Madagascar: A l’aune des nouvelles formes de la coopération régionale
Le Club Développement et Éthique (CDE) est un « think tank ». Il s’agit de vulgariser ici les idées forces qui ont été développées en d’autres circonstances.
Une coopération régionale réfléchie et maîtrisée devrait être un des ressorts du développement local. D’où l’initiative du CDE avec le Projet intitulé « Les régions malgaches face aux enjeux de la mondialisation et de l’intégration régionale : de la réflexion intellectuelle à la mise en œuvre ». Le Projet basé sur l’agriculture revêt, une dimension véritablement pionnière et dont les enjeux dépassent la simple mise en œuvre de projets locaux. Mais avant d’aller au-delà des mers, on se doit de se regarder dans un miroir en se disant que le non développement est avant tout, une affaire malgacho-malgache.
L’environnement général
- 1- L’environnement politique
L’instabilité politique chronique entraîne une perturbation économique et sociale trouvant son origine dans l’absence de consensus, sur les fondements de la Nation et dans le manque d’adhésion, à une vision commune. Sans jamais avoir été en guerre, l’économie malgache a les caractéristiques d’un État en conflit permanent. Cette situation s’explique par les crises de pouvoir frappant le pays de manière cyclique. Les alternances procèdent pour l’essentiel d’actes extraconstitutionnels (1972, 1975, 1991, 1996, 2002). Elles se font généralement sous la pression de circonstances exceptionnelles à son essence et donnent lieu à des improvisations, à des tâtonnements et à tout recommencer une fois la nouvelle équipe aux affaires. La continuité de l’État est remise en cause à chaque changement de régime. Il en résulte des incertitudes dans l’évaluation des perspectives économiques et des à-coups dans la croissance, des perturbations notables dans la vie sociale et, au total, une marche chaotique, voire à rebours, vers le progrès et le développement. L’image du pays en est également affectée, ce qui par ailleurs constitue un obstacle de taille pour bénéficier de la crédibilité nécessaire pour instaurer la confiance.
Parallèlement les déséquilibres régionaux se renforcent. La décentralisation prônée par les gouvernements successifs n’a pas encore réussi à corriger les inégalités, faute de réelle volonté politique du pouvoir central. Par exemple en 2007 ou en 2008, le total du budget alloué aux collectivités territoriales décentralisées (CTD) ne représente même pas 7% du budget national, sans compter le flou artistique concernant les textes régissant les régions. Pour que la décentralisation puisse être effective et trouve écho sur le terrain, les objectifs à atteindre sont de transférer 20% du budget national aux régions et 40% du budget national aux communes en parallèle au transfert de certains pouvoirs tenus par l’État central. Un autre cas, les redevances issues de l’exploitation de ressources naturelles non renouvelables doivent faire l’objet de péréquation, par exemple on parle d’une redevance de 130 millions $Us/an (à revoir) pour Ambatovy, on peut imaginer 5% pour les commune(s) concernée(s), 15% les région(s), 35% pour un Fond de soutien aux secteurs économiques prioritaires en faveur des nationaux et 45% pour l’État central. Dans sa forme actuelle, les régions sont exclues dans la définition et la mise en œuvre de la politique budgétaire.
Les régimes se succèdent mais les pratiques d’une mauvaise gouvernance et d’une monopolisation du pouvoir ainsi que l’absence de vision cohérente de développement sont les dénominateurs des alternances.
- 2- L’environnement économique
La situation économique du pays, difficile pour des raisons internes et externes, réduit les capacités de négociations de la partie malgache vis-à-vis de l’extérieur.
La période 1994/1995 correspond à une importante phase (i) d’assainissement des finances publiques de la gabegie révolutionnaire des années 1975/1990 ; à l’exemple, des créances douteuses « découvertes » en 1995 et cumulées sur plusieurs années du secteur bancaire public BTM et BFV de plus de 700 milliards Fmg dont moins de 20% concernent le secteur public, de la dette extérieure passée de 180 millions $Us en 1975 à 3,4 milliards $Us en 1989 et des dépenses extrabudgétaires injustifiées de quelques centaines de milliards Fmg par an du Trésor et (ii) de stabilisation économique. Pour bien mesurer le désastre, l’équilibre budgétaire de l’État était de 4.193,4 milliards Fmg en 1995 et de 5.460,7 milliards Fmg en 1996.
Du fait principalement du gaspillage des finances publiques à l’époque de la révolution socialiste et, plus tard, d’une absence de vision dans le pilotage de la politique de développement, le PIB par habitant est tombé de 409 $Us en 1970 à 257 $Us en 2001. Comparativement sur la même période 1970/2001, le PIB par habitant de l’île Maurice a été multiplié pratiquement par 8. Entre 1975 à 2002, la croissance annuelle du PIB par habitant a été de -1,6% pour Madagascar contre +4,6% pour Maurice, +2,0% pour le Mozambique et même +0,9% pour le Soudan, ce dernier étant en guerre.
Dans le cadre de l’iPPTE (initiative des pays pauvres très endettés) et l’IADM (initiative d’allègement de la dette multilatérale), si Madagascar a atteint son point d’achèvement en Juillet 2004 et que la dette extérieure est passée de 3,5 milliards $Us en 2005 à 1 milliard $Us en 2006 pour être à 1,7 milliard à fin 2007. Les projections de croissance économique, de ratios de services de la dette et de niveau d’endettement soutenable, à la base des décisions d’annulation de dettes, sont trop optimistes et loin des réalités de terrain. L’allègement du stock de la dette malgache ne se traduit pas par un allègement des difficultés de la population, loin s’en faut.
Les effets de l’effacement de la dette sont loin de se faire ressentir au niveau du panier de la ménagère. En effet, si en décembre 2002 l’équivalent du SMIG permettait d’avoir 2 sacs de riz de 50 kg soit 100 kg (déjà très bas), en décembre 2007 le SMIG ne permettait plus que d’avoir moins de 35 kg de riz. L’appauvrissement généralisé de toutes les couches de la population ne peut être contredit par aucune statistique. Les engagements extérieurs et les traitements de la dette ont toujours été nébuleux et loin d’être orthodoxe avec le silence éloquent et complice des bailleurs. L’absence de transparence est patente. On peut dire que les traitements de la dette s’apparentent souvent à un blanchiment que tout le monde s’empresse de finaliser, en passant sous silence les actes délictueux et même criminels au regard des conséquences humaines.
Il est difficile de ne pas mettre une corrélation entre d’un côté, l’effritement du revenu réel par habitant qui est tombé à plus de -61% entre 1970 à 2005 et, de l’autre, la dévaluation du franc malgache de plus de 4200% comparativement au franc français entre Août 1975 à Août 2006, soit plus de 42 fois la parité du franc malgache en 1975 contre 2 fois pour le franc CFA. Les passages du franc français en euro et du franc malgache en ariary (1 mga = 5 fmg), ne changent en rien la chute de la monnaie malgache et le fait que le malgache s’est appauvri ces 30 dernières années. Par exemple, l’ariary s’est dépréciée de 120% par rapport à l’euro de Janvier 2003 à Juin 2006.
Du fait, d’une part, de la faiblesse de l’exportation expliquant le déficit chronique de la balance commerciale et d’autre part, de la grande dépendance de l’État à l’aide financière internationale sous la forme de dette publique externe et de l’endettement interne important par émission de titres par l’État, les dévaluations successives n’ont pas été bénéfiques à l’économie mais ont plutôt contribué à la paupérisation généralisée de la population. Les dévaluations n’ont pas développé pour autant l’exportation car les besoins en intrants fortement taxés des entreprises sont en général importés.
La dépendance structurelle de l’économie vis-à-vis de l’intervention extérieure est patente dont la loi des Finances 2008 est l’illustration, « 45% du budget national et 71% du Programme d’Investissements Publics (PIP) relèvent du financement extérieur » (Cf. J.O. n° 3169 du 03/03/08 p. 794). Alors que l’économie chute et reste sous la perfusion de l’aide internationale et que toutes les couches de la population se paupérisent avec un taux de pauvreté qui est passé de 45% en 1960 à 70% en 1990 pour atteindre 74,1% en 2004 et que le gouvernement situe à 78% en 2005 ; « Miracle mon frère !!! » s’écrieraient les pasteurs de l’Eglise Universelle de Dieu, les statistiques avalisées par les représentations de la Banque Mondiale et du FMI ont réduit la pauvreté de « 72,1% en 2004 à 68,7% en 2005 » .
- 3- L’évolution des investissements directs étrangers (IDE)
Au regard des éléments traditionnels de la compétitivité internationale, tels que (i) l’analyse comparative des coûts de production, (ii) le climat des investissements incluant la stabilité économico-politique (corruption, bonne gouvernance, stabilité politique, textes, etc.) (iii) les différents éléments à caractère social (flexibilité, politique sociale, etc.) et (iv) la capacité des entreprises à produire à temps les produits (un critère de compétitivité plus important que celui exclusivement basé sur les coûts relatifs de la main d’œuvre), Madagascar ne concurrence pas des pays de la zone SADC comme Maurice, le Botswana, le Mozambique, etc. L’amalgame au plus haut de l’État créant des conflits d’intérêts entre les activités privées et les intérêts de l’État rendent aussi perplexe les investisseurs.
Les variations de l’IDE selon les sources s’expliquent par le fait que les études de la BCM (Banque centrale)/INSTAT (Institut de statistique) incluent les « emprunts à plus de 1 an » et les « apports en compte courant » dans le flux d’IDE alors que les autres sources (DSRP, Mission économique de l’Ambassade de France, Banque Mondiale, etc.) ne tiennent en compte que les nouveaux investissements directs. Par exemple en 2005, le CNUCED estime l’IDE à 48 millions $Us et la Mission économique à 70 millions $Us. Quoi qu’il en soit, pour qu’il y ait un impact dans l’économie et pour la population, dans un rapport en 1998 la Banque Mondiale évalue l’investissement nécessaire à au moins 750 millions $Us/an, soit un taux de croissance soutenu de plus de 10%/an alors que le taux en 2007 a été de 6,3% et que la projection 2008 est de 7-8%. Pour y parvenir, Madagascar doit doubler son niveau d’investissement privé actuel de 15% à 30% du PIB par an. Aussi, la nécessité d’ouvrir l’économie à l’IDE n’est-elle pas discutable mais cela requiert un climat d’investissement propice et attractif, ainsi qu’une politique intégrant et incitant les initiatives nationales pour qu’elles ne soient pas en marge.
On s’aperçoit que l’IDE de ces 2 dernières années sont principalement dues à l’exploitation de ressources non renouvelables qu’est l’industrie extractive avec +70% en 2006 pour atteindre +95% en 2007 . Hors secteur extractif, l’investissement direct n’est que de 87,86 millions $Us en 2006 pour n’être plus que de 46,76 millions $Us en 2007. Madagascar est dans la tendance de PMA africains riche en sous-sol comme le Burundi, le Cap-Vert, Djibouti, l’Éthiopie, la Gambie, la Guinée-Bissau, la Somalie et le Soudan où la forte augmentation de l’IDE est due aux activités de prospection pétrolières et d´extraction minière. L’expérience internationale démontre que l’existence prouvée de minerais et/ou de pétrole est source d’instabilité intérieure et de gabegie des tenants du pouvoir politique d’où les préoccupations du G7 pour Madagascar. Aucun PED n’a construit sa prospérité sur l’exploitation de son industrie extractive (syndrome hollandais). Madagascar doit favoriser les investissements dans les autres secteurs de manière agressive (prendre l’exemple du tourisme).
Si jusqu’en 2005, la France a été le premier pays pourvoyeur d’IDE à Madagascar suivi de Maurice, de la Chine et de Hong-Kong. En 2007, les principaux pays investisseurs sont dans l’ordre le Canada, le Japon, la Corée du Sud, les États-unis et Maurice. Les 4 premiers sont dans l’industrie extractive.
- 4- Le paysage financier malgache
Il existe aujourd’hui 17 établissements de crédits agréés par la BCM sur proposition conforme de la CSBF. Officiellement, il n’existe pas de sociétés financières de capital risque mais plutôt, dit-on, des sociétés de participations (Fiaro et Sonapar) non assujetties au contrôle de la CSBF (sic). Les autres institutions financières n’ont concerné par le contrôle de la CSBF sont le secteur des assurances (Aro, Ny Havana, etc.), la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNaPS), la Caisse d’Epargne de Madagascar (CEM) et les Centres de Chéques Postaux (CCP). L’exercice de l’activité de Bureau de change est subordonné à l’obtention d’une licence délivrée par la CSBF. Les banques sont exclusivement des banques commerciales ou selon, « des banques universelles » (sic).
Aujourd’hui, on peut dire que les actifs bancaires sont détenus de fait à 90% par les intérêts français et à 100% par des intérêts étrangers (français, mauriciens et chinois).
La rhétorique sur une meilleure couverture du territoire national par les réseaux bancaires ne correspond pas à la réalité des chiffres. Si le rapport annuel 1996/97 de la BCM a estimé en 1997, avant privatisation, à UN guichet pour près de 100.000 habitants, en 2006, il y a UN guichet pour plus de 150.000 habitants. Le système bancaire ne touche même pas 2% de la population aujourd’hui de 19 millions d’habitants.
Contrairement à la morosité du système financier international à la suite du krash dû aux « subprimes » américains, le secteur malgache bancaire à Madagascar se porte que très bien à l’exemple du superprofit de la BMOI de 25 milliards MGA en 2007 contre 21 milliards MGA en 2006.
Les dépôts bancaires sont essentiellement des comptes à vue. L’épargne est faible. A défaut d’avoir une visibilité sur les risques (politiques, changes, etc.), les crédits à long terme sont marginaux et ne concernent que les grandes entreprises reconnues. Les taux de crédits prohibitifs font que même les emprunts sur le court et le moyen terme sont limités. En général, ce sont les sociétés commerciales qui empruntent pour des opérations d’import/export sans grand risques pour les banques. Depuis 2002, le crédit bail existait de manière marginale mais la sécurité des actifs du bailleur prévue dans la nouvelle loi devrait le dynamiser.
- 5- Les conséquences du pilotage à vue
Du fait de l’adhésion de Madagascar à l’iPPTE, l’État est sous la tutelle des institutions financières de Bretton Woods et, ne possède aucune marge de manœuvre de négociations financières pour accéder à de nouveaux prêts, sans l’aval de ces dernières. L’État est considéré insolvable, aussi, la réputation de la signature de l’État malgache, sur la place financière internationale, est quasi nulle pour des résultats à évaluer très sérieusement en toute indépendance. De ce fait sauf à anticiper le remboursement de la dette extérieure, il est quasi impossible pour l’État de lever des fonds sur le marché financier international à l’exemple des Fonds souverains de pays comme la Chine, Singapour, le Koweït, Abu Dhabi, Qatar,... encore moins auprès des institutions financières internationales comme Merryl Lynch, JP Morgan ou BNP Paribas. Pour des raisons historiques, les relations de l’État malgache avec l’Agence Française de Développement AFD (un fond souverain) ont une particularité d’où l’exception qui confirme la règle.
A l’aune de ce qui est dit plus haut, l’échec de la « table ronde » sur le MAP (Madagascar Action Plan) les 09 et 10 Juin 2008 était prévisible. L’Exécutif malgache a essayé de négocier un financement supplémentaire de 5 milliards $Us mais les engagements fermes des bailleurs de fonds n’excèdent pas 150 millions $Us soit moins de 0,5% du montant souhaité.
Sur les 4250,89 millions $Us acquis, 3700 millions $Us proviennent des Bailleurs de fonds et 550,89 millions $Us se trouvent être la contrepartie malgache soit un financement extérieur du MAP de plus de 87%. Les engagements extérieurs indiqués représentent 50% du PIB en 2007. A titre indicatif, le produit intérieur brut (PIB) de 5,5 milliards $Us en 2006 est passé à 7,4 milliards $Us en 2007 grâce au secteur minier. A titre d’information dans le cadrage macroéconomique 2007 établi avec le FMI, les Projets miniers Ambatovy et Taolagnaro sont estimés à 4 milliards $Us d’investissement soit 54% du PIB.
On doit financer en priorité le secteur productif créateur de richesse, avant le secteur non productif (éducation, santé) dont les obligations sont à prioriser dans un cahier de charges. On doit tenir en compte, la mauvaise expérience et la gabegie lors de la politique des investissements à outrance de la seconde République ? Cela ne signifie pas que l’éducation et la santé ne sont pas prioritaires, mais un État fonctionne comme un foyer ou une entreprise, c’est à travers le travail rémunéré (pour un chef de ménage) ou la création de richesse (pour une entreprise) que l’on finance, les obligations fondamentales comme l’éducation et la santé et que l’on fait face aux différentes prévisions (épargne, investissement, dette, etc.).
Peut-on concevoir qu’un État s’endette pour une entreprise qui ne soit pas de sa nationalité au moins majoritaire dans le capital ?
La libéralisation de l’économie malgache a montré la faiblesse du secteur privé national. Sous la poussée du libéralisme, la dérégulation a conduit à réduire le rôle de l’État, à privatiser les entreprises publiques, à lever les obstacles protectionnistes des marchés internes, à baisser les barrières réglementaires, à ouvrir l’économie à la concurrence internationale, etc. L’appartenance à un espace intra-régional oblige au respect de normes plus exigeantes de transparence des marchés, l’ouverture de l’économie plus prononcée et la déréglementation au niveau de l’État engendrant une réglementation intra-régionale plus contraignante.
Dans le cas malgache, la non préparation de l’État et du secteur privé à la compétition économique amenée par les nouveaux enjeux des relations internationales nés de la libéralisation font que ceux-ci sont plus vécus, aujourd’hui, comme de nouvelles menaces que comme de nouvelles opportunités. Le respect de sa signature par l’État est fondamental pour créer la confiance.
La problématique du développement
Madagascar est actuellement constitué de 22 régions. Il existe aujourd’hui au moins 2 vitesses sinon même 3 vitesses de disparité de développement au niveau des régions. Les mieux nantis sont les régions encadrées actuellement par les programmes du Pôle Intégré de Croissance (PIC).
Il ne s’agit pas uniquement de bâtir une économie locale en s’appuyant que sur des secteurs connectés, mais d’intégrer aussi les problématiques socioculturelles au sein de la dynamique de développement, ce en capitalisant sur les effets démultiplicateurs que les dimensions sociale et culturelle peuvent favoriser. Le CDE veut faire émerger un nouvel équilibre entre l’homme et son environnement ainsi qu’une nouvelle dynamique de développement, incluant notamment une meilleure productivité du secteur agriculture, un mieux être et une dignité des individus fondée sur les leviers sociaux et culturels. Pour mener cette transformation, le CDE cherche à actionner simultanément des leviers complémentaires suivant la théorie des "clusters" de Michael Porter : l’appui à la mise en oeuvre des activités génératrices de revenus (volet économique) sont ainsi intégrés à la connaissance et au pilotage de projets du territoire (volet social et développement), à la sensibilisation et à la formation des populations (volet normalisation de la production et appropriation technique), et au renforcement du capital culturel et institutionnel.
L’équation à résoudre est de donner aux acteurs locaux du monde économique en général et du monde rural en particulier, les éléments fondamentaux nécessaires à la compréhension des enjeux entre l’offre et la demande : manufactures, produits agro-alimentaires, etc. Le Projet du CDE a vocation à donner une meilleure visibilité des enjeux pour faciliter la réalisation concrète des politiques de développement au niveau local et régional. Pour ce faire, différents manuels de procédures et/ou de sensibilisation simplifiés devant aider les acteurs locaux sur le terrain seront conçus.
L’occasion est aussi donnée pour approfondir l’étude du comportement social pour apporter des réponses appropriées devant favoriser le développement et l’usage d’outil devant améliorer la production. La sensibilisation et l’écoute des acteurs et des agents du développement sont ainsi fondamentales.
Les réflexions et les actions de développement doivent être resituées dans le contexte d’intégration Régionale et des nouveaux enjeux engendrés par la globalisation économique imposant l’identification des avantages comparatifs de Madagascar à travers ses régions :
- au plan de l’originalité de ses produits en terme de caractéristiques de production (saisons, régularité ou opportunité par rapport à des calendriers de marchés…), de qualités organoleptiques et de conformité avec les exigences des règlementations des marchés des pays « ciblés », etc.,
- au plan des performances économiques. Le problème majeur de la production agricole, d’élevage et de pêche à Madagascar est la quantité non suffisante pour une exploitation industrielle et le non respect des normes au niveau de la qualité. La compréhension des enjeux Régionaux et la coopération directe des îles de l’Océan Indien avec les régions malgaches peuvent être des éléments majeurs, dans la mise en œuvre sur le terrain d’une stratégie de développement et dans la mise à niveau de la production locale, à travers un partenariat et un transfert de savoir-faire entre les gens de la terre « indianocéaniens ».
Les enjeux des nouvelles formes de la coopération régionale
- 1- L’intégration régionale
Les nouveaux enjeux des relations internationales favorisent la coopération intra-régionale entre les États aboutissant à une intégration plus forte et à un élargissement progressif des frontières :
- 1- Espace de coopération : adoption de dispositifs d’échanges et de coopération,
- 2- Zone d’échanges préférentiels : réduction des tarifs douaniers et barrières non tarifaires,
- 3- Zone de libre échange : élimination des barrières tarifaires et non tarifaires,
- 4- Union douanière : identique au point 3, avec des structures communes douanières et des tarifs extérieurs harmonisés,
- 5- Marché commun : identique au point 4, avec libéralisation des échanges commerciaux de biens et des services, libre circulation des biens, des personnes et des capitaux ayant pour conséquence une harmonisation de la politique sociale et juridique,
- 6- Union économique et monétaire : identique au point 5, avec harmonisation de la politique économique et monnaie unique gérée par une Banque centrale.
L’existence d’un espace intra-régional conduit les entreprises à élargir leur zone d’intervention, en comparant les États membres d’une même organisation régionale, en compétition.
Pour une entreprise, l’adhésion de l’État à un espace intra-régional conduit à deux comportements différents selon qu’elle est exportatrice ou qu’elle est une industrie de substitution. L’entreprise exportatrice ne peut qu’être favorable à l’accès à de nouveaux marchés. L’entreprise de substitution ne peut qu’être frileuse de voir ses produits concurrencés directement mais ne doit-elle pas aussi voir les nouvelles opportunités de marchés offertes par l’espace régional ?
L’État doit donner une visibilité et des informations fiables sur les opportunités de marchés extérieurs, en mettant à jour et en fournissant les données économiques et financières nécessaires (réglementations, marchés, données sectorielles et par filière, etc.), ainsi qu’en créant différents instruments de soutien (financier, juridique, marketing, etc.) en faveur des secteurs et des filières pourvoyeurs de devises.
Une vision purement économique de l’intégration intra-régionale ne pouvant qu’être vouée à l’échec, il faut y associer une dimension politique minimum partagée par les États membres d’un même espace régional. Une telle approche nécessite une démarche progressive d’intégration couplée avec une volonté politique mutuelle d’aboutir.
Si les politiques doivent maîtriser la dialectique entre une intégration régionale au niveau des États et une décentralisation régionale au niveau de l’État, les entrepreneurs doivent professionnaliser selon les normes internationales reconnues leur production et avoir une approche commerciale intégrant la dimension frontalière intra-régionale. Le leitmotiv de ce temps est « de penser globalement et d’agir localement ».
- 2- La coopération régionale : cas de Madagascar
- 2.1- Les accords régionaux signés
A ce jour, Madagascar a adhéré à 4 accords de coopération régionale qui sont :
la Commission de l’Océan Indien (COI),
le Common Market of Eastern and Southern Africa (COMESA),
l’Indian Ocean Rim – Association for Regional Cooperation (IOR-ARC),
la Southern Africa Development Community (SADC).
L’IOR de poids socio-économique non négligeable est certes vaste géographiquement et disparate économiquement, mais Madagascar doit savoir optimiser les opportunités offertes.
Si Madagascar n’a adhéré auparavant qu’à la COI et au COMESA, la Grande Ile a intégré la SADC depuis juillet 2005. Actuellement, on trouve 2 pays membres de la COI et 8 pays membres du COMESA dont Madagascar parmi les 14 membres de la SADC. Il y a 8 pays francophones dans le COMESA pour 2 pays francophones dans la SADC.
La mise en conformité de la douane malgache, dans le cadre des accords de la Zone de libre échange du COMESA et bientôt de la SADC, ne peut qu’avoir un caractère provisoire. En effet, les accords de l’OMC ne permettent pas d’adhérer à deux Unions douanières. Madagascar doit bien évaluer son adhésion à une Union douanière suivant le calendrier ci-dessus. Si auparavant, Madagascar s’est préparée à intégrer en toute logique l’Union douanière du COMESA, l’adhésion à la SADC remet en cause l’automaticité du choix.
A la différence de l’Afrique du Sud dans la SADC, la Libye et à moindre mesure l’Egypte ne jouent pas de rôle de locomotive politico-économique dans le COMESA. Globalement, la zone SADC est plus performante que la zone COMESA en terme de poids économique et de développement. La question qui se pose est, Madagascar va-t-elle adhérer à une intégration régionale forte qui est la SADC tendant à la renforcer ou, choisir une coopération adaptée à son niveau de développement qui est le COMESA ?
Le choix final d’adhésion à la zone intra-régionale devant être en cohérence avec les intérêts économiques, sociaux, culturels et géopolitiques malgaches, cela nécessite préalablement un consensus politique national à chercher par voie référendaire ou autres.
- 2.2- Une politique régionale confuse
Madagascar ne peut être en marge des nouvelles formes de coopérations internationales qui se tournent vers l’élargissement de marchés dans un espace intra-régional pour favoriser des échanges inter-régionaux. Par exemple pour répondre aux exigences de l’OMC qui est de promouvoir les échanges à caractère réciproque et non plus préférentiel de type unilatéral, la réforme des relations commerciales entre l’UE et les pays ACP est à finaliser avant l’entrée en vigueur du nouvel APE le 1er Janvier 2008. Dans le cadre des négociations avec l’UE et suivant l’approche de l’OMC de regrouper les pays, Madagascar a rejoint la région ESA avec 16 pays du COMESA. L’abolition des barrières tarifaires en faveur des produits de l’UE vers les pays ACP serait effective entre 2008 à 2020. L’AGOA qui est l’accord commercial préférentiel accordé par les États-Unis en faveur de 34 pays de l’Afrique subsaharienne dont Madagascar concernant 8000 types de produits, se trouve aussi dans une phase transitoire.
Dans le cadre des négociations de l’APE avec l’UE, les îles de l’OI ont constitué le CMMS pour contourner la position de la majorité africaine qui est contre de signer un accord en l’état des choses. Alors que les Comores et Madagascar pouvaient se contenter du régime TSA (tout sauf les armes) aussi avantageux, Maurice a persuadée le groupe CMMS de signer avec l’UE un accord provisoire. La partie malgache a signé l’accord le 11 décembre 2007 sans le révéler au public.
Alors que les autorités malgaches semblent préférer la SADC, comment alors interpréter le fait que la Banque Centrale (BCM) continue de participer activement aux réunions préparatoires à l’intégration monétaire du COMESA ?
En matière d’accord de défense et de maintien de la paix, Madagascar est, entre autres, membre de la Force Africaine de la région Est appelée Easbrig qui est une initiative de l’IGAD .
Au regard des exemples cités ci-dessus, la politique régionale malgache est un pilotage à vue au gré de la conjoncture sans cohérence et sans réflexion stratégique. C’est à dessein qu’on ne tiendrait pas en compte, les objectifs louables certes, mais pour le moment utopiques de l’UA (Union Africaine) de créer un vaste marché africain en 2015.
- 2.3- La COI
Suivant la définition du Comité spécial de l’Océan Indien auprès de l’ONU en 1979, l’OI inclurait « ses dépendances naturelles, les îles baignées par ses eaux, les fonds océaniques sous-jacents, les États du littoral et de l’arrière-pays ainsi que l’espace aérien situé au-dessus de lui ». Selon cette définition, il y aurait 54 pays dans la région indianocéanique.
On note l’existence de plusieurs associations régionales mais nous allons voir particulièrement la COI.
Actuellement, toutes les îles du Sud-Ouest de l’OI ont adhéré à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer. L’enjeu se trouve être l’étendu de la souveraineté de la zone économique exclusive (ZEE) de chaque État et de la jouissance qui en découle.
La COI n’a pas vocation à favoriser l’intégration régionale au contraire de la SADC ou du COMESA. On peut situer la COI dans sa version actuelle comme un organe de coordination, de concertation et de facilitation des échanges des pays membres. Cette situation limite d’avance les pouvoirs de cet organe. Madagascar qui est le pays qui a le plus à en tirer profit, est pourtant le plus réticent avec La Réunion.
Pour permettre l’intégration régionale au niveau de la COI, le statut de La Réunion est à clarifier. En effet, les membres de la COI gagneraient à favoriser la libre circulation des hommes et des biens. La pression démographique qui s’annonce à La Réunion ne trouverait une solution viable que si la coopération avec Madagascar est basée sur la réciprocité. A l’aune des expériences passées (colonisation, Sakay, Mananjary, etc.), il est envisageable par exemple de voir la venue de paysans réunionnais à Madagascar pour apporter leur savoir faire afin d’améliorer la production agricole et de l’autre, voir des cadres malgaches travailler à La Réunion.
Madagascar a vocation à être les fournisseurs de produits agricoles et d’élevage des îles sœurs comme on le dit si bien localement. Hormis le marché agricole local à tirer par le tourisme, la production malgache doit respecter les normes sans que les autres îles ne cherchent la petite bête administrative et phytosanitaire.
La COI gagnerait à avoir une dimension politique en adoptant dans sa mission la dimension intégration régionale.
- 2.4- Les échanges commerciaux
Le volume du commerce extérieur était d’un montant total de 2642,76 millions $Us en 2004 dont en importation 1661,86 millions $Us (valeur CAF) et en exportation 980,90 millions $Us (valeur FOB). Depuis la crise 2002, le commerce extérieur ne cesse d’enregistrer des déficits records de la balance commerciale (importation/exportation), par exemple, de 680,96 millions $Us en 2004 et de 824,62 millions $Us en 2005 soit une aggravation du déficit de 143,66 millions $Us.
Les échanges commerciaux régionaux (SADC, COMESA, COI) de Madagascar sont marginaux avec 4,16% du commerce extérieur en 2004. Cette année de référence est représentative.
Les richesses minières et géologiques (nickel, cobalt, uranium, pétrole, gaz, cuivre, or, etc.), les marchés touristiques, les produits manufacturiers, … des pays de la SADC ou du COMESA placent Madagascar en situation soit de concurrence soit de complémentarité. L’adhésion à terme de Madagascar à l’une des Unions douanières de son choix oblige une vision à long terme nécessitant, dès aujourd’hui, une politique d’accompagnement et de soutien aux entreprises nationales.
Une vision de Coopération Régionale
La coopération Régionale doit se faire sur la base du principe « gagnant/gagnant ». Ce concept ne pose aucun problème dans le cadre d’une réflexion commune mais peut soulever des passions quant on parle de l’exploitation de la terre. Au regard de l’expérience passée, par exemple la Sakay, toute forme de coopération de développement vouant les locaux à être uniquement une main-d’œuvre bon marché mènerait à l’échec à terme. Pour éviter toute forme d’acrimonie pouvant déboucher dans le temps au rejet de l’étranger, il est important que les parties puissent mutuellement s’enrichir des expériences agricoles, d’élevage et de pêche.
La population rurale raisonne de manière empirique d’où la nécessité de baser la pédagogie de transfert de savoir-faire par l’exemple pour faciliter l’effet d’entraînement. Il est primordial d’avoir une vision globale de développement touchant l’amélioration de l’environnement (éducation, santé, etc.) et de niveau de vie (production performante, pouvoir d’achat, mieux être, etc.) des locaux.
Les régions malgaches ont vocation à être les fournisseurs de denrées alimentaires (agricole, élevage, pêche) dans un premier temps au niveau des îles voisines de l’Océan Indien et dans un second temps au sein des espaces Régionaux nés des nouvelles formes de coopération internationale. Toute coopération économique Régionale doit se faire dans les deux sens aussi, par exemple, la présence physique éventuelle de migrants sur le sol malgache a pour pendant l’ouverture des marchés de l’île concernée. La mobilité de circulation des biens et des personnes dans la Région OI est un objectif à atteindre. Il est entendu que l’objectif premier est l’autosuffisance alimentaire aux besoins locaux, régionaux et nationaux.
Ce qu’il y a à gagner
Il s’agit de faire comprendre aux acteurs nationaux que la maîtrise du développement part de l’existant local et régional tout en ayant une vision nationale et de coopération internationale quant à la transformation du potentiel en réalité.
Les Projets doivent prendre en compte de la nécessité impérieuse de construire une démarche englobante (exemple le tourisme : s’appuyer sur l’agriculture mais aussi l’infrastructure sanitaire) :
Le développement régional doit impliquer la totalité des acteurs et des « facilitateurs » directement concernés ou susceptibles de l’être. Par exemple pour la filière agricole, l’idéal est de mobiliser l’ensemble des acteurs qui vont des producteurs (individus, regroupements, etc.) jusqu’aux structures d’accompagnement (chercheurs, techniciens, etc.), aux « approvisionneurs » (structures de crédit, banques, fournisseurs d’intrants et de services, etc.) et à la chaîne de distribution (collecteurs, stockeurs, transformateurs, distributeurs et exportateurs). S’agissant des « facilitateurs », ils groupent les décideurs et les personnalités jouant un rôle direct dans le comportement social de la population : administrations, collectivités locales, organisations professionnelles, associations diverses, formateurs, éducateurs, notables, responsables religieux, médias.
Le développement local et régional repose sur la construction d’une « logistique » complète et cohérente assurant le lien sans rupture allant de la Production aux Marchés. Il faut avoir une vision sur les stratégies d’identification et de conquête des marchés avec une politique de marketing et de communication appropriée. Avant de lancer toute production à grande échelle, il faut aussi résoudre les handicaps dont les missions reviennent à l’Etat : foncier, infrastructures lourdes, voies de communication, tracasseries administratives, etc.
Ce qu’il y a à perdre
Les enjeux de l’existence des organisations Régionales ne sont pas toujours bien compris par les différents acteurs nationaux encore plus les acteurs locaux en-dehors de la capitale et encore... Les Accords de Partenariat Economique (APE), l’« African Growth and Opportunity Act » (AGOA) et la coopération régionale (SADC, COMESA et COI) serviront de cadre de référence pour faire comprendre les nouveaux enjeux des relations internationales. Une meilleure compréhension en articulation avec les enjeux engendrés par les nouvelles règles du commerce international permettrait de mieux assurer le développement de chaque région. Il ne s’agit plus de se demander si l’on va participer ou non aux nouvelles formes des relations internationales, on est obligé d’y adhérer si l’on ne veut pas prendre le risque de se marginaliser des échanges économiques et commerciaux internationaux en-dehors des investissements directs étrangers des secteurs minier et pétrolier.
Le risque est réel que faute de compréhension et d’agressivité économique face aux enjeux des relations internationales de ce temps, les malgaches en général mais plus particulièrement les acteurs régionaux sont susceptibles de n’être : (i) que des étrangers à l’évolution économique de son propre « tanindrazana » (la terre de ses ancêtres) et (ii) que des régions entières du pays peuvent être marginalisées dans le partage de la croissance économique qui devrait être à base large et équitable au niveau national.
La mise en œuvre opérationnelle du Projet
La réalisation du Projet « Les régions malgaches face aux enjeux de la mondialisation et de l’intégration régionale : de la réflexion intellectuelle à la mise en œuvre » consiste en trois phases :
- Phase préliminaire : Collecte d’informations
- - Phase 1 : Sensibilisation : formation – information,
- - Phase 2 : Mise en place de projets pilote de développement sur le terrain : District de Farafangana.
- La phase préliminaire a pour objectifs essentiels :
- de récolter toutes les données disponibles sur les plans de développements régionaux malgaches existants concernant les régions : Sava, Sofia, Analanjirofo, Itasy et Atsimo-Atsinana.
- de compiler toutes les informations nécessaires pour comprendre et assimiler les rouages de chaque accord de Coopération Régionale (SADC, COMESA, COI, APE, AGOA) susceptible de favoriser le développement.
La phase 1 consiste à sensibiliser en informant et en formant les populations cibles des régions Sava, Sofia, Analanjirofo, Itasy et Atsimo-Atsinana ainsi que les détenteurs d’intérêts de ces projets de développement régional. Cette étape du projet part des informations collectées lors de la phase préliminaire, et l’un de ses objectifs (mise à part l’actualisation des informations des acteurs de développement pour la gestion des projets et leur environnement, macro et micro, s’entend), sera de constituer des groupes techniques de travail multidisciplinaires par projet afin de sensibiliser sur les enjeux (phase 1) et de procéder à la réalisation de projets pilotes sur le terrain (phase 2).
La phase 2 consiste en la concrétisation de projets pilotes sur le terrain à travers des Fermes Pilotes de Formation Agricole, Élevage et Pêche dans le District de Farafangana, Région Atsimo-Atsinana avec le soutien de groupes techniques de travail (paysans expatriés, techniciens, etc.), en application des acquis lors de la phase 1. L’objectif est avant tout d’assurer la sécurisation alimentaire. Chaque Ferme pilote a vocation à former suivant les normes, à être un incubateur de projets, à vulgariser la production, et à contribuer à la recherche pour améliorer la productivité. Une coopérative sera adossée aux Fermes pilotes (i) pour favoriser le regroupement de parcelle foncier facilitant la modernisation de la production et (ii) pour assurer les achats et les débouchés des produits.
Antsirabe, le 13 Juin 2008
Pour le Club Développement et Éthique (CDE)
Serge Zafimahova, Président
Mail : aplus@moov.mg