samedi 20 septembre 2008

CES PAYS QUI TIRERONT LA CROISSANCE MONDIALE EN 2050

Projection des taux de croissance réels du PIB (en % / an entre 2007 et 2050)

11/06/2008

Dans une étude prospective, PricewaterhouseCoopers identifie les futures puissances économiques, qui prendront le relais de la Chine, de l'Inde, du Brésil et de la Russie. Projection en 2050.

Quels seront les nouveaux horizons de l'économie mondiale, après la Chine et l'Inde ? Dans une économie globalisée, il est essentiel pour les industries du monde occidental de savoir déceler les futurs moteurs de la croissance mondiale, si elles veulent préserver leur compétitivité. Qui prendra le relais, parmi les pays émergents ? Où investir, pour prendre une longueur d'avance ? Le département d'intelligence économique de PricewaterhouseCoopers propose une grille d'analyse dans une étude prospective s'appuyant sur les projections macroéconomiques de 30 pays, couvrant 85 % du PIB mondial en 2006.

Place à la Chine et l'Inde. La Chine deviendra la première puissance économique mondiale à partir de 2025, selon les projections de PIB basées sur les prévisions de croissance de l'ONU et de la Banque Mondiale concernant la population active, l'évolution des niveaux d'investissement, d'éducation et de technologie. En 2050, l'Empire du Milieu représentera 130 % du PIB des Etats-Unis, talonnés par l'Inde.

Même si les pays du G7 (Etats-Unis, Japon, Royaume-Uni, Allemagne, France, Italie et Canada) resteront plus riches que la Chine et l'Inde en termes de PNB par habitant, leur croissance moyenne plafonnera à 2 % d'ici à 2050. Si bien que le pouvoir d'achat moyen en Chine, au Brésil ou en Turquie devrait rattraper celui d'un Français en 2008.

Les nouveaux tigres. Cependant, il faut s'attendre à un ralentissement de la croissance d'ici à 2050 en Chine et en Russie, de 9,2 % en 2007 à 2,8 % en 2050 pour le premier, et de 4,6 % à 1,2 % pour le second. Un phénomène lié à une décroissance de la population active dans ces pays, qui laisse la porte ouverte à l'explosion de nouvelles grandes puissances économiques.

L'étude de PwC met ainsi en lumière cinq pays à fort potentiel émergent : Mexique, Indonésie, Turquie (tous trois rattraperaient le PIB de la France en 2050), Vietnam et Nigéria (de taille moindre mais avec des taux de croissance plus élevés). Le Nigéria deviendrait ainsi la première économie africaine en 2050, devant l'Afrique du Sud.

Enjeux stratégiques. Face à ces rééquilibrages, toute la difficulté consiste pour les pays du G7 à choisir le bon moment pour investir dans ces futurs gisements de croissance, et à se positionner sur les secteurs sur lesquels ils pourront rester compétitifs. Les positions se prennent ou sont déjà prises en Chine, pays qui représentera le deuxième foyer de consommation mondial en 2020. Mais attention à prendre en compte dès maintenant les transferts de compétences et d'avantages comparatifs. Par exemple, le Vietnam s'impose progressivement comme le nouveau centre de production low cost, attirant des entreprises qui se délocalisent depuis la Chine.

Les secteurs gagnants pour l'Europe. D'après PwC, les secteurs porteurs pour rester dans la course sont les suivants : distribution, grandes marques de biens de consommation, services BtoB, médias, biens à forte valeur ajoutée, santé et finance. Les secteurs où la compétitivité sera difficile à maintenir : l'industrie manufacturière, et les activités dépendantes de l'énergie et des matières premières. La redistribution des cartes ne dépendra pas que des choix stratégiques des entreprises, mais également des politiques économique et commerciale des Etats.

Bien sûr, ce modèle contient ses limites : le taux de croissance de la population est considéré comme un avantage comparatif (augmentation de la population active), sans prendre en compte les désordres sociaux, politiques et environnementaux qu'il peut engendrer. De même, les projections laissent de côté les risques politiques et géopolitiques, qui peuvent obérer la croissance d'un pays comme le Nigéria, par exemple. C'est une projection sur les opportunités, pas sur les risques.