jeudi 4 septembre 2008

Integration regionale: Dangers pour Madagascar

Lundi 18 août 2008, par Léa Ratsiazo, Madagascar Tribune

Nous sommes entrés de plain-pied dans l’intégration régionale dont le dernier en date concerne la zone de libre échanges de la SADC. 

Aujourd’hui, Madagascar est membre à part entière de la COI (Commission de l’Océan indien), de la COMESA (Communauté de développement de l’Afrique Sub Saharienne) et de la SADC (Communauté de développement de l’Afrique Australe) et autant de zone de libre échanges. 

Déjà avec les deux premières communautés d’intégrations régionales, la balance commerciale de Madagascar était déficitaire. A moins d’un miracle, ce sera encore le cas pour cette fois ci. Les produits en provenance des pays de ces communautés seront exempts de droits de douanes, et en principe les nôtres aussi pour entrer dans ces pays. Il y aura donc un manque à gagner important au niveau des recettes de l’Etat.

D’un autre côté, Madagascar en tant que membre de la SADC, débourse 500 millions de dollars par an, à titre de participation. 

On va nous faire miroiter le potentiel de 250 à 300 millions de clients potentiels, mais qu’est ce que nous allons pouvoir exporter dans ces pays ? Certes, nous ne payons pas de droit de douanes, mais il n’y a pas que cela. Rien que pour les produits agricoles, les normes phytosanitaires à respecter sont telles que Madagascar ne peut rien exporter, ou plutôt avec un volume dérisoire. N’oublions pas que nous sommes censés bénéficier des presque les mêmes avantages dans le cadre de l’APE (ex : UE-ACP) mais nous n’avons pas, pour ne pas dire jamais, pu en profiter entièrement compte tenu des autres barrières non douanières, phytosanitaires ou autres, imposés par les pays de destination.

À beaucoup d’égards, la mise en œuvre des normes structurelles, bonne gouvernance et autre transparence, semble présager des conditions exigées par les multinationales qui lorgnent sur les richesses mal exploitées du pays, mais surtout de la faiblesse de l’Etat. Il faut admettre que la « privatisation » que l’on continue de prôner, a dévié l’Etat de ses principaux rôles au point que même le service public relatif à la santé, à l’éducation et à la protection sociale est aujourd’hui partout payant sinon délaissé au privé.