samedi 31 janvier 2009

Arvin Boolell a participé à une réunion du Commonwealth sur l'APE

Le Dr Arvin Boolell, ministre des Affaires étrangères, Intégration régionale et du Commerce international, vient de participer à la réunion du Commonwealth sur l'accord de partenariat économique (APE), qui a eu lieu, mardi , à Londres.

Les négociations pour l'ensemble de l'APE ne sont pas encore achevées. Il y a plusieurs questions d'importance cruciale pour les négociations en suspens, y compris les services et le commerce des questions connexes, d'où l'importance d'une telle réunion, en particulier pour les pays ACP comme Maurice.

L'APE marque un changement radical de l'habituel LOME type préférences unilatérales à une condition de réciprocité accord commercial.

L'intérim plein APE paraphé par les membres a abouti à des différences substantielles dans le traitement des exportations ACP vers la CE, qui a annulé d'une manière la dimension d'intégration régionale des APE ainsi que le traitement moins favorable à condition, en particulier sur les règles d'origine.

En conséquence, l'action collective par les pays ACP et la CE doit être entrepris dans le cadre de l'APE complet, en particulier sur des questions telles que les règles d'origine, des mesures sanitaires et phytosanitaires des mesures (SPS) et les obstacles techniques au commerce (OTC) de veiller à ce que l'EPA fournit des résultats plus significatifs.

En outre, une rencontre entre le Dr Arvin Boolell et Lord Malloch Brown, mi-nistre britannique pour l'Afrique, l'Asie et l'Organisation des Nations Unies (ONU) était prévue pour le mercredi 28 janvier 2009.

Le ministre Boolell devait rencontrer également la baronne Margaret Ashton de Upholland, commissaire européen au Commerce.

La clinique Darné ouvre son actionnariat à Fortis et à Novelife

L’accord entre la Clinique Darné et ses deux nouveaux actionnaires, la compagnie indienne Fortis Healthcare, et Novelife du Groupe Ciel, a été finalisé.

La Clinique Darné a obtenu l’approbation de ses actionnaires et des autorités régulatrices pour le renforcement de son capital.

Fortis Healthcare et Novelife possèdent maintenant 55% du capital de l’établissement hospitalier, situé à Floréal, alors que les 45% restants sont détenus par les anciens actionnaires de la Clinique Darné.

Ainsi, le Medical and Surgical Centre Limited, nom légal de l’institution, réalise un partenariat stratégique important avec Fortis Healthcare. C’est un groupe indien qui réalise son premier investissement étranger. Ce groupe, avec 20 cliniques établies dans la Grande Péninsule, est un des leaders du marché médical indien. Son expertise permettra à la Clinique Darné d’améliorer ses prestations.

Pour Novelife, nouvelle société d’investissement du Groupe Ciel à Maurice et spécialisée dans le secteur biomédical, cette alliance avec la Clinique Darné est intéressante en termes de diversification de ses activités.

Globalement, avec Fortis Healthcare et Novelife, le développement de la Clinique Darné est assuré. Cet établissement est déjà la référence des services hospitaliers à Maurice, mais vise désormais à devenir le centre médical par excellence de la région océan Indien.

Pays pauvres à vendre

Comment nourrir son peuple quand on a trop d'habitants et trop peu de terres cultivables? Il suffit d'aller les chercher où elles sont. C'est ainsi que la Chine, la Corée du Sud ou les États du Golfe se sont lancés dans une véritable course à la terre. Ce ne sont pas seulement des récoltes qu'ils achètent mais des régions entières, dans des pays qui ont déjà du mal à alimenter leur propre population. Doan Bui raconte les premiers épisodes de ce qui sera une des grandes batailles du XXIe siècle : celle de la nourriture.

Le Soudan, «j'achète !», «Et moi, le Kazakhstan !» Imaginez un Monopoly où l'on n'achèterait plus des rues, mais des pays entiers. Evidemment, comme au Monopoly, les gagnants seraient ceux qui amasseraient le plus de terres, bref, les plus riches à la banque. Les perdants? Eh bien, ce serait les fauchés, obligés de céder leur bout de terrain pour renflouer les caisses. Ce Monopoly serait un peu particulier. Il s'agirait non pas de construire des immeubles, mais d'installer des tracteurs et des machines agricoles pour produire du blé, du riz, du maïs. Bref, de la nourriture. Ce serait un jeu où les nantis, au lieu de piquer l'hôtel de la rue de la Paix au voisin ruiné, lui faucheraient ses récoltes futures. Amusant, non? Sauf qu'il ne s'agit pas d'un jeu.

Depuis quelques mois, une gigantesque partie de Monopoly planétaire est en train de se jouer. Et les participants jouent vite. Et gros. D'un côté, des pays riches ou émergents comme la Chine, la Corée du Sud ou les pays du Golfe, qui tous s'inquiètent pour leur sécurité alimentaire. De l'autre, une cohorte de pays pauvres comme le Soudan, l'Ethiopie, l'Ouganda, l'Indonésie, Madagascar... Des pays aux caisses désespérément vides, mais à qui il reste une richesse : leurs terres, si vastes, si prometteuses. A vendre ou à louer.

La terre ! Pour elle, les pays se sont déchirés en guerres meurtrières. Pour elle, les conquistadors ont bravé les mers inconnues, décimé les populations locales afin d'y planter leur drapeau. «La ruée vers les terres n'est pas un fait nouveau. Mais c'est peut-être la première fois dans l'histoire que le phénomène est complètement mondialisé. Et que le rythme est si rapide», s'inquiète Paul Mathieu, expert de la gestion des terres à la FAO (Food Agriculture Organization). Les cris d'alarme de la FAO ont été éclipsés par le krach financier. Et pourtant la crise alimentaire risque d'empirer. Conséquence directe des émeutes de la faim du printemps, les pays importateurs nets de nourriture ont fait de la sécurité de leurs approvisionnements alimentaires leur objectif politique numéro un. Début novembre, la Corée du Sud vient de frapper un grand coup en raflant la moitié - vous avez bien lu : la moitié ! - des terres arables de Madagascar. Mais ce n'est qu'un début. On parle de millions d'hectares en Indonésie ou en Afrique. «On n'arrive même pas à avoir des chiffres exacts tellement cela change vite», se«plus que désireux» de signer des accords avec les pays du Golfe. De quoi donner des sueurs froides à Jacques Diouf, le patron de la FAO, qui s'inquiète du «risque d'un néocolonialisme agraire».

Parmi les néocolons, voici les pays du Golfe. Ils ont du pétrole, des dollars. Mais pas d'eau : il y fait si chaud et si sec qu'il faut rafraîchir les quelques bêtes du cheptel avec des ventilateurs et des machines à va peur pour éviter qu elles ne meurent... Comment nourrir la population? En allongeant des pétrodollars. Les pays du Golfe importent de 69% à 90% de leur nourriture. C'était tenable. Jusqu'au printemps dernier, où les prix des denrées a explosé. «Là, ils ont eu très peur. Il était tout simplement impossible de trouver du riz, quel que soit le prix. Ils n'ont plus confiance dans les marchés mondiaux, les prix sont devenus trop volatils. Alors ils veulent sécuriser leur approvisionnement en s'achetant des terres», dit Jean-Denis Crola, de l'ONG Oxfam. Sans compter que dans des pays comme les Emirats arabes unis 80% de la population est constituée de travailleurs migrants asiatiques pauvres : le riz était ainsi devenu un sujet politique sensible. Résultat? Cet été, le Koweït, le Qatar, l'Arabie Saoudite, les Emirats arabes ont envoyé diplomates et ministres dans des world tours express - six pays d'Asie du Sud-Est en dix jours - à la recherche de terres disponibles. «Nous avons des projets en Indonésie, au Soudan ou au Sénégal. C'est un accord gagnant-gagnant. Eux ont les terres, nous l'argent», explique Khalil Zainy, un businessman saoudien.

Le Cambodge n'avait jamais été autant courtisé. Le Koweït est déjà en train? d'y construire une ambassade, il veut mettre en place des vols directs Phnom Penh-Kuwait City, et signer un accord d'amitié... entre les équipes de foot nationales. Le Qatar a aussi tenté une opération de séduction auprès de Hun Sen, le Premier ministre. Qui gagnera le gros lot? Le Cambodge a annoncé qu'il devrait avoir signé d'ici à mi- 2009 et que les accords concerneraient 2,5 millions d'hectares (l'équivalent de la Bretagne). Notons que le pays continue de recevoir une aide d'urgence du Programme alimentaire mondial, ce qui permet de douter de sa capacité à nourrir à la fois sa population et celle du Golfe...

Evidemment, en Asie du Sud-Est, les pays du Golfe auront affaire à un sacré concurrent : la Chine, l'un des plus gros joueurs dans cette partie mondiale. «Who will feed China?» (qui nourrira la Chine?), demandait déjà en 1993 l'écologiste Lester Brown dans son livre choc. La question est plus que jamais d'actualité. Aujourd'hui, l'Empire du Milieu doit nourrir 1,4 milliard de bouches, soit près du quart de la population mondiale, avec seulement... 7% des terres arables. Avec l'industrialisation et l'urbanisation, le pays a vu sa superficie de terres arables se réduire de 8 millions d'hectares en moins de dix ans. Et certaines régions se désertifient à toute vitesse. Bref, qui nourrira la Chine? Les autres pays évidement ! Le gouvernement a établi une stratégie d'outsourcing agricole. Et a déjà fait main basse sur une partie de l'Afrique.

Pour y faire pousser du riz, du sésame ou du blé. Ou encore de l'huile de palme destinée à la production de biocarburants. Ah, les biocarburants ! Le nouvel or vert ! De Greenpeace à Oxfam, en passant par les Amis de la Terre, toutes les ONG dénoncent les expropriations de millions de petits paysans en Colombie, en Indonésie, en Tanzanie, au Congo... Entraînant souvent la réduction des cultures vivrières. Nourrir les hommes ou les voitures? Les voitures sont souvent plus rentables. Palmier à huile, canne à sucre, jatropha... Il faut de l'espace, des terres, alors les entreprises énergétiques font feu de tout bois. Au sens littéral du terme. «Les forêts coûtent moins cher que les terrains cultivés. C'est donc toujours plus intéressant de déforester. 1 hectare de forêt rapporte de 4 000 à 5 000 dollars s'il est converti en palmiers à huile, soit 10 à 15 fois plus que s'il était juste exploité pour le bois», dit Alain Karsenty, au Cirad. Une équation implacable qui explique pourquoi la jungle d'Amazonie ou celle de Bornéo partent en fumée, remplacées par des plantations de soja ou de palmiers à huile.

«Investissez dans des fermes !

Dans la terre !» C'est le conseil que répète inlassablement Jim Rogers, le gourou des matières premières, millionnaire globe-trotteur qui, avec George Soros, a fondé le fonds Quantum. Il a été aussitôt pris au mot. George Soros est par exemple très impliqué dans les agrocarburants et possède des terres en Argentine. Mais depuis quelques mois, avec le krach, c'est la ruée. La Deustche Bank et Goldman Sachs ont ainsi massivement investi dans des fermes et des usines de viande en Chine. Morgan Stanley a racheté 40 000 hectares en Ukraine. Une broutille par rapport aux 300 000 hectares raflés par Renaissance Capital, un hedge fund russe. «Les prix du foncier agricole sont de toute façon si bas que c'est une bonne affaire à long terme, dit Paul Mathieu. Le problème, c'est que si ces accords sont juste régis par la loi du marché, les négociations seront inégales. Les pays pauvres, ceux qui sont moins informés des prix, se feront avoir et braderont leurs biens.»

La grande arnaque? Dans certains pays, une prise de conscience politique est en train d'émerger. «La terre est un sujet très sensible. C'est l'identité des peuples mêmes qui est en jeu. Au Mozambique, on commence à réfléchir à une réforme du foncier qui reconnaîtrait les droits des communautés locales. Il y a même eu un moratoire sur la cession de terres pour des projets d'agrocarburants», explique Mchael Taylor, de l'International Land coalition. Certes, l'afflux de capitaux étrangers n'est pas en soi une mauvaise chose. Ce pourrait être une bénédiction.

A condition que l'agriculture locale en profite, que soient mis en place des systèmes de microcrédit. Sauf que le développement rural, cela prend du temps. «La tentation est d'aller vers un modèle de pillage des ressources, un peu comme la Chine en Afrique, avec une main-d'oeuvre importée et aucun bénéfice local. Mais là, attention au retour de bâton...», dit Alain Karsenty. Instabilité politique, émeutes, soulèvements... La terre a toujours provoqué les passions. Le grand Monopoly pourrait bien virer au jeu de massacre.

Doan Bui -
Le Nouvel Observateur

Voir aussi

Tableau des cas d’accaparement des terres

Main basse sur les terres agricoles en pleine crise alimentaire et financière

On vend des pays
Razzias sur terres cultivables

Secteur Hôtelier : le Groupe Naïade fait 50% de recettes en moins

Le bilan financier du Groupe Naiade montre une chute dans ses recettes pour l’exercice se terminant au 30 septembre 2008. Le Directeur général du Groupe Patrice Hardy (photo) prévoit une amélioration de la situation dans les mois à venir.

Le bilan n’est guère réjouissant pour le Groupe Naïade, qui a publié un leur bilan financier pour l’année 07/08, clôturant au 30 septembre 2008. Bien que le Groupe Naïade a vu une augmentation des revenues de 13%, soit Rs 208 millions, atteignant Rs 1,7 milliards, les recettes après impôts, taxes et dépréciation, ont baissé de 50%, passant de Rs 422 millions à Rs 212 millions. Soit 50% de moins que l’année précédente.

« Cette baisse est dû principalement aux rénovations dans les différentes établissements du Groupe, notamment Les Pavillons à Maurice, Diva aux Maldives, et Villas du Lagon à la Réunion » déclare Patrice Hardi, directeur du Groupe Naïade, en introduisant le bilan. « De plus, Tamassa et Beau Rivage n’ont pas opéré aussi bien qu’on avait prévu, à cause des problèmes techniques qui ont été résolu depuis. Les chiffres devraient bientôt redécoller. »

Le contexte économique mondial a aussi participé à cette mauvaise performance du groupe, car l’occupation des chambres des établissements du Groupe Naïade est passée de 78% à 69% pour la même période.

« Le contexte global a un impact significatif sur notre marché, notamment sur les réservations des prochains six mois. Toutefois, ces résultats devront s’améliorer dès le 31 décembre, lorsque les établissements fonctionneront à plein régime » conclut Patrice Hardy.

Le Groupe Naïade a dépensé environ Rs 5 milliards ces trois dernières années en rénovation, expansion et développement de ses hôtels. La capacité du groupe est passée de 752 chambre à fin 2004 à 1 493 à fin mars 2008. Malgré cette performance, Patrice Hardy demeure serein pour l’avenir.

« Il est difficile de prédire la performance de l’année prochaine, mais une fois la crise passée, on pourra consolider notre position. Cela passera inévitablement par l’évolution de la roupie par rapport aux autres devises à travers lesquelles nous traitons » poursuit-il « Mais il est clair que 2009 sera une année difficile remplie de défis. »

jeudi 29 janvier 2009

La crise détruirait 50 millions d’emplois en 2009

Par Ram Etwareea, 29/01/2009

Le Bureau international du travail prévoit un taux de chômage mondiale de 7,1% cette année, ce qui représente 230 millions de personnes sans travail, contre 5,7 en 2007

«Les tensions sociales liées à l’explosion du chômage frappent déjà de nombreux pays. La situation se dégrade et nous en sommes tous inquiets.» C’est ce qu’a déclaré le directeur du Bureau international du travail (BIT) Juan Somavia lors de la présentation du Rapport sur les tendances de l’emploi 2009 ce mercredi à Genève. Dans le pire scénario, le nombre de chômeurs pourrait augmenter jusqu’à 51 millions. Ce qui signifie un taux de chômage mondial de 7,1% et 230 millions de personnes sans travail.

A titre de comparaison, le chiffre correspondant pour 2007 était de 5,7% et 198 millions de chômeurs. En octobre dernier, le BIT avait publié une première estimation de 20 millions de destruction d’emplois liés à la crise. Le nouveau chiffre suggère que le pire est à venir.

Pays industrialisésles premiers touchés

Il n’y a pas que les licenciements. Selon l’étude du BIT, le nombre de travailleurs pauvres, c’est-à-dire ceux qui touchent moins de deux dollars par jour atteindra 1,4 milliard, soit 45% de la population active mondiale ayant un emploi. Par ailleurs, et toujours dans le pire scénario, plus de 200 millions de personnes, la plupart dans les pays en développement, pourraient venir grossir les rangs des travailleurs vulnérables. Il s’agit de ceux qui sont actifs à leur propre compte et sans aucune protection sociale.

Autres enseignements: les Etats-Unis et l’Union européenne, dont de nombreux membres sont entrés en récession, connaissent la plus forte hausse du chômage. Le taux est passé de 5,7% à 6,4% en 2008. Le nombre de chômeurs a fait un bond de 3,5 millions en un an pour atteindre 32,3 millions.

C’est le contraire en Asie de l’Est, en Asie du Sud et en Asie du Sud-Est où le taux de chômage pour 2008 était de 3,8%, 5,4% et 5,7%. C’est aussi cette région asiatique qui a contribué jusqu’à 57% à la création mondiale d’emplois l’an dernier. Ces données ne tiennent pas compte des millions de travailleurs migrants chinois qui ont perdu leur emploi ces derniers mois suite à la fermeture d’usines dans le pays. Dans les pays développés, la création nette d’emplois a été négative, soit moins 900 000 postes.

Juan Somavia a expliqué que de nombreux pays, essentiellement les pays industrialisés, sont dotés d’un système de protection sociale et que la grande majorité de chômeurs dans les pays en développement n’ont aucun filet de secours. C’est dans ce contexte qu’il a appelé les décideurs politiques et économiques de prendre des mesures pour atténuer le choc. Le directeur du BIT espère que les multiples plans de relance mis en place par les Etats, les mesures fiscales pour relancer la consommation et la machine industrielle, ainsi que l’apport des organisations financières internationales soulagent les travailleurs les plus vulnérables. A ce propos, il a dit craindre que le Fonds monétaire international n’impose des programmes d’austérité classiques aux pays qui font appel à son aide.

Juan Somavia a aussi lancé un appel au G20 (groupe de pays industrialisés et émergents) qui se réunit le 2 avril prochain à Londres, lui demandant d’inclure la protection sociale dans la lutte contre la crise économique.

Consulter le rapport

La leçon sino-russe au monde en crise

Par Jean-Jacques Roth, Davos pour Le Temps

Le World Economic Forum s’est ouvert avec les discours successifs des premiers ministres chinois et russe. Ils désignent les responsables de la crise, Etats-Unis en tête, et proposent leurs remèdes.

Ce sera 8%. Le chiffre le plus attendu de ce début d’année est tombé de la bouche du premier ministre chinois Wen Jiabao, en ouverture du Forum économique de Davos où il a fait escale, après sa visite de travail à Berne (LT du 28.01.09) et dans le cadre d’une tournée dans plusieurs capitales européennes.

Huit pour cent de croissance chinoise en 2009, alors que le dernier trimestre 2008 n’a affiché que 6,8%, un chiffre qui a fait craindre un essoufflement fatal du dernier moteur économique mondial. Ces 8% représentent la fourchette haute que les observateurs espéraient sans trop y croire. L’objectif est pour Wen Jiabao «nécessaire et atteignable» même s’il demandera un «gros effort». Mais de premiers signes de réchauffement sont apparus en janvier, avec une augmentation de la consommation des ménages.

Confiance, donc. Cette ambition est à l’image du message délivré par le premier ministre, qui a vanté la santé de son système financier et longuement détaillé les mesures prises par son gouvernement depuis l’éclatement de la crise financière. Réformes structurelles, plan de relance, programmes sociaux, la Chine s’est attaquée aux symptômes de la crise comme à ses racines profondes, assure-t-il. Mais ce long catalogue administré par Wen Jiabao devant les 2500 participants du WEF est aussi une leçon au monde en crise, et au monde qui a généré la crise. Pour lui, celle-ci doit son origine à des «politiques macroéconomiques non appropriées» suivies par des pays consommant trop et n’épargnant pas assez, par des pays n’ayant pas assuré une bonne surveillance de leurs marchés financiers, par des pays dont les agences de notation n’ont pas fait leur travail. Suivez le doigt levé de Wen Jiabao: c’est évidemment aux Etats-Unis que revient la responsabilité du chaos. Alors que la Chine, par sa politique «active et responsable», contribuera à la «croissance et à la stabilité du monde»

Quelques heures plus tard, en ouverture cette fois officielle du Forum, le premier ministre russe Vladimir Poutine a, sur les origines de la crise, fait une analyse quelque peu différente. «On a tendance à concentrer les critiques sur les Etats-Unis, je ne le ferai pas», a-t-il dit. Et pour cause, puisque la Chine et les Etats-Unis forment, selon lui, le couple responsable du déséquilibre, avec d’un côté celui «qui imprime l’argent nécessaire à financer sa consommation excessive» et de l’autre celui qui «fabrique des produits bon marché et encaisse les devises».

Tout oppose l’impassibilité de Wen Jiabao à la tension de Vladimir Poutine, le discours structuré du premier et celui plus décousu du second. Le danger est pourtant le même pour les deux leaders: c’est le retour du protectionnisme pour Wen Jiabao, celui de l’isolationnisme pour Vladimir Poutine. Ils en appellent à «la modération», signe éloquent du risque de la voir s’effacer devant l’ampleur des pressions.

L’un et l’autre proposent leur catalogue de solutions, qui passent sans surprise par un renforcement de la régulation et de la surveillance du système financier mondial, de nouvelles plateformes de coopération internationale et une redistribution des pouvoirs au profit des économies émergentes. Vladimir Poutine y ajoute une mise en garde impérieuse à l’adresse des pays occidentaux acculés à apporter un soutien public à leur système bancaire en péril: il faut prendre garde à ne pas «s’ingérer dans la vie économique, à ne pas avoir une foi aveugle dans les pouvoirs de l’Etat». Rappelant ce que l’économie administrée a coûté à son pays, il regrette de voir à l’œuvre «une volonté de diluer l’esprit d’entreprise». Frisson dans la salle des «global leaders»: qui eût imaginé pareil discours il y a six mois encore?

Wen Jiabao et Vladimir Poutine se répondent encore avec deux proverbes. «C’est en tombant de l’arbre qu’on apprend à marcher», a dit le Chinois. «On se renforce en marchant», a dit le Russe. La crise est donc facteur d’opportunités, aussi. Mais si chacun s’accorde à demander un monde d’après-crise plus respectueux de l’écologie et des nouveaux pouvoirs, nul n’en dessine précisément les contours. Vladimir Poutine propose au surplus un système de sécurité énergétique mondial «entre tous les acteurs de la chaîne» afin d’établir une base normative et juridique qui permettrait d’éviter les crises récemment traversées, et de stabiliser les prix. «Ce serait une création aussi importante que la Communauté du charbon et de l’acier», précurseur de la Communauté européenne. Il exige enfin une moindre dépendance vis-à-vis du dollar et un meilleur contrôle des critères d’émission de la principale monnaie de réserve.

Et le président Barack Obama? Absent de Davos, il aura entendu Vladimir Poutine se réjouir de travailler avec lui – et au moment où il s’exprimait à Davos, la Russie annonçait qu’elle différait le déploiement de missiles à Kaliningrad pour saluer le changement d’attitude de la nouvelle administration américaine. Wen Jiabao a, lui, souligné avec moins d’effusion que «le maintien des bonnes relations entre la Chine et les Etats-Unis sont dans l’intérêt du monde». Tout reste à faire.

La croissance de la demande électrique a reculé en 2008 à La Réunion

CLICANOO.COM | Publié le 29 janvier 2009

La consommation électrique réunionnaise a cru en 2008 de 3,13 %, soit l’équivalent d’une ville comme Saint-Benoît. Pourtant, cette hausse est inférieure à celle enregistrée les années précédentes qui se situait au-dessus de 4 %.

La consommation électrique réunionnaise a encore augmenté en 2008. EDF a dû fournir 85 GWH de plus par rapport à 2007, soit l’équivalent de la consommation d’une ville comme Saint-Benoît. Et pourtant, si la hausse est de 3,13 % par rapport à 2007, soit trois fois plus qu’en métropole, EDF note un mieux, un tassement de cette progression. Depuis des années, la hausse annuelle dépassait les 4 %. Et “chaque point en moins est difficile à grappiller”, martèle Jean-Michel Deveza, directeur régional de l’opérateur énergétique. Trois principales raisons à cela selon Jean-Louis Barbet, responsable du pôle gestion du système électrique. Il énumère : “La météo a été clémente avec peu de grosses chaleurs. L’hiver a lui été plus chaud entraînant une baisse des besoins en chauffage dans les Hauts”. Il souligne également : “L’activité économique a subi un net ralentissement au premier semestre 2008 avant de repartir puis de diminuer à nouveau sous l’effet de la crise”. Enfin, le dernier facteur mis en avant : la maîtrise des dépenses énergétiques. Selon les calculs d’EDF, celles-ci ont permis d’économiser, via les 90 000 chauffe-eau solaires installés et le 1,7 million de lampécos, la consommation annuelle du Tampon (140 GWH) et de La Possession (65 GWH). Finalement, la hausse de la demande en 2008 “correspond exactement au nombre de nouveaux abonnés qui atteint les 3 %”, analyse Jean-Michel Deveza.
Les énergies renouvelables versatiles
S’il est encore bien trop tôt pour préjuger du bilan énergétique 2009, le mois de janvier a vu la demande exploser. La faute à la vague de chaleur qui s’est abattue sur l’île. Le record de demande en puissance instantanée a d’ailleurs été battu le 23 janvier dernier avec 412 MW (*). Un vendredi noir pour EDF qui a dû faire face à une situation “extrêmement tendue”. Ce jour-là, alors que la demande explose, un groupe charbon et un groupe diesel manquent à l’appel dans la liste des moyens de production. Ce n’est que vers 18 h que le retour du Gol 3 permet à EDF d’éviter des coupures. L’équilibre entre production et demande a été maintenu in extremis. De cette expérience, l’opérateur électrique retire également un enseignement. “Ce jour-là, alors que 10 MW de photovoltaïque sont raccordés au réseau, leur production a stagné à 5 MW. Le rendement est moins bon lorsqu’il fait très chaud”. Ce qui fait dire au directeur régional : “C’est difficile de compter pleinement sur les énergies à intermittence (ndlr : éolien et photovoltaïque) pour assurer la gestion du réseau”. Une façon également de justifier certains projets loin d’être “propres” mais qui mettent l’île “à l’abri d’un black-out”. Ainsi, une nouvelle turbine à combustion (40 MW) attend son autorisation de mise en exploitation au Port-Est. Une toute nouvelle centrale thermique (pour remplacer celle du Port-Ouest) doit par ailleurs voir le jour d’ici 2010. EDF a tout de même des programmes d’énergies renouvelables. Il s’agit de l’installation en 2009 d’un nouveau groupe hydraulique (16 MW) à la Rivière de l’Est et d’une ferme photovoltaïque à Sainte-Rose (lire après). Mieux, l’entreprise va tester cette année une batterie de stockage à Saint-André (1 MW). “Cet outil va permettre de récolter une partie de l’électricité intermittente produite hors des pics de consommation et de l’injecter lorsque la demande l’exige”, signale Jean-Michel Deveza. Sa mise en service, présentée comme une première européenne, est prévue mi-octobre. Mais, pour l’heure, EDF croit davantage à l’énergie “inépuisable des mers” et, en attendant, sur la maîtrise de la demande
Bruno Graignic
(*) Le précédent était enregistré en novembre 2008 avec 408 MW.
Le mix énergétique actuel
La production totale d’électricité en 2008 a atteint les 2 546 GWh. 51 % de cette production a été assurée par le charbon, 12 % par le fuel, 1 % par le gazole et 36 % par les énergies renouvelables. Pour ces dernières, l’hydraulique représente à lui tout seul 25 %. La bagasse atteint 10 %, l’éolien, le photovoltaïque et le biogaz réunis seulement 1 %. EDF produit 59,2 % de ces énergies (334 MW), la Séchilienne-Sidec 37,3 % (211 MW). La consommation se répartit en 2008 comme suit : 44,13 pour les particuliers, 10,41 % par les collectivités locales, 15,74 % par les professionnels (artisans et commerçants) et 29,72 %.
Plus de 140 MW de photovoltaïque
Aujourd’hui, 10 MW de panneaux photovoltaïques sont raccordés au réseau réunionnais. Les projets dépassent le nombre de 300. En 2009, 47 MW de plus sont en projets. C’est aujourd’hui, pendant la visite d’Yves Jégo, qu’EDF énergies renouvelables, va poser le premier module d’une méga-centrale. Elle est présentée comme la plus grande de France. Sa puissance sera de 14,25 MW et la mise en service est prévue en octobre. En 2010, ce sont 41 MW de plus qui sont en projets et en 2011, 52 MW

Zimbabwe: 7 millions d'affamés, 94% de chômeurs et 3.000 morts du choléra

HARARE, 29 jan 2009 (AFP) La crise humanitaire ne cesse d'empirer au Zimbabwe, où sept millions de personnes - plus de la moitié de la population - dépendent d'une aide alimentaire pour survivre alors que le taux de chômage a atteint un nouveau pic à 94%, ont indiqué jeudi des agences des Nations unies.

"Au total, environ sept millions de personnes auront besoin d'une assistance" pour tenir jusqu'à la prochaine récolte en avril, a déclaré le porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM) en Afrique australe, Richard Lee.

Ce chiffre représente plus de la moitié de la population zimbabwéenne, estimée à 12 millions d'habitants lors du dernier recensement en 2002 mais qui pourrait être inférieure en raison de l'exode massif des Zimbabwéens.

Le PAM avait prévu en juin que cinq millions de personnes auraient besoin d'une aide en début 2009, mais a été dépassé par l'ampleur de l'effondrement économique du pays, a expliqué M. Lee.

Il prévoit désormais de distribuer une aide alimentaire à 5,1 millions de personnes, tandis que d'autres organisations porteront assistance à 1,8 million d'habitants jusqu'en avril.

Mais, faute de ressources suffisantes, le PAM sera forcé de réduire les rations pour pouvoir venir en aide à tous les Zimbabwéens affamés. Les portions de céréales passeront ainsi à 5 kilogrammes par personne et par mois, contre 12 kg l'an dernier et 10 kg actuellement.

Les bénéficiaires de ces programmes d'aide reçoivent également des haricots et de l'huile de cuisine.

Cette situation s'explique en partie par une réforme agraire menée dans la précipitation et la violence en 2000, qui a poussé plus de 4.000 fermiers blancs au départ.

Leurs terres ont été redistribuées à des proches du régime ou à de petits paysans sans matériel ni qualification qui n'ont pas pu maintenir la production dans cet ancien grenier à céréales de la région.

Cette disette n'est qu'une facette de la crise économique et humanitaire qui affecte le Zimbabwe, où l'ensemble du secteur productif est au point mort, si bien que le chômage a atteint le niveau record de 94%, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).

Seulement 480.000 personnes disposaient fin 2008 d'un emploi formel contre 3,6 millions en 2003, et le produit intérieur brut (PIB) du pays a chuté de 45% au cours des cinq dernières années, selon un rapport de l'Ocha publié jeudi à Harare.

Plus de la moitié de la population dépend désormais de l'aide de la diaspora, relève le rapport en estimant à environ trois millions le nombre de Zimbabwéens ayant fui le pays.

Les infrastructures de santé et d'assainissement sont également en ruines et une épidémie de choléra, qui a fait près de 3.100 morts et 57.000 malades depuis août, continue de se propager, d'après l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Il s'agit de l'épidémie la plus importante dans le monde depuis 1994 et le bilan des victimes représente déjà l'équivalent de trois quarts des morts du choléra enregistrés en 2007 (4.031) dans le monde entier, selon l'OMS.

Autre fléau: l'hyperinflation, qui se chiffre en milliards pour cent, selon les analystes et a fait perdre toute valeur à la monnaie locale.

Depuis quelques mois, les commerçants n'acceptent plus que les devises étrangères et l'Etat pourrait également adopter jeudi après-midi un budget établi en dollars américains.

Cette crise se greffe sur une paralysie des institutions politiques du pays depuis la défaite du président Robert Mugabe aux élections générales de mars 2008.

Transport Aérien : le fret poursuit son effondrement en décembre (IATA)

L'Association Internationale du Transport Aérien (IATA) vient de publier le bilan 2008 du trafic aérien mondial, qui s'est achevé par un mois de décembre catastrophique. Le trafic fret a notamment payé un lourd tribut à la crise : il dégringole de 22,6% en glissement annuel, portant son déclin en 2008 à 4%. Le trafic passagers est médiocre, avec une baisse de 4,6% en décembre, mais une légère progression de 1,6% sur l'ensemble de l'année.

"La chute libre de 22,6% de l'activité cargo est sans précédent et violente", a expliqué le directeur général de l'organisation, Giovanni Bisignani. "Il n'y a pas description plus explicite du ralentissement du commerce mondial. Même en septembre 2001, quand la plupart de la flotte était clouée au sol, le recul était limité à 13,9%", rappelle le dirigeant. Le fret aérien représente 35% des biens échangés dans le monde en valeur.

L'IATA a constaté que les compagnies ne parvenaient pas à réduire assez vite leur offre face à la chute de la demande. L'organisation indique que le secteur a perdu 5 Milliards de Dollars au global en 2008, et devrait en perdre encore 2,5 Mds$ cette année, sur la base d'un trafic en baisse de 3% et d'un baril à 60$ en moyenne. Le chiffre d'affaires global des compagnies devrait passer de 536 Mds$ à 501 Mds$ entre 2008 et 2009.

MADAGASCAR : l’histoire se répète - Nad SIVARAMEN

2009 aurait dû être une année phare pour Madagascar. Mais au lieu des bruits de chantiers en construction qui auraient dû être entendus, et ce en marge du prochain Sommet de l’Union africaine, ce sont des bruits sinistres de saccages, de pillages et de tueries qui résonnent, le tout dans un désordre urbain et des bâtiments en flammes, une scène qui une fois encore, vient remettre en question la démocratie malgache, moins de sept ans après la crise majeure de 2002.

Il est intéressant de noter les points communs entre l’épisode de 2002 et les faits qui se produisent aujourd’hui. Les rôles ont changé certes, mais le scénario est pratiquement le même. Le jeune maire de la capitale, Andry Rajoelina, appelle à la révolte populaire afin de chasser hors du pouvoir le régime du président actuel, Marc Ravalomanana, qui hier encore, alors lui- même maire de la capitale, était porté sur les épaules d’une foule affamée de changement, et accusait de dérive « autocratique » , voire « monarchique » l’Amiral Ratsiraka, aujourd’hui en exil en France.

Comme Ratsiraka hier, Ravalomanana donne l’impression d’avoir sous- estimé son adversaire politique du jour, bien plus jeune que lui.

Comme en 2002, la colère éclate à Tana, avant de gagner progressivement les autres provinces – sauf que cette fois- ci, ce sont deux politiciens des hauts plateaux qui s’affrontent, alors que le conflit entre Ravalomanana et Ratsiraka était principalement un affrontement entre les Tananariviens et les côtiers, avec des dérives ethniques et qui aura duré six longs mois.

Autre rappel sonore : l’utilisation des radios – ou des médias en général dans le cas du président- industriel Ravalomanana – dans la mobilisation d’un groupe contre un autre. On a vu les ravages que cela pouvait causer ailleurs en Afrique.

A Tana aussi, tout a commencé dans les rues après l’arrêt des émissions de Radio Viva, la station du chef de l’opposition et maire Rajoelina. Et la colère des citoyens- auditeurs – qui n’est pas sans rappeler dans une certaine mesure les événements violents de la « RadioFreedom » de Camille Sudre, qui ont fait bouillir Le Chaudron à La Réunion - ont résulté dans la destruction, entre autres, d’une chaîne de télévision privée liée au président Ravalomanana.

Pour calmer les choses, le président a dû rendre la liberté aux ondes de Radio Viva. Sa rédactrice en chef, Liane Herisoa, a déclaré à l’ » Associated Press » que M. Rajoelina avait affirmé dans un discours être soutenu par l’armée et projeter de former un gouvernement de transition.

C’est dire à quel point la cassure malgache est profonde. La Fédération internationale des journalistes a tout de suite exprimé sa très vive préoccupation suite aux récentes attaques contres les médias dans ce « climat politique très tendu » . « Cette situation de conflit politique par médias interposés n’est pas de nature à garantir un climat serein pour le travail des journalistes qui sont pris entre le marteau et l’enclume » , a déclaré Gabriel Baglo, Directeur du Bureau Afrique de la FIJ. En 2002, la communauté internationale ne savait pas vraiment comment résoudre la crise entre Ravalomanana et Ratsiraka, quand la Grande île avait deux présidents auto- proclamés.

Aujourd’hui, elle voit bien que le jeune Rajoelina est perçu dans la rue comme un héros qui veut mettre fin aux « largesses du président actuel » . La grave crise alimentaire est devenue le carburant du maire qui a promis de vendre, s’il accède au pouvoir, l’avion présidentiel afin d’acheter de la nourriture pour les démunis. Dimanche dernier, un appel a été lancé pour l’annulation du prévu sommet africain sur la terre malgache, d’aucun affirmant que ce n’était pas une priorité pour le pays.

Le président de la commission de l’Union africaine, Jean Ping, se dit préoccupé par la situation à Madagascar. Le ministère français des Affaires étrangères a fait part de sa vive inquiètude face aux scènes de violence, déplorant le fait qu’il y ait eu des pertes de vies humaines, tout en condamnant les actes de pillage. L’ambassade de France est en contact très étroit avec la communauté française dans la Grande île : « Nous déconseillons depuis hier ( NdlR, mardi) tout déplacement à Madagascar. » Et dire que la Banque mondiale vient tout juste de débloquer 40 millions de dollars pour soutenir les actions du gouvernement en matière de sécurité alimentaire et de... reconstruction des infrastructures du pays.

Il est grand temps donc que la tension s’apaise, et ce pour le bien des quelque 20 millions de Malgaches, nos voisins d’à côté. La politique, davantage que les cyclones, a suffisamment ravagé la Grande île...

Une fabrique de sucre artisanaux mauricien

APRÈS la rhumerie qui a été inaugurée en octobre de l’année dernière, St- Aubin Limitée ( SAL) vient cette fois avec un projet qui cadre avec Maurice Ile Durable ( MID). Appelé SABIO ( St- Aubin Artisanal and Biological Integrated Operations c’est un projet agro- touristique pour la fabrication de sucres artisanaux du type Jaggery- Khandassry comme ceux qui sont produits en Inde. Patrick Guimbeau, managing director de SAL, a eu l’idée lors d’une visite effectuée dans l’Uttar Pradesh en Inde.

C’est l’ancienne sucrerie de St- Aubin qui abritera la fabrique qui sera ouverte au public.

Un éco- musée y sera attaché. Les visiteurs pourront découvrir l’histoire de St- Aubin et de Savanne.

« Joël de Rosnay, conseiller du Premier ministre sur MID avec qui j’ai discuté du projet m’a conseillé d’aller de l’avant car c’est un projet innovateur . Et comme je crois que l’avenir se trouve dans la valeur ajoutée et le branding je suis déterminé à tout mettre en oeuvre pour le faire aboutir » , dit- il.

Au bon moment

Le MD est convaincu que cette activité arrive au bon moment car nombre d’employés qui travaillaient sur l’établissement sucrier de la région ont opté pour leur Volontary Retired Scheme ( VRS).

« Ce projet va certainement redonner l’animation d’antan à cette région avec les touristes qui viendront visiter cet espace qui gardera intacte une bonne partie de l’histoire de l’île » , explique Patrick Guimbeau.

L’ensemble du projet de SABIO nécessitera un investissement d’environ Rs 250 millions et créera plus de 100 emplois.

Le concepteur envisage une extension de la distillerie. La production de biogaz et de fertilisants liquides organiques est envisagée dans un deuxième temps.

Dans un document qui explicite le projet, provision est faite pour a low pressure and a small turbo- alternator to generate sufficient electricity to meet the electricity requirements of the artisanal sugar factory pour que la fabrique produise sa propre énergie.

La distillerie de St- Aubin en opération depuis six ans, est considérée comme le pionnier dans le développement du rhum agricole.

Elle a ciblé le marché local.

La SAL gère actuellement les activités écotourisme suivantes : La Route du Thé, La maison de la Vanille, une distillerie artisanale, l’Auberge de Saint- Aubin qui est un boarding house et une table d’hôte pour des repas traditionnels.

Le tourisme en attente d’un stimulus

Sharon SOOKNAH - L'Express de Maurice

En 2008 le secteur touristique a indiscutablement ressenti les effets de la crise financière, comme l’indiquent les chiffres présentés il y a deux jours. Maurice n’aura accueilli que 2,6% de touristes de plus en 2008. Le « Additional Stimulus Package » de l’Etat avait déjà annoncé en décembre dernier plusieurs mesures pour soutenir les divers secteurs de l’économie, dont le tourisme. Ces mesures sont en train d’être peaufinées.

CROISSANCE réduite en 2008. Les autorités ont annoncé mardi que Maurice a accueilli, l’année dernière, 930 456 touristes, soit 2,6 % de plus qu’au cours de l’année précédente.

Début 2008, après une année que beaucoup ont qualifié d’ « euphorique » , la barre avait été placée haut, avec des espoirs d’atteindre 8 % de croissance touristique. Mais si croissance il y a eu l’année dernière, celle- ci a été en dessous des attentes. La crise financière est passée par là.

Aujourd’hui, alors que le mois de janvier tire à sa fin, les projections pour le proche avenir restent plutôt sombres. Patrice Legris, directeur de l’Association des hôteliers et restaurateurs de l’île Maurice ( AHRIM), confirme que les mois à venir ne s’annoncent pas bien. « Nous sommes pessimistes pour le court terme et le moyen terme mais nous ne savons pas quelle sera la durée de cette crise et donc quel sera son impact sur le tourisme » , explique ce porteparole de l’hôtellerie qui siège aussi au souscomité mis en place pour traiter du tourisme dans le cadre du Mechanism for Transitional Support . Ce mécanisme de relance économique a été institué avec le Additional Stimulus Package ( ASP) présenté en décembre dernier par l’Etat.

Si le mois de janvier n’a pas été mauvais pour plusieurs opérateurs du tourisme, plusieurs d’entre eux s’attendent à des temps durs à partir du mois prochain. Les réceptifs retiennent eux aussi leur souffle. « Nous nous attendons à une baisse au niveau du nombre des arrivées de 10 % à 15 % pour les mois de février, mars, mai et juin » , soutient Jeenarain Soobragrah, président de l’ Association of Inbound Operators – Mauritius , qui regroupe une vingtaine de réceptifs employant, dans l’ensemble, environ 3 000 personnes.

Bissoon Mungroo, président de l’Association des Hôtels de Charme – organisme qui regroupe des petits hôtels – souhaite, quant à lui, ne pas se montrer alarmiste.

« Le mois de janvier a été raisonnable et la première Le tourisme

quinzaine de février devrait l’être aussi. C’est cependant à partir de la deuxième quinzaine de février que ça paraît inquiétant. Ce ne sera pas rose, mais c’est un défi à relever » . Les hôteliers n’en demeurent pas pour autant frileux sur le sujet de la performance du secteur touristique en 2009 – les taux de remplissage à venir restent secrets. De son coté, Bissoon Mungroo explique qu’il est difficile d’établir des prédictions pour l’année.

« Nous n’avons pas de signes précis parce que beaucoup de gens font maintenant des réservations à la dernière minute » . Ces propos trouvent aussi écho chez Jeenarain Soobagrah. « On ne peut pas à ce stade avoir une réelle visibilité sur toute l’année. On peut seulement commenter sur la période de janvier à juin » . Cet opérateur estime cependant que le mois d’avril a des chances d’être un bon mois pour le secteur touristique en raison des vacances de Pâques – comme c’est habituellement le cas chaque année.

Au niveau de l’AHRIM, si les pronostiques immédiats ne sont pas reluisants, l’anticipation par rapport au long- terme reste positive. « Nous sommes optimistes pour le futur car tous les indicateurs sont unanimes, la croissance dans le tourisme repartira après la crise. Il s’agit donc d’avoir les moyens de résister, de faire face à cette crise et de pouvoir rebondir après » , estime Patrice Legris.

L’Etat n’est pas resté passif face à la crise financière. En décembre dernier, le Premier ministre, Navin Ramgoolam et le ministre des Finances, Rama Sithanen, présentaient le Additional Stimulus Package – un plan de relance pour soutenir les industries fragilisées.

Ce plan ambitionne de venir en aide à plusieurs secteurs vulnérables de l’économie mauricienne.

Le textile et le tourisme, dont les principaux marchés sont en Europe, sont tous deux au premier front pour en caisser les vagues de répercussions de la crise financière, dont notamment, une baisse significative au niveau de la consommation sur les principaux marchés européens.

Par rapport au tourisme, l’ASP a annoncé plusieurs mesures ( voir en - cadré). Celles- ci de - vraient avoir des effets à plusieurs niveaux.

Le directeur de l’AHRIM explique les répercussions attendues de ces mesures.

L’orga nisme a d’ailleurs été consulté durant la préparation du package. « Le stimulus package, proposé au secteur touristique, intervient sur deux volets pour faire face à la crise financière et à la récession mondiale. Le premier volet concerne le budget supplémentaire de Rs 100 millions accordé à la MTPA qui pourrait avoir un impact sur la visibilité de la destination et par conséquent sur le nombre d’arrivées dans les court et moyen termes » . Patrice Legris explique aussi que « le deuxième volet est un allègement fiscal, à savoir une suspension ou une conditionnalité liée au paiement de deux fees et levies qui n’étaient applicables que, principalement, à notre secteur » . Onze sous- comités travaillent actuellement sur diverses propositions dans le cadre du Mechanism for Transitional Support . Chacun d’entre eux regroupe différents représentants qui se penchent sur un secteur particulier. Les modalités de la mise en application des différentes mesures qui seront concrétisées, restent toujours à être définies. « Ces mesures sont en cours de discussions et de finalisation car cela implique une intervention de plusieurs organisations; ces mesures concernent principalement un apport en capital ou des facilités pour restructurer les dettes existantes ou encore du working capital » , fait ressortir Patrice Legris. Les critères qui devront être satisfaits afin de bénéficier des mesures de soutien restent eux aussi à être établis.

« Les critères ne sont pas encore finalisés mais ils seront pratiquement les mêmes pour tous les secteurs.

Les entreprises en difficulté souhaitant bénéficier de ces mesures devront soumettre une demande avec un certain nombre d’information, d’analyse et de prévi - sions » , ex plique le directeur de l’AHRIM. Une réu nion du comité principal du Mecha - nism for Transitional Sup port est prévu aujourd’hui.

Le Stimulus Package est clair : aucun licenciement dans le tourisme ne pourra être fait sans consultation au préalable avec l’Etat, ni sans programme de formation.

Bissoon Mungroo estime lui, qu’il y a certains paramètres à prendre en considération.

« Tout le monde sait que nous prenons de la main- d’oeuvre additionnelle pour les mois de novembre à janvier. Ces gens- là ne sont pas sur le payroll . Que sommes- nous supposés faire par rapport à eux ? » s’interroge- t- il. Jeenarain Soobagrah souligne que « la baisse au niveau des arrivées aura pour effet une baisse au niveau de l’utilisation de nos ressources. Et pour nous touropérateurs, les ressources principales sont les ressources humaines et les véhicules » . Pour l’instant, tous sont cependant unanime, le licenciement reste le dernier recours.

« Nous sommes pessimistes pour le court terme et le moyen terme mais nous ne savons pas quelle sera la durée de cette crise et donc quel sera son impact sur le tourisme ».

Mesures annoncées pour le tourisme mauricien

L’Association des Hôteliers et Restaurateurs de l’Ile Maurice( AHRIM) et le National Empowerment Foundation doivent développer un programme de formation afin de parer aux licenciements dans le secteur touristique. Cette démarche vise surtout à soutenir les employés de l’hôtellerie qui sont aux niveaux les plus bas, ou en – dessous du niveau des managers dans la hiérarchie.

Cette catégorie, que souhaite protéger l’Etat, compte en effet environ 70 % du personnel du secteur hôtelier. Le « Additional Stimulus Package » stipule aussi clairement qu’aucun licenciement ne pourra être fait dans ce secteur sans qu’il n’y ait des consultations, au préalable, avec l’Etat, et sans la formulation d’un plan de formation et de réorientation.

Depuis le début de cette année, et ce jusqu’au 10 décembre 2010, les établissements hôteliers ne sont tenus de payer le « Environment Protection Fee » ( EPF) que s’ils ont fait des profits à la fin de l’année financière écoulée c’est- à- dire celle de 2007 / 2008. Ces frais étaient habituellement imposés en fonction du chiffre d’affaires des hôtels, chambres d’hôtes et « tourist residences » . Depuis le 1 er mai 2008, le EPF qui se chiffrait à 0,75% du chiffre d’affaires mensuel était passé à 0,85%. Le EPF n’était pas calculé en fonction des profits. Les établissements hôteliers qui ont fait des profits et qui restent sujets au EPF le paieront à la fin de l’année financière, et non de manière mensuelle, comme c’était le cas. Cette mesure a pour but d’aider les hôtels au niveau de la gestion des liquidités.

Un budget additionnel de Rs 100 millions a été alloué à la « Mauritius Tourism Promotion Authority » ( MTPA). Ces fonds seront notamment utilisés afin de promouvoir la destination mauricienne sur des marchés pour lesquels les trajets sont courts ou de durée moyenne. L’Afrique du Sud est un des pays qui sont ainsi ciblés. La MTPA devra aussi utiliser ces fonds pour mener des campagnes publicitaires visant une clientèle haut de gamme indienne, et pour exploiter le potentiel de nouveaux pays tels que la Russie, la Chine, les pays scandinaves et encore les pays de l’Europe de l’Est. La MTPA doit aussi nommer des représentants en matière de relations publiques et de marketing dans les pays jugés comme étant des marchés émergents, et qui pourraient, si bien exploités, permettre à Maurice d’élargir se gamme de touristes.

Toutes les compagnies aériennes seront exemptées de contributions au fonds Maurice Ile Durable, pour une période de deux ans, notamment du 1er janvier 2009 au 31 décembre 2010.

Le gouvernement compte organiser des campagnes promotionnelles au niveau des 35 différentes dessertes d’Air Mauritius, incluant celles- ci qui sont effectuées en partage de code, notamment avec Air France, et « Malaysian Airlines » .

Les réceptifs auront désormais la possibilité de revendre leurs véhicules pendant les quatre ans suivant l’achat en ne payant les taxes que sur une base pro rata au lieu de rembourser ces taxes en totalité.

Du 1 er janvier de cette année au 31 décembre 2010, le Temporary Solidarity Levy ( TSL) a été suspendu.

Ce prélèvement avait été introduit avec le budget 2006/ 2007 pour une période de quatre ans. Il est de 0,85% du chiffre d’affaires de réceptifs et compagnies de « destination management » , ayant fait des profits. Le TSL est une contribution qui va vers la National Empowerment Foundation.

Source: L'Express de Maurice, 29/01/2009

mercredi 28 janvier 2009

Impact du changement climatique: le point de non retour serait déjà atteint

Auteur: Jean-Louis SANTINI

Le changement climatique a déjà des conséquences largement irréversibles pour un millénaire et les décisions prises aujourd'hui seront cruciales pour en minimiser l'ampleur, mettent en garde des scientifiques dans une étude publiée lundi aux Etats-Unis.

Ces travaux menés par Susan Solomon principale scientifique de l'Administration océanique et atmosphérique américaine (NOAA), montrent comment le changement de la température à la surface des océans, des précipitations dans certaines régions du globe et la montée du niveau des océans "sont largement irréversibles pour plus de mille ans après que les émissions de dioxyde de carbone (CO2) auront complètement cessé".

Cette étude paraît dans les Annales de l'Académie nationale américaine des sciences (PNAS) datées du 26 janvier.

"Notre recherche nous persuade que les choix faits actuellement concernant les émissions de CO2 auront des retombées qui changeront irrémédiablement notre planète", déclare Susan Solomon, une des principales scientifiques du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec).

"On savait que le CO2 provenant des activités humaines et émis dans l'atmosphère peut y rester pendant des milliers d'années", ajoute cette climatologue.

"Mais cette nouvelle étude permet de faire avancer la compréhension de la manière dont ce phénomène affecte le système climatique", poursuit-elle.

Le réchauffement de la planète est freiné par les océans qui, tel un gigantesque radiateur, absorbent une grande quantité de la chaleur de l'atmosphère faisant monter leur température et fondre les glaces arctiques et antarctiques.

Non seulement cet effet va s'atténuer avec le temps mais les océans contribueront à maintenir des températures plus chaudes en dégageant la chaleur emmagasinée et ce pendant très longtemps, expliquent ces scientifiques.

Cette recherche examine les conséquences de laisser le CO2 s'accumuler dans l'atmosphère selon différents niveaux au-delà de la teneur actuelle moyenne de 385 parties par million (ppm) de CO2 et ce avant un arrêt complet de ces émissions.

Avant le début de l'ère industrielle l'atmosphère contenait seulement 280 parties par million de CO2 .

Les auteurs de ces travaux, basés sur de nombreuses mesures et plusieurs modèles informatiques, ont conclu que les preuves scientifiques étaient suffisamment solides pour d'ores et déjà quantifier certaines conséquences irréversibles du réchauffement dont le changement de la pluviosité dans plusieurs régions clé du globe ainsi que la montée du niveau des océans.

Laisser le CO2 atteindre de 450 à 600 ppm aurait pour conséquence une diminution persistante des précipitations en été comparable à la sécheresse du "Dust Bowl" en Amérique du Nord dans les années 30, en Europe du Sud, en Afrique du Nord, dans le sud-ouest des Etats-Unis, l'Afrique septentrionale et l'ouest de l'Australie.

Cette diminution des pluies qui persistera plusieurs siècles aura différentes conséquences selon les zones géographiques. Ces chercheurs citent une diminution de l'eau disponible, une plus grande fréquence des incendies, des changements de l'écosystème et une plus grande désertification.

Avec une teneur de 600 ppm de CO2, les océans monteraient de façon irréversible en moyenne de 40 centimètres à un mètre d'ici l'an 3.000 et du double, si le CO2 atmosphérique atteignait 1.000 ppm, selon ces scientifiques.

Cette étude est publiée le jour même où le président Barack Obama a annoncé plusieurs décisions inversant la politique de son prédécesseur et qui visent à lutter sérieusement contre le réchauffement.

Il a notamment demandé un réexamen immédiat du rejet par l'administration Bush de la décision de la Californie (ouest) d'imposer des normes plus strictes que celles de l'Etat fédéral pour réduire les émissions de CO2 des automobiles.

mardi 27 janvier 2009

Madagascar: climat à l'apaisement au lendemain de rassemblements ayant dégénéré

ANTANANARIVO (AFP) — Suspension des manifestations contre le régime, appel du chef de l'Etat à "discuter": le climat était à l'apaisement mardi à Madagascar au lendemain d'un rassemblement organisé par le maire d'Antananarivo qui a dégénéré en émeutes et pillages dans la capitale.

Le maire d'Antananarivo, Andry Rajoelina, devenu le principal opposant du président malgache, a annoncé mardi matin qu'il "suspendait" avec effet immédiat les manifestations contre le régime.

"On suspend le mouvement aujourd'hui (mardi). Tout le monde reste à la maison", a déclaré le maire, qui s'exprimait en langue malgache à la radio privée Radio Antsiva. "Il n'y a pas de discussions ou dialogue aujourd'hui. Il faut d'abord juger le militaire qui a tué un de mes partisans", a-t-il ajouté.

De son côté, le chef de l'Etat Marc Ravalomanana, qui avait écourté dimanche un voyage à l'étranger pour "sauvegarder la République", a appelé au dialogue pour régler la crise. "J'appelle les gens au calme. Il faut mettre de côté toute fierté, tout ego. Il faut discuter", a déclaré le chef de l'Etat, également en malgache et sur la même radio. "Il y a déjà des rapprochements", a ajouté M. Ravalomanana, sans autre précision sur la nature de ces "rapprochements".

Mardi matin, la radio du maire "Viva" a repris ses émissions interrompues la veille pour des raisons inconnues.

Dans le centre-ville de la capitale, la situation était relativement calme à la mi-journée: quelques grappes de partisans du maire, reconnaissables à leur couleur orange, étaient visibles à certains carrefours proches de la place du 13 mai, ainsi qu'un groupe de policiers. C'est sur cette place, haut lieu de la contestation malgache, que s'étaient à nouveau réunies lundi matin plusieurs dizaines de milliers de personnes, à l'appel de M. Rajoelina, surnommé "TGV" pour son caractère fonceur.

Ce dernier dénonce depuis vendredi "une dictature" à Madagascar et avait lancé un mot d'ordre de grève générale pour lundi, avant d'appeler à une nouvelle manifestation mardi matin. Le rassemblement a dégénéré en émeutes au cours desquelles au moins deux civils ont été tués.

"Le bilan en détail n'est pas encore disponible. Mais on a déploré deux morts civils hier lors des échauffourées à MBS", la chaîne de télévision privée du président malgache, a déclaré mardi le général Lucien Emmanuel Raharijaona, responsable des forces de l'ordre du pays.

Deux centrales d'achat appartenant au groupe agro-alimentaire Tiko de M. Ravalomanana, ainsi que les locaux de sa télévision privée MBS, avaient été pillés et saccagés. Des supermarchés avoisinants avaient également été pillés. Les manifestants s'en étaient d'abord pris aux locaux de la radio nationale malgache, au centre-ville, qu'ils ont saccagés et partiellement incendiés.

La France, dont Madagascar est une ancienne colonie, a exhorté lundi au respect de "l'ordre constitutionnel" tandis que l'Union africaine a assuré mardi "suivre de près" la situation "préoccupante" à Madagascar.

Jeune entrepreneur, le maire entretient des rapports tendus avec le régime depuis son élection en indépendant à la mairie en décembre 2007.

Le bras de fer s'est envenimé depuis la fermeture par le gouvernement le 13 décembre 2008 de la télévision privée Viva, propriété du maire, qui avait diffusé une interview de l'ex-président Didier Ratsiraka. Président de Madagascar pendant 25 ans, Ratsiraka est exilé en France depuis 2002, après une grave et sanglante crise politique qui avait vu l'accession au pouvoir de Ravalomanana, réélu en décembre 2006.

Antananarivo à feu et à sang

CLICANOO.COM | Publié le 27 janvier 2009

Des fumées noires ont plané dans le ciel de la capitale de Madagascar hier. Des partisans du maire d’Antananarivo Andry Rajoelina, en colère contre le régime de Marc Ravalomanana, ont incendié les magasins et les stations de télé de ce dernier, ainsi que les bâtiments de la radio et de la télévision nationales.

Bilan de cette journée tragique : un partisan d’Andry Rajoelina tué par balle et 11 morts au cours du pillage du magasin Magro à Tanjombato, suite à des bousculades selon un confrère de L’Express de Madagascar. Comme d’autres bâtiments du groupe Tiko, appartenant à Marc Ravalomanana à Antanimena, au bord de la route digue et à Ankorondrano, ce magasin de Tanjombato a été incendié par les partisans du jeune maire de Tana, Andry Rajoelina, après un rassemblement organisé par ce dernier en milieu de journée.

UNE BALLE EN PLEIN FRONT

La vague de violence a touché d’autres magasins à Ankorondrano, situés à proximité d’une autre grande surface Magro. C’est le cas de Court’s et de Jumbo Score qui ont été pillés. De même que le magasin de matériels informatiques Citic à Andravoahangy. En milieu de journée, une partie des bâtiments flambant neufs de la TVM (Télévision malagasy) et de la totalité de ceux de la RNM (Radio nationale) à Anosy ainsi que le siège de la station MBS (Malagasy Broadcast System) de Ravalomanana à Anosipatrana ont également été saccagés avant d’être incendiés. C’est à cet endroit qu’un manifestant, touché par une balle en plein front, a été tué lors des assauts de la station MBS défendue par des militaires armés. Mis à part ce coup de feu mortel, les forces de l’ordre ne sont pas intervenues. Ce qui peut conduire à se demander si l’armée est encore derrière Marc Ravalomanana.

Pourquoi les partisans de Andry Rajoelina ont particulièrement ciblé ces médias ? Un peu comme en 1991 au Chaudron, l’étincelle provient d’une histoire de fermeture d’une station de télévision. Contrairement aux autres chaînes, la télé Viva appartenant au jeune maire d’Antananarivo a diffusé non pas un extrait mais l’intégralité de l’interview de 45 mn de l’ancien président Didier Ratsiraka. Les propos de l’Amiral rouge sont jugés « susceptibles de troubler l’ordre et la sécurité publique » par le gouvernement de Ravalomanana qui décide alors de fermer la chaîne Viva, et pas les autres, le 13 décembre dernier. Depuis, Andry Rajoelina n’hésite plus à qualifier de « dictature » le régime de Ravalomanana. En plus du manque de liberté d’expression, condamné par Reporters sans frontières, la « folie des grandeurs » en série comme l’achat de l’avion présidentiel Madagascar Force One, les terrains mis à disposition de l’entreprise coréenne Daewoo, et les emprisonnements de personnalités politiques - et d’universitaires, il y a quatre jours - ou encore l’ambition mal placée d’accueillir le sommet de l’Union africaine à Antananarivo. Suite à l’appel à la grève générale, des barrages sont érigés, hier, dans certains quartiers de la capitale. On raconte aussi que vers 2 h 50 du matin, des « mercenaires sud-africains que Ravalomanana aurait ramené d’Afrique du Sud » (le conditionnel est de rigueur) essayent de démanteler l’émetteur de Viva dans les hauts de la capitale.

GUERRE DES ANTENNES

En réponse, les partisans d’Andry Rajoelina s’en seraient alors pris aux antennes de la TVM et de la MBS. C’est cette guerre des antennes qui a dégénéré tout au long de la journée. Quand bien même, un calme relatif est revenu dans la nuit, d’autant que le projet de veillée funèbre en l’honneur de la victime des balles chez MBS a été abandonné. Dans la soirée, le premier ministre Charles Rabemananjara a annoncé à la télé (il y a huit autres chaînes privées dans la capitale, en plus de MBS, TVM et Viva) qu’une rencontre est prévue entre Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana. De son côté, le premier adjoint au maire a indiqué qu’aurait lieu « une négociation entre les deux parties demain (mardi) ». « On a pu montrer le rapport de force », a-t-il ajouté. Andry Rajoelina a appelé à une nouvelle manifestation pour ce matin. « Le pouvoir appartient au peuple, il peut se l’accaparer. A chaque heure qui passe, le pouvoir prouve la dictature », a lancé le maire

Pana Reeve & Jérôme Talpin


La crise en date

13 décembre : le gouvernement décide de fermer la chaîne de télé privée Viva qui appartient au maire d’Antananarivo, Andry Rajoelina après la diffusion d’une interview de l’ancien président Didier Ratsiraka chassé du pouvoir par Marc Ravalomanana. Les propos de l’ancien dictateur qui vit en France sont, selon le pouvoir, « susceptibles de troubler l’ordre et la sécurité publique ».
9 janvier : Andry Rajoelina snobe la cérémonie de présentation des vœux des corps constitués à Marc Ravalomanana organisée au palais d’Etat d’Iavoloha. Un acte considéré comme un crime de lèse-majesté par beaucoup de commentateurs. Pire, le jeune maire d’Antananarivo organise même, le lendemain, une cérémonie parallèle.
13 janvier : fin de l’ultimatum fixé au président malgache par Andry Rajoelina qui exige la réouverture de sa chaîne Viva.
17 janvier : Andry Rajoelina réussit à rassembler plus de 30 000 personnes sur la place du 13-Mai à Antananarivo pour l’inauguration de la « place de la Démocratie ». Il exige la réouverture de sa chaîne de télé privée Viva et de tous les médias privés fermés par l’Etat. Il accuse Marc Ravalomanana de corruption et fustige les décisions d’acheter un nouvel avion présidentiel d’un montant de 60 millions d’euros et l’éventuelle location gratuite de 1, 3 million d’hectares de terre agricole à la société sud-coréenne Daewoo Logistics.
24 janvier : nouvelle démonstration de force d’Andry Rajoelina qui rassemble plus de 25 000 personnes, place du 13-Mai. Le maire de la capitale à la « grève générale » et à un rassemblement de l’opposition.
26 janvier : la grève générale se transforme en émeutes dans la capitale.

lundi 26 janvier 2009

Delays in Gulf work hit Group Five, M&R

Two of South Africa's top listed construction groups, Murray & Roberts (M&R) and Group Five, have been hit by the termination, cancellation and suspension of projects in the Middle East because of a worsening business environment caused by the global financial crisis.

Group Five yesterday reported the termination of one contract and the suspension of another by Dubai government authorities. The value to Group Five of work still to be done on the two unspecified contracts is almost R4 billion.

The group said it would be fully compensated for the costs it incurred in the two contracts with a reasonable margin.

Its other contracts in Dubai, Jordan and Abu Dhabi, valued at R563 million, are unaffected.

Despite these developments and tougher market conditions, Group Five said it expected to achieve strong growth in earnings for the year to June.

Headline earnings a share for the six months to December would be between 45 percent and 55 percent higher than a year earlier, it estimated.

M&R this week reported that Sama Dubai had terminated the Salam Resort Project in Bahrain.

Late last year, M&R reported that the Trump Towers project in Dubai had been suspended until the global economy stabilised. The contract's value in M&R's order book in September amounted to R3.2 billion, of which R500 million related to the current financial year.

M&R said at the time the suspension of Trump Towers would not have a material impact on its prospects. It later won part of a R14.6 billion contract for Dubai International Airport's Concourse 3. M&R said its share in the venture was valued at about R6 billion.

Wilson Bayly Holmes-Ovcon chairman Mike Wylie yesterday confirmed the group was still looking to expand into the Middle East market, but had not yet "put our plans to bed".

Wylie said the group would pursue opportunities in the Middle East carefully.

Quentin Ivan, an analyst at Coronation Fund Managers, said the visibility of work from the region had deteriorated and the outlook for future work continued to be very murky.

"Credit is the oxygen of infrastructure projects because they need to be funded."

He said it might take time for construction firms to replace such projects on their books.

Mike Upton, the chief executive of Group Five, admitted that the group would have to replace the Middle East revenue "in some way or another".

But Upton said a lot of the revenue from these contracts was booked in the group's 2010 financial year and it had time to replace them.

Positive outlook for M&A activity in 2009 in South Africa

South Africa is expected to fare better than most countries when it comes to mergers and acquisitions (M&A) in 2009 with the region being well shielded from the turbulent global economy, according to mergermarket's South African M&A Round-up for 2008.

The international M&A intelligence service says that South Africa's "cash flush companies will be cushioned from strife-ridden global markets" allowing them to strive for deals and targeted investments, some of it perhaps off-shore.

Dave Thayser, Director of Ernst & Young Transaction and Advisory Services, tentatively agrees with mergermarket's positive outlook. "There is no doubt that cash-rich companies are in a good position to benefit from opportunities to buy companies cheaply, but I am not sure how many companies are in that fortunate position."

"The implication for those companies that are cash flush is that they have not got caught up in the M&A rush over the last five years by making inappropriate acquisitions and overpaying for them. It is the companies that have kept their powder dry and have cash to spend that stand to gain from the current downturn," he adds.

The mergermarket report cites South Africa's telecommunications sector as an industry to watch closely in 2009, as it will most likely show the most activity. "Vodafone's acquisition of an additional 15% stake in Vodacom (bringing its total holding to 65%) has opened up the industry to increased competition and an expected tussle to acquire available voice and data targets across sub-Saharan Africa," states the report.

However resources and mining are expected to face tough times in 2009 as are consumer-related industries whose customer's pockets have been feeling the pinch of interest rates.

"Consumer-related industries are definitely going to be hit, with buyers waiting for signs of an upturn before coming back into the market," says Thayser. "Timing will be everything in the short to medium term, as buyers attempt to correctly identify the bottom point of the downturn."

According to the report, local M&A activity remained strong in 2008. While global activity dropped by 20%, South Africa closed 156 deals totalling US$14.4 billion, a 1.7 % drop in volume when compared to 2007.

The biggest deal of the year was the spin-off of Remgro Limited's 9.6% stake in British American Tobacco, valued at US$6.95 billion.

SA hub to attract clean energy investments into Africa

South Africa's Central Energy Fund is taking a leading role in climate change solutions for the continent, with the launch of a new hub that will help boost clean energy projects in Africa.

The Fund's carbon emissions arm, CEF Carbon SA, has partnered with Norway's GreenStream Network, to create a new advisory company known as CarbonStream Africa.

Launched in London on Monday, the joint venture will assist international project developers in securing carbon revenue from investments in clean energy projects in developing nations, as stipulated by the United Nations' Kyoto Protocol on climate change.

The Protocol introduced a series of UN-endorsed mechanisms that would assist industrialised countries in meeting emissions targets, while facilitating the development of much-needed, sustainable, clean energy projects in poorer countries.

One such mechanism is the UN's Clean Development Mechanism (CDM) through which investments in emission-reduction projects in developing countries earn companies certified emission reduction (CER) credits. These credits can then be traded and sold, and used by industrialised countries to meet a part of their emissions targets under the Protocol.

The Kyoto mechanisms essentially allow for net global greenhouse gas emissions to be reduced at a much lower cost by financing emissions reduction projects in developing countries where costs are lower than in developed nations.

CarbonStream Africa will assist their clients in identifying feasible projects and then manage the project cycle from conception to issuance of carbon credits.

The kind of projects CarbonStream Africa will facilitate can range from hydro to solar and wind energy projects.

Currently the global carbon market is valued at US$120 billion, with Africa accounting for little more than two percent of the market, reports Reuters.

"Although lagging behind… African nations are in a position to benefit from the rapid expansion of the global carbon markets and the increasing demand for Carbon Emission Reductions," says Devan Pillay, CEO of CarbonStream Africa.

Located in South Africa, CarbonStream Africa will be strategically positioned to penetrate a direct route into African carbon markets. Part of its mandate will be to contribute towards building CDM expertise in South Africa and the rest of the continent.

For more information visit: CarbonStream Africa

Madagascar: la contestation menée par le maire de la capitale tourne à l'émeute

[ 26/01/09 - 12H25 - AFP ] © AFP/Archives - Gregoire Pourtier

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Le maire d'Antananarivo Andry Rajoelina, qui s'est érigé en principal opposant au président malgache, a durci son bras de fer avec le pouvoir lundi, lors d'un rassemblement dans la capitale de milliers de ses partisans qui a tourné à l'émeute.

Les locaux de la radio nationale malgache (RNM), situés dans le centre d'Antananarivo, ont été saccagés et étaient en feu à la mi-journée, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les émeutiers faisaient partie de dizaines de milliers de personnes qui s'étaient rassemblées dans la matinée sur la place du 13 mai, haut lieu de la contestation malgache, à l'appel de M. Rajoelina qui dénonce depuis vendredi "une dictature" à Madagascar et avait appelé à la grève générale pour ce lundi.

Des barrages routiers ont été érigés par des partisans du maire dans d'autres quartiers de la ville, paralysant la circulation.

Lundi, M. Rajoelina, surnommé "TGV" (Train à Grande Vitesse) pour son caractère fonceur, a renouvelé ses virulentes critiques contre le président Marc Ravalomanana malgré les mises en garde du régime, et a appelé à une nouvelle manifestation pour mardi.

© AFP/Infographie
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"Le pouvoir appartient au peuple, il peut se l'accaparer. A chaque heure qui passe, le pouvoir prouve la dictature" a lancé le maire de 34 ans, perché sur un camion face à la foule.

"Partout dans le monde, aucune force militaire n'a réussi à vaincre la force de la population. C'est pour ça que nous allons continuer même s'ils font venir des mercenaires étrangers (...) pour éliminer le maire", a-t-il lancé en parlant de lui à la 3e personne.

"Il y a beaucoup trop de prisonniers politiques et quand je serai au pouvoir, ils seront tous libérés, sauf les assassins", a-t-il dit.

M. Rajoelina, jeune entrepreneur, entretient des rapports tendus avec le régime de M. Ravalomanana depuis son élection à la mairie en décembre 2007 comme candidat indépendant.

La mairie d'Antananarivo est un poste clé de la vie politique malgache. Elle avait servi de tremplin à M. Ravalomanana, élu maire en novembre 1999 à l'issue d'une campagne spectaculaire.

Le bras de fer s'est fortement durci depuis la fermeture par le gouvernement le 13 décembre 2008 de sa télévision privée Viva, après la diffusion par cette chaîne d'une interview de l'ex-président Didier Ratsiraka.

Président de Madagascar pendant 25 ans, ce dernier vit en exil en France depuis 2002, à l'issue d'une grave et sanglante crise politique qui avait vu l'accession au pouvoir de M. Ravalomanana, réélu en décembre 2006.

© AFP/Archives - Cris Bouroncle
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La radio Viva, appartenant également au maire, avait cessé d'émettre lundi.

Ecourtant un voyage à l'étranger, M. Ravalomanana est rentré dimanche à Antananarivo, déclarant vouloir "rétablir l'ordre" et "sauvegarder la République".

"L'appel à la révolte et à la désobéissance civile" lancé par le maire "correspond à un coup d'Etat" et "foule au pied les valeurs de la Constitution", a-t-il dit dans un communiqué.

Si l'élément déclencheur de la contestation a été la fermeture de la télévision Viva, "TGV" fustige aussi l'absence de liberté d'expression et de démocratie dans la Grande Ile et la "spoliation" des terres malgaches dans un colossal projet agricole mené par le Sud-Coréen Daewoo.

L'opposition a aussi dénoncé les accords avantageux accordés récemment par le gouvernement à des sociétés étrangères, notamment dans le secteur minier, alors que le pays est toujours plongé dans une grande pauvreté.

Par Grégoire POURTIER
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Pascal Lamy: "L'Union africaine doit siéger au G20"

25/01/2009 - Jeune Afrique

Directeur général de l’OMC, il veut enfin boucler les négociations commerciales internationales de Doha en 2009. Et se montre décidé à s’appuyer sur l’Afrique et les pays en développement pour y parvenir.

Jeune Afrique : Vous êtes seul candidat à votre succession. Est-ce que le poste n’intéresse plus personne ?

Pascal Lamy : La vérité, c’est que les principaux membres, ou groupes de membres – comme le groupe africain –, ont envoyé des signaux qui n’étaient pas ambigus sur le fait qu’ils préféraient que je reste. Ce qui n’était pas automatique dans mon esprit. J’ai réfléchi au pour et au contre et, ce qui l’a emporté, c’est la nécessité de la continuité. Dans les circonstances actuelles, il faut éviter qu’une des ancres de l’économie internationale ne dérive.

Vous évoquez la crise. Elle entraîne une volonté politique de contrôle des économies nationales. N’est-ce pas incompatible avec le libéralisme que prône l’OMC ?

L’OMC ne prône pas le libéralisme, mais l’ouverture des échanges régulée. L’image selon laquelle l’OMC est contre l’État, favorable aux privatisations ou à la dérégulation, est inexacte. L’OMC repose sur l’idée que l’ouverture des échanges, ça marche. Et surtout pour le développement. Depuis un an, ce sont les pays du Sud qui poussent à la conclusion de la négociation de Doha et, parmi ceux-là, les plus pauvres. Plus on ouvre les marchés et plus la globalisation économique progresse, plus il est nécessaire de disposer de régulation. Il y a un code sur les subventions à l’OMC. Il y a un code sur la propriété intellectuelle. Un autre sur les biens et les services. Ouvrir les marchés pour permettre davantage d’opportunités, davantage de spécialisation, davantage de croissance, c’est le travail de l’OMC. Ouvrir votre marché ne signifie pas le déréguler, mais soumettre aux mêmes règles les opérateurs nationaux et étrangers.

Quel est l’intérêt des économies africaines d’ouvrir leurs marchés, alors qu’elles n’ont pas, ou presque pas, d’industries en état de tenir tête à celles des pays développés ?

Dans la négociation multilatérale en cours à l’OMC, les pays africains en général n’ont pas de nouvelles concessions à faire en vertu du « traitement spécial et différencié », ce qui leur permet de maintenir des protections à l’importation pour ceux qui le désirent. Ils ont, en revanche, beaucoup à gagner en accédant plus facilement, et dans des conditions plus équitables, aux marchés des pays développés et des pays émergents. Par exemple, ils ont un accès en franchise de droits et de quotas pour les pays les plus pauvres ; une réduction importante de la progressivité des tarifs qui pèse sur les exportations agricoles de produits transformés et qui compromet les efforts de diversification et d’intégration des filières agricoles. Tout ceci explique leur volonté de voir conclure la négociation le plus rapidement possible.

Vous avez dit que l’un des objectifs de votre prochain mandat était d’intervenir dans la régulation financière mondiale. Vous voulez donc une OMC de la finance…

Non. L’OMC n’a pas compétence en matière de régulation financière. Mais les faits sont là. Et l’OMC, comme d’autres systèmes multilatéraux, peut servir d’inspiration. Par rapport à la santé, au transport maritime, aux télécommunications ou encore au commerce, qui sont autant de domaines de régulation internationale, la finance demeure un trou béant. Je constate, à titre d’expert de la régulation internationale, que les structures existantes ne sont pas parvenues à le combler et, de ce point de vue, le processus entamé par le G20 depuis novembre dernier est positif.

Avec une réserve en ce qui concerne la représentation de l’Afrique…

En effet. La présence de l’Afrique du Sud au G20, au demeurant légitime, n’est pas la réponse au problème de la représentation du continent. Pourquoi ne pas demander au président de la Commission de l’Union africaine de siéger au G20 ? Cette solution permettrait d’éviter l’exercice difficile de décider quel pays inviter. Le président de la Commission de l’UA, qui, en outre, possède une certaine expertise de ces questions, peut parler en titre pour l’Afrique.

Quelles personnalités africaines pourraient faire passer le même message que vous ?

Quelqu’un comme Donald Kaberuka, le président de la BAD, a une crédibilité personnelle dans le milieu de la finance internationale qui lui permet de parler d’égal à égal avec les ministres des Finances des pays développés. Il se trouve que c’est avec lui que j’ai travaillé le plus ces dernières années. Voilà un bon exemple. Et je suis certain qu’il y a d’autres personnalités africaines capables de faire passer le message.

Revenons au cycle de Doha. Parviendrez-vous à conclure la négociation, alors que ces quatre dernières années vous avez échoué ?

Effectivement, la négociation n’est toujours pas conclue, mais elle a avancé, elle a progressé. Il y a quelques années, on avait franchi 60 % du chemin, maintenant, on est à 85 %. Il faut négocier à 153, se mettre d’accord sur 20 sujets, chacun de ces sujets comprenant 10 sous-sujets techniques. Dès lors que l’on garde la règle du consensus – et à ce jour, je ne vois pas d’autre solution –, c’est forcément long et compliqué. Mais la négociation a avancé et elle va continuer à avancer.

Concrètement, quand allez-vous remettre les pays autour de la table ?

Pour l’instant, nous sommes dans une phase technique. En décembre 2008, nous avons adopté un plan de travail pour les trois premiers mois de cette année. Il faudra sans doute que les ministres soient impliqués d’une manière ou d’une autre, mais il faut attendre que la nouvelle administration américaine soit prête. Il y a aussi des élections en Inde, probablement fin avril. Même si je ne pense pas qu’elles aient des conséquences déterminantes sur la position indienne… Je ne sais pas encore quand je vais relancer les négociations au niveau politique. En attendant, je m’attache à faire encore progresser les questions au plan technique.

En ce qui concerne bon nombre de pays africains, c’est la question agricole qui prime. Ne risque-t-on pas, sur ce plan, un sursaut de nationalisme américain ?

Ce qu’il y a sur la table aujourd’hui, après sept ans de négociations, c’est la réduction des plafonds des subventions agricoles américaines, européennes et japonaises, qui perturbent les échanges. Ce sont des réductions très importantes, de 70 % à 80 %. Elles n’entreront en vigueur que si les négociations sont conclues, mais elles sont sur la table. Y compris de la part des Américains. Il n’y a pas encore de chiffre final pour le coton, mais on sait très bien qu’il n’y aura pas d’issue à la négociation sans une réduction des subventions sur le coton. Cette réduction devra être plus importante que celle acceptée pour l’agriculture en général. Les négociateurs s’y sont engagés. Sur ces questions, je ne suis donc pas pessimiste. Et si la flambée des prix agricoles et alimentaires du début 2008 a changé quelque chose, elle a ajouté de la détermination dans le camp des pays en développement, qui souhaitent un commerce international agricole moins faussé.

Est-ce que la relance des politiques agricoles africaines fait partie des solutions ?

Affirmatif. Et du point de vue de l’OMC, l’Afrique, et notamment l’Afrique subsaharienne, dispose de marges de manœuvre considérables en matière de politique commerciale. Le plafond moyen des tarifs douaniers agricoles pour l’Afrique subsaharienne est de l’ordre de 60 %. Les tarifs réellement appliqués sont de 10 % à 20 %, pour préserver le pouvoir d’achat des populations. Il existe donc un espace pour des politiques africaines plus actives dans l’agriculture. Mais on ne peut pas demander à un pays d’investir dans l’agriculture s’il doit se battre contre le Trésor américain ou contre le budget européen ou japonais. L’élimination des subventions à l’exportation par les pays riches, c’est-à-dire la réduction de la partie des subventions qui perturbent les échanges, est donc une question de morale économique et politique.

Quand on regarde l’avancement des négociations, on a l’impression que les Africains vont gagner sur le coton et qu’ils vont perdre sur la banane. C’est donnant-donnant ?

Le coton est un problème qui oppose pays développés et pays en développement. Si 20 000 producteurs américains et quelques Européens ont des milliards de dollars de subventions par an, il est normal que le Bénin, le Mali ou le Tchad protestent. Même s’il est bien entendu que les subventions ne sont pas le seul problème de la filière coton dans ces pays… Le cas de la banane est profondément différent. Il se situe entre les Latino-Américains et les Africains. Cela fait trente ans que les Latino-Américains protestent contre le fait que les pays africains – et les pays des Caraïbes – ont un accès privilégié au marché européen. Dans le cadre des négociations actuelles, une solution est possible. Il faudra que les tarifs européens soient réduits et cela va par conséquent réduire la préférence ACP. Sur un autre plan, il n’y a aucune raison que le Cameroun, la Côte d’Ivoire ou encore le Ghana ne deviennent pas aussi compétitifs que les pays latino-américains. Il y a un énorme potentiel de production en Afrique à condition que la filière, qui va du producteur au consommateur, soit bien organisée et qu’elle ne soit pas gérée comme une rente.

Depuis deux ans, l’OMC a réalisé un examen de la politique commerciale de pays comme le Tchad, le Cameroun, le Gabon. Quels sont ceux qui progressent, ceux qui régressent ?

Les revues de politique commerciale ne consistent pas à distribuer des bons et des mauvais points. Dans l’ensemble, nous avons constaté des progrès considérables de savoir-faire depuis cinq ou dix ans. Il y a aujourd’hui un bien plus grand nombre d’experts dans les pouvoirs publics africains sur les questions de commerce international qu’autrefois.

Alors, parlons en termes d’intégration au ­commerce mondial...

Sur ce plan, l’Afrique de l’Est a fait des progrès considérables. Elle doit désormais résoudre des problèmes d’infrastructures. Prenons l’exemple du Rwanda. Sa politique commerciale a bien évolué, mais le pays reste handicapé par des problèmes de transports. Si un camion à destination de Mombasa ou Dar es-Salaam doit s’arrêter trente fois à cause de barrages plus ou moins officiels, on ne peut pas parler d’intégration commerciale. De même, il y a eu des progrès en Afrique australe, même s’il subsiste des problèmes, là aussi d’infrastructures, avec les voisins. Mais il est vrai qu’en Afrique centrale, et en Afrique de l’Ouest, c’est moins évident, pour des raisons qui, à mon avis, sont essentiellement politiques.

Et l’Afrique du Nord ?

Les pays du Maghreb et du Machrek restent très dominés par les échanges avec l’Union européenne. L’Algérie, le Maroc et la Tunisie échangent beaucoup avec l’Europe et très peu entre eux. C’est une aberration. Et la mise en place de zones de libre-échange, comme celle qui résulte de l’accord d’Agadir, prend beaucoup trop de temps. Il est nécessaire qu’à terme cette intégration se réalise. Il faut aussi que l’Algérie accélère la négociation de son adhésion à l’OMC.