Qualitropic doit mieux faire
Thématique :
La Reunion
CLICANOO.COM | Publié le 5 décembre 2008
Le pôle de compétitivité réunionnais a été classé parmi les 19 pôles dont la réussite n’est jugée que moyenne en France, avec des lacunes diverses : déficit de projets, réseau d’adhérents trop lâche, ouverture insuffisante à l’international, manque de connexion avec la formation... Son président, Jean-Pierre Avril, appelle à “dépasser les corporatismes” et à “fixer un vrai cap pour l’île à long terme”.
Qualitropic organisait, hier, ses 3e Rencontres à l’hôtel Créolia de Saint-Denis. Une journée d’interventions et de témoignages pour convaincre les chercheurs et les entreprises de l’île de l’intérêt de l’innovation et de la R&D dans les secteurs de l’agro-nutrition en milieu tropical.
Séduire et réunir pour stimuler l’intelligence collective et aboutir à des projets concrets dans les quatre filières visées : marine, animale, végétale, nutrition-santé.
À l’entrée de la salle, sept affiches donnent le ton en imaginant des anti-inflammatoires à la tomate, un carburant d’origine bovine, du plastique écolo à base de canne à sucre, du letchi utilisé en cosmétique et en dermato, du concombre de mer pour guérir la maladie d’Alzheimer... Basée sur des recherches réelles de par le monde, cette nouvelle campagne de communication de Qualitropic est une sorte de “Yes, we can” économique sur le slogan : “Vous y croyez, nous vous suivons.”
Car après trois ans d’existence, le pôle réunionnais n’a pas encore réussi à rassembler suffisamment : “Oui, chacun travaille encore trop dans son coin”, reconnaît son président Jean-Pierre Avril.
Ce reproche figure en bonne place dans le tout récent rapport d’évaluation de Qualitropic commandé par le gouvernement. Parmi les 71 pôles de compétitivité français, 39 pôles ont ainsi reçu un satisfecit général et 13 sont à revoir complètement. Seul pôle d’outre-mer, Qualitropic figure de son côté parmi les 19 pôles qui “doivent mieux faire”. “Au moins, cela nous donne le droit de continuer. On n’avait pas la prétention d’être numéro 1”, réagit Jean-Pierre Avril.
“La tomate, ça peut aussi servir à faire des médicaments”
“On nous demande plus d’implication des acteurs. Mais on a démarré il y a trois ans en partant de rien, il a fallu se structurer et expliquer aux chercheurs et aux entreprises l’intérêt de se fédérer dans le pôle, commente Françoise Delabarre, sa directrice. Nous devons progresser dans la prospective d’entreprises pour consolider notre réseau.”
Autre grief de l’évaluation : des projets certes pas mauvais, mais en nombre insuffisant. La directrice conteste : “Dans les autres pôles, ce sont les grands qui tirent les petits. Ici, nous n’avons que des PME, et peu nombreuses, peu de chercheurs aussi. Nous voulons maintenir un rythme de 10 projets labellisés par an.” Mais jusqu’ici, seuls 14 projets ont été labellisés, dont 10 sont aujourd’hui financés, comme par exemple VA2RUN (valorisation de l’acide aconitique contenu dans la canne), Run Innovation (assainissement par les bambous) et Orcasav (nouvelle technique de pêche dans les grands fonds).
Les 14 projets représentent un investissement total de 8,1 millions d’euros qui a su mobiliser 3,8 millions de financements publics (1,7 million du Fonds unique interministériel, 0,8 million de l’Agence nationale de la recherche, 1,2 million des collectivités de l’île et d’autres régions). “On est bon”, plaide Françoise Delabarre. “Il y a un potentiel, il faut arriver à le mettre en musique. Nous allons être plus présents sur le terrain.”
L’évaluation révèle enfin deux grandes lacunes du pôle pays : une ouverture insuffisante à l’international et l’absence de lien avec la formation : “Il faudrait par exemple créer avec l’université de nouveaux masters en lien avec nos besoins, ce que nous n’avons pas encore fait. Tout ceci fera qu’on aura plus de projets”, poursuit la directrice. Et d’ajouter : “Il faut aussi que les acteurs veillent plus à ce qui se passe dans le monde, à l’évolution de la recherche et l’apparition de nouveaux marchés. La tomate, ça se mange mais ça peut aussi servir à faire des médicaments.”
Jean-Pierre Avril insiste : “D’autres ne vont pas inventer les solutions chez nous, c’est ça l’esprit du pôle. Nous souffrons encore trop de corporatismes. Mettons-nous tous dans un projet collectif. Nous sommes beaucoup trop dispersés aujourd’hui, parce qu’il manque à La Réunion un vrai cap sur l’avenir, que nous devons définir ensemble.”
Et de plaider une nouvelle fois pour que la sécurité alimentaire et la nutrition-santé soient cette fameuse priorité stratégique.
Le pôle de compétitivité réunionnais a été classé parmi les 19 pôles dont la réussite n’est jugée que moyenne en France, avec des lacunes diverses : déficit de projets, réseau d’adhérents trop lâche, ouverture insuffisante à l’international, manque de connexion avec la formation... Son président, Jean-Pierre Avril, appelle à “dépasser les corporatismes” et à “fixer un vrai cap pour l’île à long terme”.
Qualitropic organisait, hier, ses 3e Rencontres à l’hôtel Créolia de Saint-Denis. Une journée d’interventions et de témoignages pour convaincre les chercheurs et les entreprises de l’île de l’intérêt de l’innovation et de la R&D dans les secteurs de l’agro-nutrition en milieu tropical.
Séduire et réunir pour stimuler l’intelligence collective et aboutir à des projets concrets dans les quatre filières visées : marine, animale, végétale, nutrition-santé.
À l’entrée de la salle, sept affiches donnent le ton en imaginant des anti-inflammatoires à la tomate, un carburant d’origine bovine, du plastique écolo à base de canne à sucre, du letchi utilisé en cosmétique et en dermato, du concombre de mer pour guérir la maladie d’Alzheimer... Basée sur des recherches réelles de par le monde, cette nouvelle campagne de communication de Qualitropic est une sorte de “Yes, we can” économique sur le slogan : “Vous y croyez, nous vous suivons.”
Car après trois ans d’existence, le pôle réunionnais n’a pas encore réussi à rassembler suffisamment : “Oui, chacun travaille encore trop dans son coin”, reconnaît son président Jean-Pierre Avril.
Ce reproche figure en bonne place dans le tout récent rapport d’évaluation de Qualitropic commandé par le gouvernement. Parmi les 71 pôles de compétitivité français, 39 pôles ont ainsi reçu un satisfecit général et 13 sont à revoir complètement. Seul pôle d’outre-mer, Qualitropic figure de son côté parmi les 19 pôles qui “doivent mieux faire”. “Au moins, cela nous donne le droit de continuer. On n’avait pas la prétention d’être numéro 1”, réagit Jean-Pierre Avril.
“La tomate, ça peut aussi servir à faire des médicaments”
“On nous demande plus d’implication des acteurs. Mais on a démarré il y a trois ans en partant de rien, il a fallu se structurer et expliquer aux chercheurs et aux entreprises l’intérêt de se fédérer dans le pôle, commente Françoise Delabarre, sa directrice. Nous devons progresser dans la prospective d’entreprises pour consolider notre réseau.”
Autre grief de l’évaluation : des projets certes pas mauvais, mais en nombre insuffisant. La directrice conteste : “Dans les autres pôles, ce sont les grands qui tirent les petits. Ici, nous n’avons que des PME, et peu nombreuses, peu de chercheurs aussi. Nous voulons maintenir un rythme de 10 projets labellisés par an.” Mais jusqu’ici, seuls 14 projets ont été labellisés, dont 10 sont aujourd’hui financés, comme par exemple VA2RUN (valorisation de l’acide aconitique contenu dans la canne), Run Innovation (assainissement par les bambous) et Orcasav (nouvelle technique de pêche dans les grands fonds).
Les 14 projets représentent un investissement total de 8,1 millions d’euros qui a su mobiliser 3,8 millions de financements publics (1,7 million du Fonds unique interministériel, 0,8 million de l’Agence nationale de la recherche, 1,2 million des collectivités de l’île et d’autres régions). “On est bon”, plaide Françoise Delabarre. “Il y a un potentiel, il faut arriver à le mettre en musique. Nous allons être plus présents sur le terrain.”
L’évaluation révèle enfin deux grandes lacunes du pôle pays : une ouverture insuffisante à l’international et l’absence de lien avec la formation : “Il faudrait par exemple créer avec l’université de nouveaux masters en lien avec nos besoins, ce que nous n’avons pas encore fait. Tout ceci fera qu’on aura plus de projets”, poursuit la directrice. Et d’ajouter : “Il faut aussi que les acteurs veillent plus à ce qui se passe dans le monde, à l’évolution de la recherche et l’apparition de nouveaux marchés. La tomate, ça se mange mais ça peut aussi servir à faire des médicaments.”
Jean-Pierre Avril insiste : “D’autres ne vont pas inventer les solutions chez nous, c’est ça l’esprit du pôle. Nous souffrons encore trop de corporatismes. Mettons-nous tous dans un projet collectif. Nous sommes beaucoup trop dispersés aujourd’hui, parce qu’il manque à La Réunion un vrai cap sur l’avenir, que nous devons définir ensemble.”
Et de plaider une nouvelle fois pour que la sécurité alimentaire et la nutrition-santé soient cette fameuse priorité stratégique.