jeudi 30 octobre 2008

Coface mise sur la résistance des pays émergents

Par Bruno de Roulhac, L'AGEFI, le 29/10/2008

L’assureur-crédit table encore sur une croissance mondiale de 2,5% en 2009, soit une crise moins grave que celles de 1973, 1982 et 1991

Face à l’aggravation de la crise en Europe, avec le resserrement du crédit bancaire, la baisse de l’activité et la perte de confiance, Coface a révisé ses notes pays (voir tableau). En France - placée sous surveillance négative -, les montants d’impayés ont bondi de 125 % en un an au troisième trimestre 2008. Pour autant, l’assureur-crédit estime que cette crise sera moins violente que les précédentes (1973, 1982, 1991) où la croissance mondiale était tombée sous les 2 %. Grâce à la résistance des pays émergents, qui pèsent pour 40 % du PIB mondial, Coface mise sur une croissance mondiale de 3 % en 2008 (dont 6,3 % pour les émergents) et de 2,5 % en 2009 (dont 5,6 % pour les émergents). Pour l'assureur, les émergents ont les moyens de résister, puisqu’ils sont exportateurs nets de capitaux et que leur activité dépend de la demande interne. Mais il reste des pays vulnérables : à la crise de liquidité associée au risque politique (Pakistan, Ukraine, Afrique du Sud), aux matières premières (Russie, Amérique latine) et au credit crunch (Pays baltes, Roumanie, Bulgarie, Turquie).

Cette crise devrait durer de dix-huit mois à deux ans, anticipe Coface, car «même si l’économie entre dans une longue phase de croissance atone, les entreprises s’adapteront», explique l’assureur-crédit. Sous réserve que d’autres risques ne s’ajoutent pas. Notamment un possible éclatement de la bulle dollar, ou de la bulle du surinvestissement en Chine.

Pour sa part, Coface se targue de jouer son rôle d’amortisseur, en accroissant même de 18 % depuis le début de l’année le volume de crédit interentreprises garanti en France à 52 milliards d’euros. L’assureur en profite pour relever de 10 à 15 % le taux de ses primes, qui est actuellement en France de 1,7 ‰ du chiffre d’affaires.