Quand l’Etat français joue les fonds souverains
Thématique :
monde
Guerre des capitalismes, acte II. Après l’épisode Mittal, qui a vu le groupe d’origine indienne s’emparer en 2006 du champion du monde européen de l’acier Arcelor, c’est un autre pays émergent qui vient jouer les trouble-fêtes dans le pré carré de l’industrie européenne. Le coréen STX veut mettre la main sur le premier chantier naval européen, le norvégien Aker Yards, propriétaire notamment des Chantiers navals de l’Atlantique. On le soupçonne de vouloir s’approprier la dernière grande spécialité du Vieux Continent : la fabrication de paquebots de luxe. Un domaine haut de gamme symbole même de la résistance du Vieux Continent à la poussée de cette nouvelle industrie venue de l’Est ou du Sud.
L’intervention surprise de l’Etat français auprès du Sud-Coréen répond à deux préoccupations. D’abord celle de maintenir en France un tissu industriel hautement qualifié, constitué de près de 6.000 personnes travaillant pour moitié dans les chantiers de Saint-Nazaire et pour moitié chez quelque 500 sous-traitants. La deuxième raison est plus stratégique, il s’agit de protéger un fournisseur de la Défense nationale en matière de coques de grande taille, comme celle d’un porte-avion.
Ces objectifs louables étaient évidemment déjà perceptibles quand Alstom, dont l’Etat était actionnaire, avait vendu ses chantiers au norvégien Aker début 2006. Mais à l’époque, il s’agissait d’une consolidation sous les auspices d’une société européenne disposant d’une myriade de chantiers à travers le Vieux Continent. On restait en quelque sorte en famille, consolidant une suprématie continentale.
Cette solution « acceptable », ne l’a plus été du tout quand l’entreprise, victime de sa boulimie d’acquisitions a commencé à vaciller, provoquant le désengagement de la maison mère Aker, laissant le capital ouvert aux appétits du Coréen. L’affaire est rageante car ce n’est pas une baisse d’activité qui a conduit à cette situation mais un trop-plein ! Incapable de gérer l’afflux de commandes, le géant a accumulé bévues et retards. Un défaut d’exécution qui est devenu la hantise des grands équipementiers comme Siemens ou Alstom.
Après avoir avalé les couleuvres Pechiney, puis Arcelor, l’Etat français joue donc les fonds souverains pour protéger des appétits internationaux les derniers savoir-faire industriels hexagonaux. Il l’avait déjà fait lors du sauvetage d’Alstom en 2004, revendant ses parts avec profit en 2006. Le problème, c’est que sa marge de manoeuvre est limitée à un moment où les appétits s’aiguisent sur d’autres dossiers chauds comme les anciennes filiales de Pechiney ou ST Microelectronics. Faute des instruments financiers adéquats, comme de véritables fonds souverains ou fonds de pension, il ne peut que jouer les pompiers avec bien peu d’eau dans le réservoir.
L’intervention surprise de l’Etat français auprès du Sud-Coréen répond à deux préoccupations. D’abord celle de maintenir en France un tissu industriel hautement qualifié, constitué de près de 6.000 personnes travaillant pour moitié dans les chantiers de Saint-Nazaire et pour moitié chez quelque 500 sous-traitants. La deuxième raison est plus stratégique, il s’agit de protéger un fournisseur de la Défense nationale en matière de coques de grande taille, comme celle d’un porte-avion.
Ces objectifs louables étaient évidemment déjà perceptibles quand Alstom, dont l’Etat était actionnaire, avait vendu ses chantiers au norvégien Aker début 2006. Mais à l’époque, il s’agissait d’une consolidation sous les auspices d’une société européenne disposant d’une myriade de chantiers à travers le Vieux Continent. On restait en quelque sorte en famille, consolidant une suprématie continentale.
Cette solution « acceptable », ne l’a plus été du tout quand l’entreprise, victime de sa boulimie d’acquisitions a commencé à vaciller, provoquant le désengagement de la maison mère Aker, laissant le capital ouvert aux appétits du Coréen. L’affaire est rageante car ce n’est pas une baisse d’activité qui a conduit à cette situation mais un trop-plein ! Incapable de gérer l’afflux de commandes, le géant a accumulé bévues et retards. Un défaut d’exécution qui est devenu la hantise des grands équipementiers comme Siemens ou Alstom.
Après avoir avalé les couleuvres Pechiney, puis Arcelor, l’Etat français joue donc les fonds souverains pour protéger des appétits internationaux les derniers savoir-faire industriels hexagonaux. Il l’avait déjà fait lors du sauvetage d’Alstom en 2004, revendant ses parts avec profit en 2006. Le problème, c’est que sa marge de manoeuvre est limitée à un moment où les appétits s’aiguisent sur d’autres dossiers chauds comme les anciennes filiales de Pechiney ou ST Microelectronics. Faute des instruments financiers adéquats, comme de véritables fonds souverains ou fonds de pension, il ne peut que jouer les pompiers avec bien peu d’eau dans le réservoir.