jeudi 23 octobre 2008

Madagascar rappelle les différentes étapes du co-développement avec La Réunion

By Manuel Marchal, Témoignages du jeudi 23 octobre 2008

L’accord-cadre signé lundi entre Madagascar et l’Etat est une nouvelle étape dans les relations de co-développement entre deux îles ayant des liens culturels et historiques remontant à l’époque du peuplement de La Réunion. Harison Randriarimanana, ministre des Affaires étrangères par intérim, a rappelé les différentes étapes du partenariat entre son gouvernement et les collectivités territoriales réunionnaises. Ces actions constituent le fondement du co-développement entre deux "îles sœurs".

Lundi à Antananarivo, aux ministère des Affaires étrangères de la République de Madagascar, une délégation d’élus réunionnais et de représentants de l’Etat avait rendez-vous avec le gouvernement malgache pour la signature de deux accords : un accord-cadre sur la coopération régionale, et un accord de coopération sur le développement agricole.
À cette occasion, le signataire de l’accord pour la partie malgache, Harison Randriarimanana, ministre des Affaires étrangères par intérim, est revenu sur les étapes qui ont mené à ce document qui a été paraphé par l’ambassadeur de France à la coopération régionale pour l’Etat français.

« J’espère qu’avec vos compatriotes de l’Île soeur, nos voisins immédiats, vous découvrirez avec plaisir ce que les Malgaches et leurs amis Réunionnais ont le privilège de partager en commun en cohabitant au milieu de l’espace indianocéanique soutenu par la culture francophone », dit-il à l’attention de l’ambassadeur Leyssene.

Premiers accords en juillet 2003

Cet accord est « comme une suite logique et naturelle issue des liens historiques existant entre Madagascar et la France, Madagascar et La Réunion que nous nous évertuons tous de perpétuer », poursuit le ministre. Harison Randriarimanana rappelle qu’en juillet 2003, Marc Ravalomanana, président de la République de Madagascar, « a fait de sa première visite à La Réunion un signe avant-coureur du développement de la coopération entre nos deux îles, symbole du nouvel élan qu’il faudrait y donner ». Le ministre souligne qu’à a cette occasion, trois accords avaient été signés : l’accord sur l’encouragement et la protection des investissements, la convention relative au Programme d’appui réunionnais au système éducatif malgache (PARSEM), et le projet du Programme d’appui à l’insertion socio-économique.

Le ministre revient sur la deuxième visite du président malgache en avril 2005 qui a débouché sur la signature de deux autres accords : « la délimitation des espaces maritimes situés entre La Réunion » et une convention de partenariat entre la CCI de La Réunion et la Chambre de commerce de Madagascar. Harison Randriarimanana indique que la signature du deuxième volet du PARSEM a eu lieu en mars 2006.

« Depuis, cette coopération n’a cessé de se développer », ajoute le ministre.
Il cite « beaucoup d’activités ou programmes » : coopération universitaire, santé, échanges culturels, recherche agronomique, aides d’urgence et actions de solidarité.

Remerciement aux « cousins réunionnais »

Harison Randriarimanana indique que l’une des raisons majeures à la signature de l’accord de lundi est d’avoir « à la base l’esprit du document cadre de partenariat Madagascar-France 2006-2010 qui encourage les actions de coopération entre Madagascar et les collectivités territoriales ».

Soulignant que « la partie malgache se félicite de cet accord », Harison Randriarimanana termine son intervention en demandant à l’Ambassadeur de France « de bien vouloir transmettre les remerciements du peuple et du gouvernement malgache au peuple et gouvernement français en général, et à nos amis cousins de La Réunion en particulier, pour leur disponibilité à accompagner Madagascar dans le processus de son développement ».
Et le ministre de conclure : « vive la coopération entre Madagascar et la France. Vive la coopération régionale entre Madagascar et La Réunion ».

Dans la bataille solidaire que mènent les peuples de la région, l’intervention du ministre malgache s’inscrit dans le prolongement du séminaire sur le co-développement solidaire des îles de la COI organisé à la Région cette année.
Il souligne que dans le cadre de la mondialisation, le co-développement est une alternative adaptée à nos réalités : plutôt que concurrent, soyons complémentaire et solidaire, renouons et approfondissons nos liens historiques et culturels pour écrire ensemble les premières pages d’une nouvelle ère. 

Des voisins immédiats

Harison Randriarimanana, ministre de la République de Madagascar, s’adresse à l’ambassadeur de France : « je souhaite particulièrement un agréable séjour en terre malgache à vous qui venez de France, avez parcouru des milliers de kilomètres avant d’atteindre la Grande île. Vous n’avez pas tenu compte de cet éloignement face à la volonté de renforcer, de raffermir les relations bilatérales qui lient depuis très longtemps nos deux pays. La distance n’a pas pu faire obstacle à notre rapprochement favorisé de surcroît par la proximité de Madagascar et de l’île de La Réunion ».

9 domaines prioritaires pour l’Accord-cadre

Ouvrant la cérémonie, l’ambassadeur de France à la coopération régionale a rappelé que cet accord fixe une liste de neuf domaines prioritaires de coopération : aménagement, agriculture, éducation, environnement, culture-sport, santé, TIC, sécurité publique, protection civile-coopération maritime.
« Cet accord-cadre ne se substitue pas aux accords et conventions sectoriels en cours mais à vocation à les intégrer dans des plans d’action qui seront définis en commun et dont la mise en œuvre sera assurée par un comité de suivi bilatéral qui se réunira deux fois par an. »

Wilfrid Bertile : les avancées du PARSEM

Vice-président de la Région à la Coopération, Wilfrid Bertile a évoqué les actions mises en œuvre par la collectivité en terme de co-développement dans l’agriculture. « Ces actions continuent », précise-t-il : dans les rizières avec les élèves du lycée agricole, dans la sécurisation foncière, dans la production de maïs.
Wilfrid Bertile rappelle qu’une grande partie de la population de La Réunion vient de Madagascar. « Ces liens séculaires doivent être consolidés ». « Vous avez un grand et beau pays, de très grands projets d’infrastructure. Les relations entre La Réunion et Madagascar permettront de valoriser les actions qui touchent à la vie quotidienne ». Il cite comme exemple la contribution des volontaires réunionnais du progrès impliqués dans la lutte contre l’illettrisme à Madagascar. Cette action est le résultat du Programme d’appui réunionnais au système éducatif malgache (PARSEM) résultat d’un accord entre le président de la Région et le président de la République de Mdagascar. Et de conclure en saluant l’amitié de peuples frères de l’océan Indien.