Le chantier de la plus grande zone économique en butte aux réalités
Thématique :
SADC
La volonté a été fortement affirmée de fusionner les trois communautés économiques de l’Afrique australe et de l’Est, mais les obstacles restent nombreux.
Par Chérif Elvalide Sèye, Dakar, (Article du numéro 64 de Les Afriques du 26 février au 4 mars 2009)
De l’Egypte à l’Afrique du Sud, et de la République Démocratique du Congo au Kenya, la plus grande zone de libre-échange du continent est en chantier. Elle compterait 26 pays, totalisant un produit national brut cumulé de 625 milliards de dollars pour une population totale de 527 millions. Ce grand bloc représenterait, selon les experts, 60% du PIB du continent. La décision en a été prise le 22 octobre 2008 à l’occasion du premier sommet qui a réuni à Kampala, les trois organisations régionales que compte la zone, la COMESA), la CAE et la SADC. Les trois organismes devraient donc fusionner en une seule communauté économique régionale avec un Accord de libre échange. « Un programme pour l’harmonisation des arrangements commerciaux, la liberté de circulation des hommes d’affaires et la mise en œuvre conjointe de programmes d’infrastructures interrégionales, ainsi que d’arrangements institutionnels que les Communautés économiques régionales utiliseraient pour promouvoir le développement » a été adopté.
Le Sommet tripartite qui n’a réuni que cinq chefs d’Etat sur la vingtaine attendue, a invité les trois blocs régionaux à lui proposer, chacun en ce qui le concerne, dans les six mois, « une feuille de route pour les trois zones commerciales, un cadre juridique et un train de mesures pour faciliter la circulation des hommes d’affaires », selon le communiqué final.
Discours volontariste
Le président Yoweri Museveni, hôte du sommet, a même proposé la mise en place d’une armée commune dans une fédération politique, pour prendre en charge les questions de sécurité dans la région. Le discours a été très volontariste, mais il faudra plus que des mots pour venir à bout des nombreux obstacles sur le chemin de l’intégration. Au premier rang, l’appartenance de plusieurs pays à plus d’une zone ayant des objectifs et des niveaux d’intégration très différents.
La COMESA a déjà réalisé l’Union douanière (partiellement) et défini ses critères de convergence des politiques macroéconomiques, se fixant pour objectif un marché commun et une union économique complète. La SADC, en plus de l’Union douanière totalement réalisée, a aussi réalisé l’harmonisation du droit des affaires et défini ses critères de convergence des politiques macroéconomiques. Elle partage, avec la COMESA, l’objectif ultime d’une Union économique complète.
APE
Les Accords de Partenariat économique constituent aussi une grosse pomme de discorde tant les étapes peuvent différer d’un pays à l’autre, d’une communauté à l’autre. Le Kenya, l’Ouganda, la Tanzanie, le Burundi et le Rwanda appartenant à la Communauté d’Afrique de l’Est ont déjà paraphé un APE intérimaire avec l’Union européenne, alors que Maurice, les Seychelles, les Comores, Madagascar et le Zimbabwe en ont également signé, mais avec des engagements d’élimination tarifaire séparés. Enfin, sept Pays moins avancés, Djibouti, Somalie, Érythrée, Éthiopie, Soudan, Malawi et Zambie ont refusé de signer et commercent avec l’UE grâce à l’initiative Tout sauf les armes (TSA).
L’année 2009, décisive pour cet ambitieux projet, s’annonce malheureusement très délicate au plan politique pour plusieurs pays. Outre le Zimbabwe, où le gouvernement d’union tarde toujours à se mettre en place, des élections doivent se tenir en Angola, au Botswana, au Malawi, au Mozambique, en Namibie et en Afrique du Sud.
Par Chérif Elvalide Sèye, Dakar, (Article du numéro 64 de Les Afriques du 26 février au 4 mars 2009)
De l’Egypte à l’Afrique du Sud, et de la République Démocratique du Congo au Kenya, la plus grande zone de libre-échange du continent est en chantier. Elle compterait 26 pays, totalisant un produit national brut cumulé de 625 milliards de dollars pour une population totale de 527 millions. Ce grand bloc représenterait, selon les experts, 60% du PIB du continent. La décision en a été prise le 22 octobre 2008 à l’occasion du premier sommet qui a réuni à Kampala, les trois organisations régionales que compte la zone, la COMESA), la CAE et la SADC. Les trois organismes devraient donc fusionner en une seule communauté économique régionale avec un Accord de libre échange. « Un programme pour l’harmonisation des arrangements commerciaux, la liberté de circulation des hommes d’affaires et la mise en œuvre conjointe de programmes d’infrastructures interrégionales, ainsi que d’arrangements institutionnels que les Communautés économiques régionales utiliseraient pour promouvoir le développement » a été adopté.
Le Sommet tripartite qui n’a réuni que cinq chefs d’Etat sur la vingtaine attendue, a invité les trois blocs régionaux à lui proposer, chacun en ce qui le concerne, dans les six mois, « une feuille de route pour les trois zones commerciales, un cadre juridique et un train de mesures pour faciliter la circulation des hommes d’affaires », selon le communiqué final.
Discours volontariste
Le président Yoweri Museveni, hôte du sommet, a même proposé la mise en place d’une armée commune dans une fédération politique, pour prendre en charge les questions de sécurité dans la région. Le discours a été très volontariste, mais il faudra plus que des mots pour venir à bout des nombreux obstacles sur le chemin de l’intégration. Au premier rang, l’appartenance de plusieurs pays à plus d’une zone ayant des objectifs et des niveaux d’intégration très différents.
La COMESA a déjà réalisé l’Union douanière (partiellement) et défini ses critères de convergence des politiques macroéconomiques, se fixant pour objectif un marché commun et une union économique complète. La SADC, en plus de l’Union douanière totalement réalisée, a aussi réalisé l’harmonisation du droit des affaires et défini ses critères de convergence des politiques macroéconomiques. Elle partage, avec la COMESA, l’objectif ultime d’une Union économique complète.
APE
Les Accords de Partenariat économique constituent aussi une grosse pomme de discorde tant les étapes peuvent différer d’un pays à l’autre, d’une communauté à l’autre. Le Kenya, l’Ouganda, la Tanzanie, le Burundi et le Rwanda appartenant à la Communauté d’Afrique de l’Est ont déjà paraphé un APE intérimaire avec l’Union européenne, alors que Maurice, les Seychelles, les Comores, Madagascar et le Zimbabwe en ont également signé, mais avec des engagements d’élimination tarifaire séparés. Enfin, sept Pays moins avancés, Djibouti, Somalie, Érythrée, Éthiopie, Soudan, Malawi et Zambie ont refusé de signer et commercent avec l’UE grâce à l’initiative Tout sauf les armes (TSA).
L’année 2009, décisive pour cet ambitieux projet, s’annonce malheureusement très délicate au plan politique pour plusieurs pays. Outre le Zimbabwe, où le gouvernement d’union tarde toujours à se mettre en place, des élections doivent se tenir en Angola, au Botswana, au Malawi, au Mozambique, en Namibie et en Afrique du Sud.