L'entrée de Bank of China dans LCFR servira d'étalon à d'autres opérations
Thématique :
chine
Par Sylvie Guyony, L'AGEFI, le 25/09/2008
Valorisée 1,18 milliard d’euros, la branche française de LCF Rothschild entend maintenir sa croissance à deux chiffres et n’exclut pas des acquisitions.
Dire que Bank of China (BoC) se paie Rothschild serait abusif. La cinquième banque mondiale en capitalisation boursière prend 20 %, et deux sièges au conseil, de La Compagnie Financière Edmond de Rothschild (LCFR), mais Benjamin de Rothschild en conserve 75 % avec 85 % des droits de vote. Toutefois, le symbole est là : cet établissement chinois que Michel Cicurel, président du directoire de LCFR, qualifie de « meilleure banque internationale dans le meilleur pays de l’économie émergente », a signé le 18 septembre « un accord d’investissement et de coopération commerciale à long terme » avec un monument de la finance depuis 250 ans.
Un pari sur l’avenir
LCFR, conseillée par Goldman Sachs, Société Générale et Freshfields, n’était pas acculée. Michel Cicurel rappelle que les actifs sous gestion de la banque spécialisée dans l’asset management et la gestion privée croissent de 20 % par an depuis que Benjamin de Rothschild a succédé à son père il y a dix ans, pour atteindre 29,62 milliards d’euros fin 2007 (sur un total de 100 milliards d’actifs pour le groupe). Et son intention est de « conserver une croissance à deux chiffres ».
Le Dr Min Zhu, vice-président exécutif de BoC (conseillé par Bank of China International, Morgan Stanley et Allen & Overy), souligne pour sa part que LCFR est peu concernée par la crise du subprime et offrirait « un price earning ratio de dix ». La société ayant abandonné en avril son projet de cotation présenté il y a un an, ce coefficient doit s’entendre sur le bénéfice 2007 (105,3 millions d’euros) et au regard du montant déboursé par Bank of China : 236,3 millions d’euros. Voilà qui donne une indication des valorisations auxquelles on pourrait s’attendre dans le secteur, même si les résultats de 2008 seront inférieurs. « Le P/E n’est pas une référence absolue », souligne Min Zhu, qui met en évidence « les bénéfices attendus dans l’avenir ».
Michel Cicurel en est convaincu : « Les complémentarités des deux banques donneront lieu à un partenariat extrêmement fructueux. » LCFR souhaite accélérer son développement en Chine grâce aux 130 millions de clients de BoC, dans près de 11.000 agences. Cette coopération peut en outre conduire les deux partenaires à se développer « la mano mano » dans d’autres pays.
Des acquisitions raisonnables
Pour LCFR, l’avenir passe par l’international et par la croissance externe. C’est déjà ce qu’il avait avancé pour expliquer son projet de cotation qui aurait par ailleurs offert de la liquidité aux actionnaires salariés. Et BoC avait adhéré à ce scénario puisqu’elle était déjà en négociations (qui auront duré huit mois) avec LCFR. Pour contenter le groupe chinois, qui voulait 20 %, et Benjamin de Rothschild comme maître à bord, la Caisse de dépôt et placement du Québec est ainsi sortie du capital. L’entrée de BoC a finalement abouti à une augmentation de capital de 126 millions d’euros. « Ce n’est pas rien mais ça ne permet pas d’acheter Morgan Stanley ! », s’amuse le président du directoire de LCFR. Toutefois, « on ne s’interdit pas d’entrer en Bourse dans les années à venir », indique-t-il. Ce qui, au demeurant, offrirait une éventuelle porte de sortie à BoC. Pour l’heure, l’apport de capital pourrait soutenir « une acquisition de taille raisonnable pour insérer les équipes aux nôtres », souligne Michel Cicurel, précisant néanmoins qu’il n’y a pas de projet.
Valorisée 1,18 milliard d’euros, la branche française de LCF Rothschild entend maintenir sa croissance à deux chiffres et n’exclut pas des acquisitions.
Dire que Bank of China (BoC) se paie Rothschild serait abusif. La cinquième banque mondiale en capitalisation boursière prend 20 %, et deux sièges au conseil, de La Compagnie Financière Edmond de Rothschild (LCFR), mais Benjamin de Rothschild en conserve 75 % avec 85 % des droits de vote. Toutefois, le symbole est là : cet établissement chinois que Michel Cicurel, président du directoire de LCFR, qualifie de « meilleure banque internationale dans le meilleur pays de l’économie émergente », a signé le 18 septembre « un accord d’investissement et de coopération commerciale à long terme » avec un monument de la finance depuis 250 ans.
Un pari sur l’avenir
LCFR, conseillée par Goldman Sachs, Société Générale et Freshfields, n’était pas acculée. Michel Cicurel rappelle que les actifs sous gestion de la banque spécialisée dans l’asset management et la gestion privée croissent de 20 % par an depuis que Benjamin de Rothschild a succédé à son père il y a dix ans, pour atteindre 29,62 milliards d’euros fin 2007 (sur un total de 100 milliards d’actifs pour le groupe). Et son intention est de « conserver une croissance à deux chiffres ».
Le Dr Min Zhu, vice-président exécutif de BoC (conseillé par Bank of China International, Morgan Stanley et Allen & Overy), souligne pour sa part que LCFR est peu concernée par la crise du subprime et offrirait « un price earning ratio de dix ». La société ayant abandonné en avril son projet de cotation présenté il y a un an, ce coefficient doit s’entendre sur le bénéfice 2007 (105,3 millions d’euros) et au regard du montant déboursé par Bank of China : 236,3 millions d’euros. Voilà qui donne une indication des valorisations auxquelles on pourrait s’attendre dans le secteur, même si les résultats de 2008 seront inférieurs. « Le P/E n’est pas une référence absolue », souligne Min Zhu, qui met en évidence « les bénéfices attendus dans l’avenir ».
Michel Cicurel en est convaincu : « Les complémentarités des deux banques donneront lieu à un partenariat extrêmement fructueux. » LCFR souhaite accélérer son développement en Chine grâce aux 130 millions de clients de BoC, dans près de 11.000 agences. Cette coopération peut en outre conduire les deux partenaires à se développer « la mano mano » dans d’autres pays.
Des acquisitions raisonnables
Pour LCFR, l’avenir passe par l’international et par la croissance externe. C’est déjà ce qu’il avait avancé pour expliquer son projet de cotation qui aurait par ailleurs offert de la liquidité aux actionnaires salariés. Et BoC avait adhéré à ce scénario puisqu’elle était déjà en négociations (qui auront duré huit mois) avec LCFR. Pour contenter le groupe chinois, qui voulait 20 %, et Benjamin de Rothschild comme maître à bord, la Caisse de dépôt et placement du Québec est ainsi sortie du capital. L’entrée de BoC a finalement abouti à une augmentation de capital de 126 millions d’euros. « Ce n’est pas rien mais ça ne permet pas d’acheter Morgan Stanley ! », s’amuse le président du directoire de LCFR. Toutefois, « on ne s’interdit pas d’entrer en Bourse dans les années à venir », indique-t-il. Ce qui, au demeurant, offrirait une éventuelle porte de sortie à BoC. Pour l’heure, l’apport de capital pourrait soutenir « une acquisition de taille raisonnable pour insérer les équipes aux nôtres », souligne Michel Cicurel, précisant néanmoins qu’il n’y a pas de projet.