, Caraïbes et Pacifique.
La PTM a aussi bénéficié de la dérogation qui s’élève pour elle à 2 000 tonnes. La dérogation permet à ces deux producteurs de diversifier leurs sources d’approvisionnement en thon. Elles sont les deux plus gros exportateurs mauriciens de thon traité vers l’Europe. Leurs exportations s’élèvent annuellement à 100 000 tonnes de longes précuites et de conserves. «La compétition est rude. Quand la pêche est bonne le prix baisse sur le marché international. Quand la pêche est moins bonne, le prix monte. Il faut s’adapter», souligne Patrice Robert.
Mais la situation semble plus inquiétante chez Pelagic Process Ltd (PPL), qui est engagée dans l’exportation de produits frais de thon vers l’Europe, car un ralentissement a été noté au niveau des commandes des clients français, espagnols et italiens.
«Ils ont peur de ne pas vendre nos produits qui sont dans le haut de gamme. C’est du frais, qui doit être consommé dans un délai de 12 jours à partir de la date de production. Il n’y a pas d’annulations de commandes, mais ils veulent acheter à meilleur prix», explique Patrice Maurel, le directeur de PPL.
Devant cette situation PPL ne peut pas augmenter le prix de ses produits, alors qu’elle souhaiterait le faire pour couvrir les coûts d’opération en hausse avec le taux du fret et le prix du diesel.
«Mais nous ne pouvons pas augmenter le prix car déjà nos concurrents d’Oman, d’Inde, du Sri Lanka et des Maldives, sont plus compétitifs et bénéficient du soutien gouvernemental à l’exportation. Plus ils exportent, plus ce soutien financier augmente. Ils sont aussi compétitifs au niveau de la main-d’œuvre», ajoute Patrice Maurel.
Alain BARBÉ