Deux planètes seront nécessaires pour satisfaire nos besoins en 2030
Thématique :
monde
Les Echos, [30/10/08]
L'homme ne peut continuer à gaspiller les ressources naturelles au rythme actuel, montre le rapport « Planète vivante » publié par le WWF. Les espèces sauvages ont régressé d'un tiers depuis les années 1960 et notre « empreinte écologique » dépasse la capacité de régénération de la planète de 30 %.
Les discours politiques sur la défense de l'environnement et la lutte contre le changement climatique ces dernières années nous auraient presque fait oublier la réalité : l'homme ne parvient pas à inverser la tendance et continue à accroître la pression sur les milieux naturels.
L'indice qui mesure la conservation de plus de 1.600 espèces a diminué de plus de 30 % au cours des trente-cinq dernières années et la pression de l'humanité sur la planète a plus que doublé, affirme le rapport intitulé « Planète vivante », publié hier par l'association de défense de l'environnement WWF International.
Il y a quarante ans, presque tous les pays avaient la capacité de répondre à la demande de leurs propres citoyens. « Plus des trois quarts de la population mondiale vivent dans des pays dont la consommation nationale excède la capacité biologique de leur pays », explique James Leape, directeur général de WWF international.
Pour convaincre de l'urgence d'agir, ce rapport, publié tous les deux ans par l'association de défense de l'environnement, un réseau de scientifiques (Global Footprint Network) et la Société zoologique de Londres, a inventé le concept d'« empreinte écologique ». Il utilise comme unité de compte non pas un équivalent monétaire comme le produit intérieur brut, mais la surface du globe utilisée par l'homme pour satisfaire ses besoins et absorber ses déchets. Calculé en hectares par personne et par an, l'indice montre qu'en 2005 la demande était de 30 % supérieure à la capacité de régénération de la planète.
Epuisement des écosystèmes
La surexploitation augmente et les écosystèmes s'épuisent, provoquant déforestation, pénurie d'eau, déclin de la biodiversité et réchauffement climatique. Si rien n'est fait, en 2030 nous aurons besoin de deux planètes pour satisfaire les demandes en biens et services de l'humanité. « La récession financière actuelle ne sera rien en comparaison de la menace d'un resserrement du crédit écologique », assène le rapport.
Bonne nouvelle dans ce paysage déprimant, si l'empreinte française a augmenté de 85 % entre 1961 et 2005 pour atteindre 4,9 hectares par personne, la courbe s'est stabilisée depuis le milieu des années 1990.
Et l'Allemagne a réussi le tour de force de continuer à conserver un produit intérieur brut en croissance tout en faisant reculer régulièrement son empreinte écologique. Les effets de la réunification, qui a provoqué la fermeture des usines les plus polluantes, mais surtout vingt ans de politique de soutien aux énergies renouvelables, à l'efficacité énergétique, et de gestion rigoureuse des déchets ont porté leurs fruits. A l'inverse, l'Espagne, championne de la construction de logements, a une empreinte de 6 hectares, moins bonne que celle de l'Allemagne de 4 hectares ! Rappelons que les plus gaspilleurs restent les Emirats arabes unis avec 9,5 hectares par personne... contre 0,5 pour le Malawi. Tout aussi impressionnante est la place de la Chine, qui s'est hissée au niveau américain en termes de consommation de capacité biologique. Pékin a bien sûr une empreinte beaucoup plus petite par personne que les Etats-Unis, mais une population plus de quatre fois supérieure. Quels que soient les effets de la crise financière sur le niveau de consommation et de production dans le monde, le prochain rapport publié dans deux ans devrait être tout aussi démoralisant. Le poids de la Chine dans la production mondiale n'a fait qu'augmenter, les Américains et les Européens n'ont pas modifié considérablement leur niveau de consommation... et Pékin a doublé l'an dernier les Etats-Unis en quantité totale de CO2 émise dans l'atmosphère.
L'homme ne peut continuer à gaspiller les ressources naturelles au rythme actuel, montre le rapport « Planète vivante » publié par le WWF. Les espèces sauvages ont régressé d'un tiers depuis les années 1960 et notre « empreinte écologique » dépasse la capacité de régénération de la planète de 30 %.
Les discours politiques sur la défense de l'environnement et la lutte contre le changement climatique ces dernières années nous auraient presque fait oublier la réalité : l'homme ne parvient pas à inverser la tendance et continue à accroître la pression sur les milieux naturels.
L'indice qui mesure la conservation de plus de 1.600 espèces a diminué de plus de 30 % au cours des trente-cinq dernières années et la pression de l'humanité sur la planète a plus que doublé, affirme le rapport intitulé « Planète vivante », publié hier par l'association de défense de l'environnement WWF International.
Il y a quarante ans, presque tous les pays avaient la capacité de répondre à la demande de leurs propres citoyens. « Plus des trois quarts de la population mondiale vivent dans des pays dont la consommation nationale excède la capacité biologique de leur pays », explique James Leape, directeur général de WWF international.
Pour convaincre de l'urgence d'agir, ce rapport, publié tous les deux ans par l'association de défense de l'environnement, un réseau de scientifiques (Global Footprint Network) et la Société zoologique de Londres, a inventé le concept d'« empreinte écologique ». Il utilise comme unité de compte non pas un équivalent monétaire comme le produit intérieur brut, mais la surface du globe utilisée par l'homme pour satisfaire ses besoins et absorber ses déchets. Calculé en hectares par personne et par an, l'indice montre qu'en 2005 la demande était de 30 % supérieure à la capacité de régénération de la planète.
Epuisement des écosystèmes
La surexploitation augmente et les écosystèmes s'épuisent, provoquant déforestation, pénurie d'eau, déclin de la biodiversité et réchauffement climatique. Si rien n'est fait, en 2030 nous aurons besoin de deux planètes pour satisfaire les demandes en biens et services de l'humanité. « La récession financière actuelle ne sera rien en comparaison de la menace d'un resserrement du crédit écologique », assène le rapport.
Bonne nouvelle dans ce paysage déprimant, si l'empreinte française a augmenté de 85 % entre 1961 et 2005 pour atteindre 4,9 hectares par personne, la courbe s'est stabilisée depuis le milieu des années 1990.
Et l'Allemagne a réussi le tour de force de continuer à conserver un produit intérieur brut en croissance tout en faisant reculer régulièrement son empreinte écologique. Les effets de la réunification, qui a provoqué la fermeture des usines les plus polluantes, mais surtout vingt ans de politique de soutien aux énergies renouvelables, à l'efficacité énergétique, et de gestion rigoureuse des déchets ont porté leurs fruits. A l'inverse, l'Espagne, championne de la construction de logements, a une empreinte de 6 hectares, moins bonne que celle de l'Allemagne de 4 hectares ! Rappelons que les plus gaspilleurs restent les Emirats arabes unis avec 9,5 hectares par personne... contre 0,5 pour le Malawi. Tout aussi impressionnante est la place de la Chine, qui s'est hissée au niveau américain en termes de consommation de capacité biologique. Pékin a bien sûr une empreinte beaucoup plus petite par personne que les Etats-Unis, mais une population plus de quatre fois supérieure. Quels que soient les effets de la crise financière sur le niveau de consommation et de production dans le monde, le prochain rapport publié dans deux ans devrait être tout aussi démoralisant. Le poids de la Chine dans la production mondiale n'a fait qu'augmenter, les Américains et les Européens n'ont pas modifié considérablement leur niveau de consommation... et Pékin a doublé l'an dernier les Etats-Unis en quantité totale de CO2 émise dans l'atmosphère.