La croissance de la demande électrique a reculé en 2008 à La Réunion
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La Reunion
CLICANOO.COM | Publié le 29 janvier 2009
La consommation électrique réunionnaise a cru en 2008 de 3,13 %, soit l’équivalent d’une ville comme Saint-Benoît. Pourtant, cette hausse est inférieure à celle enregistrée les années précédentes qui se situait au-dessus de 4 %.
La consommation électrique réunionnaise a encore augmenté en 2008. EDF a dû fournir 85 GWH de plus par rapport à 2007, soit l’équivalent de la consommation d’une ville comme Saint-Benoît. Et pourtant, si la hausse est de 3,13 % par rapport à 2007, soit trois fois plus qu’en métropole, EDF note un mieux, un tassement de cette progression. Depuis des années, la hausse annuelle dépassait les 4 %. Et “chaque point en moins est difficile à grappiller”, martèle Jean-Michel Deveza, directeur régional de l’opérateur énergétique. Trois principales raisons à cela selon Jean-Louis Barbet, responsable du pôle gestion du système électrique. Il énumère : “La météo a été clémente avec peu de grosses chaleurs. L’hiver a lui été plus chaud entraînant une baisse des besoins en chauffage dans les Hauts”. Il souligne également : “L’activité économique a subi un net ralentissement au premier semestre 2008 avant de repartir puis de diminuer à nouveau sous l’effet de la crise”. Enfin, le dernier facteur mis en avant : la maîtrise des dépenses énergétiques. Selon les calculs d’EDF, celles-ci ont permis d’économiser, via les 90 000 chauffe-eau solaires installés et le 1,7 million de lampécos, la consommation annuelle du Tampon (140 GWH) et de La Possession (65 GWH). Finalement, la hausse de la demande en 2008 “correspond exactement au nombre de nouveaux abonnés qui atteint les 3 %”, analyse Jean-Michel Deveza.
Les énergies renouvelables versatiles
S’il est encore bien trop tôt pour préjuger du bilan énergétique 2009, le mois de janvier a vu la demande exploser. La faute à la vague de chaleur qui s’est abattue sur l’île. Le record de demande en puissance instantanée a d’ailleurs été battu le 23 janvier dernier avec 412 MW (*). Un vendredi noir pour EDF qui a dû faire face à une situation “extrêmement tendue”. Ce jour-là, alors que la demande explose, un groupe charbon et un groupe diesel manquent à l’appel dans la liste des moyens de production. Ce n’est que vers 18 h que le retour du Gol 3 permet à EDF d’éviter des coupures. L’équilibre entre production et demande a été maintenu in extremis. De cette expérience, l’opérateur électrique retire également un enseignement. “Ce jour-là, alors que 10 MW de photovoltaïque sont raccordés au réseau, leur production a stagné à 5 MW. Le rendement est moins bon lorsqu’il fait très chaud”. Ce qui fait dire au directeur régional : “C’est difficile de compter pleinement sur les énergies à intermittence (ndlr : éolien et photovoltaïque) pour assurer la gestion du réseau”. Une façon également de justifier certains projets loin d’être “propres” mais qui mettent l’île “à l’abri d’un black-out”. Ainsi, une nouvelle turbine à combustion (40 MW) attend son autorisation de mise en exploitation au Port-Est. Une toute nouvelle centrale thermique (pour remplacer celle du Port-Ouest) doit par ailleurs voir le jour d’ici 2010. EDF a tout de même des programmes d’énergies renouvelables. Il s’agit de l’installation en 2009 d’un nouveau groupe hydraulique (16 MW) à la Rivière de l’Est et d’une ferme photovoltaïque à Sainte-Rose (lire après). Mieux, l’entreprise va tester cette année une batterie de stockage à Saint-André (1 MW). “Cet outil va permettre de récolter une partie de l’électricité intermittente produite hors des pics de consommation et de l’injecter lorsque la demande l’exige”, signale Jean-Michel Deveza. Sa mise en service, présentée comme une première européenne, est prévue mi-octobre. Mais, pour l’heure, EDF croit davantage à l’énergie “inépuisable des mers” et, en attendant, sur la maîtrise de la demande
Bruno Graignic
(*) Le précédent était enregistré en novembre 2008 avec 408 MW.
Le mix énergétique actuel
La production totale d’électricité en 2008 a atteint les 2 546 GWh. 51 % de cette production a été assurée par le charbon, 12 % par le fuel, 1 % par le gazole et 36 % par les énergies renouvelables. Pour ces dernières, l’hydraulique représente à lui tout seul 25 %. La bagasse atteint 10 %, l’éolien, le photovoltaïque et le biogaz réunis seulement 1 %. EDF produit 59,2 % de ces énergies (334 MW), la Séchilienne-Sidec 37,3 % (211 MW). La consommation se répartit en 2008 comme suit : 44,13 pour les particuliers, 10,41 % par les collectivités locales, 15,74 % par les professionnels (artisans et commerçants) et 29,72 %.
Plus de 140 MW de photovoltaïque
Aujourd’hui, 10 MW de panneaux photovoltaïques sont raccordés au réseau réunionnais. Les projets dépassent le nombre de 300. En 2009, 47 MW de plus sont en projets. C’est aujourd’hui, pendant la visite d’Yves Jégo, qu’EDF énergies renouvelables, va poser le premier module d’une méga-centrale. Elle est présentée comme la plus grande de France. Sa puissance sera de 14,25 MW et la mise en service est prévue en octobre. En 2010, ce sont 41 MW de plus qui sont en projets et en 2011, 52 MW
La consommation électrique réunionnaise a cru en 2008 de 3,13 %, soit l’équivalent d’une ville comme Saint-Benoît. Pourtant, cette hausse est inférieure à celle enregistrée les années précédentes qui se situait au-dessus de 4 %.
La consommation électrique réunionnaise a encore augmenté en 2008. EDF a dû fournir 85 GWH de plus par rapport à 2007, soit l’équivalent de la consommation d’une ville comme Saint-Benoît. Et pourtant, si la hausse est de 3,13 % par rapport à 2007, soit trois fois plus qu’en métropole, EDF note un mieux, un tassement de cette progression. Depuis des années, la hausse annuelle dépassait les 4 %. Et “chaque point en moins est difficile à grappiller”, martèle Jean-Michel Deveza, directeur régional de l’opérateur énergétique. Trois principales raisons à cela selon Jean-Louis Barbet, responsable du pôle gestion du système électrique. Il énumère : “La météo a été clémente avec peu de grosses chaleurs. L’hiver a lui été plus chaud entraînant une baisse des besoins en chauffage dans les Hauts”. Il souligne également : “L’activité économique a subi un net ralentissement au premier semestre 2008 avant de repartir puis de diminuer à nouveau sous l’effet de la crise”. Enfin, le dernier facteur mis en avant : la maîtrise des dépenses énergétiques. Selon les calculs d’EDF, celles-ci ont permis d’économiser, via les 90 000 chauffe-eau solaires installés et le 1,7 million de lampécos, la consommation annuelle du Tampon (140 GWH) et de La Possession (65 GWH). Finalement, la hausse de la demande en 2008 “correspond exactement au nombre de nouveaux abonnés qui atteint les 3 %”, analyse Jean-Michel Deveza.
Les énergies renouvelables versatiles
S’il est encore bien trop tôt pour préjuger du bilan énergétique 2009, le mois de janvier a vu la demande exploser. La faute à la vague de chaleur qui s’est abattue sur l’île. Le record de demande en puissance instantanée a d’ailleurs été battu le 23 janvier dernier avec 412 MW (*). Un vendredi noir pour EDF qui a dû faire face à une situation “extrêmement tendue”. Ce jour-là, alors que la demande explose, un groupe charbon et un groupe diesel manquent à l’appel dans la liste des moyens de production. Ce n’est que vers 18 h que le retour du Gol 3 permet à EDF d’éviter des coupures. L’équilibre entre production et demande a été maintenu in extremis. De cette expérience, l’opérateur électrique retire également un enseignement. “Ce jour-là, alors que 10 MW de photovoltaïque sont raccordés au réseau, leur production a stagné à 5 MW. Le rendement est moins bon lorsqu’il fait très chaud”. Ce qui fait dire au directeur régional : “C’est difficile de compter pleinement sur les énergies à intermittence (ndlr : éolien et photovoltaïque) pour assurer la gestion du réseau”. Une façon également de justifier certains projets loin d’être “propres” mais qui mettent l’île “à l’abri d’un black-out”. Ainsi, une nouvelle turbine à combustion (40 MW) attend son autorisation de mise en exploitation au Port-Est. Une toute nouvelle centrale thermique (pour remplacer celle du Port-Ouest) doit par ailleurs voir le jour d’ici 2010. EDF a tout de même des programmes d’énergies renouvelables. Il s’agit de l’installation en 2009 d’un nouveau groupe hydraulique (16 MW) à la Rivière de l’Est et d’une ferme photovoltaïque à Sainte-Rose (lire après). Mieux, l’entreprise va tester cette année une batterie de stockage à Saint-André (1 MW). “Cet outil va permettre de récolter une partie de l’électricité intermittente produite hors des pics de consommation et de l’injecter lorsque la demande l’exige”, signale Jean-Michel Deveza. Sa mise en service, présentée comme une première européenne, est prévue mi-octobre. Mais, pour l’heure, EDF croit davantage à l’énergie “inépuisable des mers” et, en attendant, sur la maîtrise de la demande
Bruno Graignic
(*) Le précédent était enregistré en novembre 2008 avec 408 MW.
Le mix énergétique actuel
La production totale d’électricité en 2008 a atteint les 2 546 GWh. 51 % de cette production a été assurée par le charbon, 12 % par le fuel, 1 % par le gazole et 36 % par les énergies renouvelables. Pour ces dernières, l’hydraulique représente à lui tout seul 25 %. La bagasse atteint 10 %, l’éolien, le photovoltaïque et le biogaz réunis seulement 1 %. EDF produit 59,2 % de ces énergies (334 MW), la Séchilienne-Sidec 37,3 % (211 MW). La consommation se répartit en 2008 comme suit : 44,13 pour les particuliers, 10,41 % par les collectivités locales, 15,74 % par les professionnels (artisans et commerçants) et 29,72 %.
Plus de 140 MW de photovoltaïque
Aujourd’hui, 10 MW de panneaux photovoltaïques sont raccordés au réseau réunionnais. Les projets dépassent le nombre de 300. En 2009, 47 MW de plus sont en projets. C’est aujourd’hui, pendant la visite d’Yves Jégo, qu’EDF énergies renouvelables, va poser le premier module d’une méga-centrale. Elle est présentée comme la plus grande de France. Sa puissance sera de 14,25 MW et la mise en service est prévue en octobre. En 2010, ce sont 41 MW de plus qui sont en projets et en 2011, 52 MW