samedi 7 mars 2009

Une délégation chinoise en Europe pour étudier des acquisitions

PEKIN (AFP) — Une délégation chinoise de haut niveau doit se rendre au cours du week-end en Europe pour y étudier les possibilités de prises de participation, a annoncé mercredi la presse, faisant état de la première mission de ce type jamais effectuée par la Chine.

La délégation doit notamment s'intéresser à des compagnies de l'industrie de transformation, de l'énergie propre et de la protection de l'environnement, mais pas aux sociétés de services financiers, croit savoir le quotidien China Daily.

"Nous allons explorer les possibilités de participation dans des compagnies européennes", a déclaré au journal le ministre du Commerce Chen Deming, qui conduisait une délégation rentrée récemment d'Europe après y avoir signé pour environ 13 milliards de dollars de contrats.

Contacté par l'AFP, le ministère du Commerce n'a pas souhaité s'exprimer.

La mission de 200 sociétés conduite par M. Chen s'est rendue en Suisse, en Allemagne, en Grande-Bretagne et en Espagne. Elle a signé le gros des contrats --plus de 10 milliards-- en Allemagne, notamment dans l'automobile et les télécommunications.

Un journal de Shanghai, le Matin de l'Orient, a indiqué pour sa part que la délégation, qui doit partir ce week-end, serait composée des dirigeants de dix entreprises chinoises.

Le quotidien ajoute qu'elle se rendrait notamment en Grande-Bretagne, mais qu'elle éviterait de nouveau la France.

La rencontre en décembre entre le dalaï lama, chef spirituel des bouddhistes tibétains, et le président français Nicolas Sarkozy, qui assumait alors la présidence tournante de l'UE, a provoqué la colère de Pékin.

L'appétit grandissant de la Chine pour les prises de participation ou acquisitions à l'étranger est logique, soulignent des économistes.

"La crise économique mondiale permet aux compagnies chinoises, avec leurs grandes réserves financières, (de sceller) des partenariats stratégiques hors de leurs frontières avec des compagnies étrangères en manque de fonds", a expliqué au quotidien Li Jian, chercheur à l'Académie chinoise du Commerce international et de la coopération économique.

La valeur des fusions et acquisitions en Chine même a fortement reculé au deuxième semestre 2008, selon PricewaterhouseCoopers.

Au total 543 accords d'une valeur totale de 26,7 milliards de dollars ont été signés de juillet à novembre, en baisse de 49% par rapport à la même période de 2007.

Les accords entre compagnies chinoises ont également reculé en raison du net reflux des exportations et des pertes en Bourse, a ajouté PricewaterhouseCoopers.