La Réunion absente de la signature de l’APE intermédiaire
Thématique :
COI,
La Reunion
mercredi 2 septembre 2009 - Manuel MARCHAL
Dans "Témoignages" d’hier, Maurice Cérisola, président de l’ADIR et acteur du monde économique, trouve « catastrophique » et « impensable » l’absence de La Réunion lors de la signature samedi dernier à Maurice de l’Accord de partenariat économique intérimaire entre plusieurs pays de notre région et Maurice. Comment en effet parler d’intégration dans l’environnement régional lorsqu’au moment où se prennent les décisions stratégiques, nous ne sommes pas conviés ? Cette signature sans La Réunion a lieu au moment où la synthèse locale des États généraux demande une représentativité accrue de notre île dans les négociation commerciales, alors que pour leurs part, Région et Département demandent une autre gouvernance dans ce domaine.
Maurice Cérisola juge bien plus qu’inquiétante l’absence de La Réunion de la cérémonie de signature de l’APE intermédiaire entre plusieurs pays de notre région et l’Union européenne. Pour cet acteur du monde économique réunionnais, cette situation est « catastrophique », « impensable ». Du côté du Centre de conférence des Pailles à Maurice, un pays dix fois moins peuplé que La Réunion, les Seychelles, était pour sa part bien présent. Et dans l’accord signé, nos amis seychellois ont pu préserver de la concurrence un secteur stratégique pour leur développement : la pêche.
Pour les Réunionnais, le seul secteur productif qui est exclu de l’accord est l’industrie sucrière. Mais de manière temporaire, et cela ne concerne donc, faut-il le rappeler, qu’un seul produit de la canne, le sucre roux. Il est possible d’importer de la mélasse du Pakistan, et on trouve déjà dans les rayons des grandes surfaces à Saint-Denis du sucre bio en provenance du Brésil.
Quel co-développement ?
Dans leur projet commun, le Conseil général et la Région pose la question de l’adaptation des politiques, notamment décidées à Bruxelles. « Quelle suite véritable pourraient avoir ces États généraux (…) si les APE ouvrent davantage le marché réunionnais à la concurrence des ACP voisins ? ».
Et de proposer « d’intégrer pleinement la vocation de La Réunion à être porteuse dans la zone d’une politique de co-développement durable en tant que région ultrapériphérique française de l’Union, notamment par la désignation de la Région comme chef de file en la matière ». Cela passe par une autre gouvernance, car « il n’est pas possible à la collectivité régionale de bâtir une stratégie de développement fondée sur l’insertion de La Réunion dans son environnement régional et géo-économique si elle n’est pas partie prenante des relations et des accords internationaux avec les pays de cet environnement. Ce qui n’est nullement contradictoire avec l’exercice de la souveraineté de l’État en dernière analyse ».
Pour sa part, la synthèse locale des États généraux souligne ceci : « un troisième niveau de décisions d’importance croissante relève des différentes organisations régionales (AfOA, Comesa, COI, etc.). Le rapprochement progressif de ces organisations en vue d’une intégration politique et économique régionale est un élément déterminant de l’avenir de l’environnement géographique de La Réunion, auquel elle doit prendre part activement pour que son projet de développement soit cohérent avec celui de ses voisins, au nom de la notion de co-développement qui a été identifiée ces dernières années ».
Séquelle de l’avant 19 mars ?
Et de préciser que « La Réunion doit aussi voir sa représentativité accrue dans les enceintes de négociation internationale, tant en matière de négociations commerciales (APE, AfOA, Comesa, SADC) que de négociations de pêche (CTOI) ou de coopération (COI) ; La Réunion pourra ainsi contribuer davantage à la gestion et à la valorisation de la ressource halieutique et de la biodiversité de l’océan Indien, comme à sa sécurité ».
On voit que se dessine clairement la volonté de prendre des responsabilités dans les décisions qui engagent l’avenir du pays pour ce qui concerne ses relations avec son environnement immédiat.
Mais La Réunion n’était pas invitée samedi, et donc elle n’a pas pu faire entendre son point de vue, noyée qu’est notre région parmi les plus de 200 que représentait la Commissaire européenne au Commerce. C’est l’illustration de ce côté condescendant évoqué hier par Maurice Cérisola dans nos colonnes. Notre île ne doit plus être absente de ces prises de décisions qui engagent notre avenir. Il en va non seulement du développement du pays, mais aussi des objectifs que souhaitent atteindre les États généraux de l’Outre-mer lancés par le président de la République.
Dans "Témoignages" d’hier, Maurice Cérisola, président de l’ADIR et acteur du monde économique, trouve « catastrophique » et « impensable » l’absence de La Réunion lors de la signature samedi dernier à Maurice de l’Accord de partenariat économique intérimaire entre plusieurs pays de notre région et Maurice. Comment en effet parler d’intégration dans l’environnement régional lorsqu’au moment où se prennent les décisions stratégiques, nous ne sommes pas conviés ? Cette signature sans La Réunion a lieu au moment où la synthèse locale des États généraux demande une représentativité accrue de notre île dans les négociation commerciales, alors que pour leurs part, Région et Département demandent une autre gouvernance dans ce domaine.
Maurice Cérisola juge bien plus qu’inquiétante l’absence de La Réunion de la cérémonie de signature de l’APE intermédiaire entre plusieurs pays de notre région et l’Union européenne. Pour cet acteur du monde économique réunionnais, cette situation est « catastrophique », « impensable ». Du côté du Centre de conférence des Pailles à Maurice, un pays dix fois moins peuplé que La Réunion, les Seychelles, était pour sa part bien présent. Et dans l’accord signé, nos amis seychellois ont pu préserver de la concurrence un secteur stratégique pour leur développement : la pêche.
Pour les Réunionnais, le seul secteur productif qui est exclu de l’accord est l’industrie sucrière. Mais de manière temporaire, et cela ne concerne donc, faut-il le rappeler, qu’un seul produit de la canne, le sucre roux. Il est possible d’importer de la mélasse du Pakistan, et on trouve déjà dans les rayons des grandes surfaces à Saint-Denis du sucre bio en provenance du Brésil.
Quel co-développement ?
Dans leur projet commun, le Conseil général et la Région pose la question de l’adaptation des politiques, notamment décidées à Bruxelles. « Quelle suite véritable pourraient avoir ces États généraux (…) si les APE ouvrent davantage le marché réunionnais à la concurrence des ACP voisins ? ».
Et de proposer « d’intégrer pleinement la vocation de La Réunion à être porteuse dans la zone d’une politique de co-développement durable en tant que région ultrapériphérique française de l’Union, notamment par la désignation de la Région comme chef de file en la matière ». Cela passe par une autre gouvernance, car « il n’est pas possible à la collectivité régionale de bâtir une stratégie de développement fondée sur l’insertion de La Réunion dans son environnement régional et géo-économique si elle n’est pas partie prenante des relations et des accords internationaux avec les pays de cet environnement. Ce qui n’est nullement contradictoire avec l’exercice de la souveraineté de l’État en dernière analyse ».
Pour sa part, la synthèse locale des États généraux souligne ceci : « un troisième niveau de décisions d’importance croissante relève des différentes organisations régionales (AfOA, Comesa, COI, etc.). Le rapprochement progressif de ces organisations en vue d’une intégration politique et économique régionale est un élément déterminant de l’avenir de l’environnement géographique de La Réunion, auquel elle doit prendre part activement pour que son projet de développement soit cohérent avec celui de ses voisins, au nom de la notion de co-développement qui a été identifiée ces dernières années ».
Séquelle de l’avant 19 mars ?
Et de préciser que « La Réunion doit aussi voir sa représentativité accrue dans les enceintes de négociation internationale, tant en matière de négociations commerciales (APE, AfOA, Comesa, SADC) que de négociations de pêche (CTOI) ou de coopération (COI) ; La Réunion pourra ainsi contribuer davantage à la gestion et à la valorisation de la ressource halieutique et de la biodiversité de l’océan Indien, comme à sa sécurité ».
On voit que se dessine clairement la volonté de prendre des responsabilités dans les décisions qui engagent l’avenir du pays pour ce qui concerne ses relations avec son environnement immédiat.
Mais La Réunion n’était pas invitée samedi, et donc elle n’a pas pu faire entendre son point de vue, noyée qu’est notre région parmi les plus de 200 que représentait la Commissaire européenne au Commerce. C’est l’illustration de ce côté condescendant évoqué hier par Maurice Cérisola dans nos colonnes. Notre île ne doit plus être absente de ces prises de décisions qui engagent notre avenir. Il en va non seulement du développement du pays, mais aussi des objectifs que souhaitent atteindre les États généraux de l’Outre-mer lancés par le président de la République.