jeudi 11 septembre 2008

DOING BUSINESS 2009: Maurice classée 24e sur un total de 181 pays

Maurice s'est placée 24e sur un total de 181 pays dans Doing Business 2009, rapport préparé conjointement par la Banque mondiale et la Société Financière Internationale et consacré aux réglementations qui facilitent la pratique des affaires et celles qui la compliquent. Ce rapport, dont c'est la 6e édition, a été rendu public, hier soir à Washington.

Au total, 113 pays ont adopté, entre juin 2007 et juin 2008, quelque 239 réformes qui accroissent la facilité de faire des affaires. C'est le plus grand nombre de réformes recensées en un an depuis que le rapport Doing Business est publié. Maurice a introduit trois réformes en 2007-2008 et a gagné cinq places par rapport au classement réajusté de 2008. Maurice occupe toujours la première place au niveau de l'Afrique subsaharienne.

Le rapport Doing Business présente des indicateurs quantitatifs sur la réglementation des entreprises et la protection des droits de propriété, permettant du même coup de faire des comparaisons entre 181 pays. Les réglementations ayant une incidence sur dix stades de la vie d'une entreprise sont évaluées : création d'entreprise ; obtention d'un permis de construire ; embauche de travailleurs ; transfert de propriété ; accès aux crédits ; protection des investisseurs ; paiement des taxes et impôts ; commerce transfrontalier ; exécution des contrats et fermeture d'entreprises.

Doing Business, précise la Banque mondiale, n'évalue pas tous les aspects de la conjoncture économique qui ont un impact sur les entreprises et les investisseurs, ni tous les facteurs qui influent sur la compétitivité. Ainsi, la sécurité ; la stabilité macroéconomique ; la corruption ; les compétences professionnelles de la main-d'œuvre ; la solidité des institutions et la qualité des infrastructures ne sont pas prises en compte, ni la réglementation de l'investisseur étranger.

Toujours est-il qu'un bon classement Doing Business, souligne la Banque mondiale, " est généralement associé avec une bonne performance économique ". De plus, il est estimé que les données quantitatives et les comparaisons concernant les réglementations sur la facilitation des affaires " peuvent être utiles pour stimuler le débat sur les mesures à prendre en mettant en lumière les problèmes potentiels et en indiquant aux décideurs les enseignements à tirer des bonnes pratiques utilisées ailleurs ".

Réformes négatives

Selon le rapport 2009 de Doing Business, 239 réformes introduites en 2007/2008 ont facilité la pratique des affaires, alors que 26 l'ont compliquée. Pour ce qui est de la création d'entreprise, Maurice est parmi les 49 pays qui ont adopté des réformes favorables. Maurice se retrouve également parmi les 24 pays qui ont pris des mesures pour faciliter le transfert de propriété. Le pays s'est, par ailleurs, classé parmi les 32 pays à avoir introduit des réformes visant à faciliter l'obtention de prêts. Les dix premiers pays réformateurs en 2007/2008 sont dans l'ordre : Azerbaïdjan ; Albanie ; République Kirghize ; Bélarus ; Sénégal ; Burkina Faso ; Botswana ; Colombie ; République dominicaine et Egypte.

La Banque mondiale observe que pour la cinquième année consécutive, les réformes ont été plus nombreuses en Europe de l'Est et en Asie centrale que dans toute autre région. Vingt-six des 28 pays de cette région ont procédé à 69 réformes au total. Les auteurs du rapport notent également que l'Asie de l'Est est la région où le rythme des réformes s'est le plus accéléré. Les deux tiers des pays de la région ont adopté des réformes contre moins de la moitié l'an dernier. La tendance a continué à s'accélérer dans la région Moyen Orient et Afrique du Nord. Quant à l'Afrique subsaharienne, elle a poursuivi sa tendance à la réforme : 28 pays ont mis en œuvre 58 réformes, plus que toute autre année depuis que Doing Business suit les réformes. Le Sénégal, le Burkina Faso et le Botswana ont ouvert la voie. Le rapport fait ressortir que " Maurice, pays de la région où la réglementation est la plus favorable aux entreprises, continue à réformer et figure cette année sur la liste des 25 premiers pays pour la facilité des affaires ". La Banque mondiale remarque que cette volonté de réforme en Afrique se manifeste après plusieurs années de croissance économique sans précédent. Le taux de croissance a notamment frôlé les 6% en moyenne au cours de la dernière décennie, cela grâce à l'amélioration des conditions macro-économiques et à la diminution des conflits sur le continent.

Le rapport soutient que l'engagement est la clé du succès en matière de réforme du cadre réglementaire. Il cite les pays considérés comme des réformateurs systématiques et parmi se trouvent Maurice et quatre autres pays africains (Burkina Faso, Ghana, Mozambique et Rwanda). " Chacun de ces pays a réformé au moins cinq domaines couverts par Doing Business, adoptant jusqu'à 22 réformes au cours des cinq dernières années ", écrit la Banque mondiale. Celle-ci ajoute qu'à Maurice et en Arabie Saoudite, les réformes ont été motivées par la nécessité de diversifier l'économie nationale. Dans d'autres pays tels l'Azerbaïdjan, la Colombie ou l'Egypte, il s'agissait de faciliter la création d'entreprises.

Par ailleurs, signalons, que plusieurs pays africains, en particulier ceux de l'Afrique subsaharienne, ont amélioré leur classement dans l'édition 2009 de Doing Business. Outre Maurice qui est passé de la 29e à la 24e position, l'Afrique du Sud s'est retrouvée en 32e position (35e dans le classement 2008), le Botswana a grimpé de la 52e à la 38e position, alors que Madagascar a gagné sept places (de la 151e à la 144e). Notons que Maurice devance des pays plus développés comme l'Allemagne (25e) ; les Pays Bas (26e) ; la France (31e) ; le Luxembourg (50e) et l'Italie (65e). La Chine et l'Inde se retrouvent aux 83e et 122e places, respectivement.