lundi 2 mars 2009

Baisse drastique de la croissance économique du Kenya

Pana Press , 24/02/2009

La croissance du Produit intérieur brut (PIB) du Kenya a reculé, passant de 7 pour cent en 2007 à moins de 3 pour cent en 2008, a-t- on appris lundi de source officielle à Nairobi, la capitale.

Le ministre kényan de la Planification, Wycliffe Oparanya, a déclaré lors d'une session pré-budgétaire lundi devant le Parlement que cette faible croissance économique était le résultat des violences post-électorales.

On rappelle que l'élection présidentielle de décembre 2007 avait plongé le pays dans une violence qui avait fait 1.300 morts et des milliers de blessés et de déplacés. Les Nations Unies ont ouvert une enquête sur les raisons qui ont poussé le gouvernement à ne prendre aucune mesure pour poursuivre les responsables des massacres.

Le président kényan, Mwai Kibaki prévoyait un taux de croissance à deux chiffres compris entre 11 et 12 pour cent durant son mandat, mais le gouvernement a révisé ces prévisions à la baisse en fixant le taux de croissance à 8,5 pour cent au plus après les violences.

Mais la région agricole du pays de la Vallée du Rift, qui produit la plus grande partie du thé, des produits horticoles et céréaliers et les autres denrées d'exportation, ne s'est pas encore remise des effets des violences post-électorales, qui étaient principalement concentrées dans cette région.

Les producteurs de thé ont été déplacés dans des centres de réimplantation après les affrontements mortels et les véhicules ne pouvaient se déplacer à travers le pays du fait des violences post-électorales.

En s'exprimant lors de la session pré-budgétaire, le ministre des Finances, Uhuru Kenyatta a indiqué que le pays n'avait pas atteint ses objectifs de croissance du fait des violences post-électorales qui ont affecté le transport, l'agriculture et d'autres secteurs clés de l'économie.

Le Kenya, qui sortait d'une décennie de récession quand le président Kibaki a pris le pouvoir, avait espéré devenir une économie à revenu intermédiaire comme prévu dans le cadre de son plan d'action, Vision 2030.

Mais malgré des prévisions de croissance en dessous de la moyenne, le gouvernement espère toujours accroître ses dépenses de plus de 7,4 pour cent pour cette année financière.

Les dépenses du gouvernement devraient atteindre un record de 7,9 milliards de dollars US d'ici à 2010, contre 7,4 miliards actuellement, selon les estimations du Trésor.

Les sessions budgétaires du Parlement kényan s'étendent généralement de février à mars, quand le gouvernement dévoile des estimations financières.

Le Parlement kényan a adopté un nouveau projet de loi en décembre qui oblige le gouvernement à soumettre les propositions budgétaire au plus tard en mars.

Mais le président Kibaki a refusé d'entériner cette nouvelle loi mercredi dernier.