Qui sera le futur président de l'ANC ?
Plus de 4000 délégués vont participer à la 52éme conférence nationale de l’ANC qui aura lieu en décembre à Polokwane dans la province du Limpopo. Ils choisiront leurs dirigeants et le président du mouvement dont le choix aura un poids déterminant pour les élections générales de 2009. Un choix qui va peser lourd dans la vie politique du pays.
Les 2700 sections de l’ANC sont en train de choisir les six candidats qu’ils souhaitent voir occuper les postes de direction du mouvement au niveau provincial : président, , secrétaire, trésorier et leurs adjoints respectifs. Les directions provinciales feront alors leurs propositions pour la direction nationale de l’ANC.
Les militants de base jouent un rôle essentiel dans le choix de la direction nationale, rôle qui a été réaffirmé avec vigueur par l’ANC quand le Cosatu avait publié une liste de six noms pour la direction du mouvement, et rôle dont on minimise l’importance dans le tapage médiatique entretenu autour de la rivalité Mbeki-Zuma pour la présidence.
Les partenaires de la triple alliance ne font pas mystère de leurs préférences. Le Cosatu est derrière Jacob Zuma, le SACP est plus discret, mais n’épargne pas ses critiques à l’encontre de la politique suivie par Thabo Mbeki.
La compétition entre les deux poids lourds de l’Anc a mené leurs partisans à avoir des attitudes particulièrement détestables. Après le chant qui fâche, il y a eu la guerre des T-shirts et enfin une bataille rangée au cours des funérailles de l’ancien ambassadeur en Indonésie, Norman Mashabane Ce dernier incident a été condamné avec vigueur par la direction de l’ANC, mais aussi par les vétérans de l’Anc qui voient avec amertume l’unité du mouvement mis à mal par des querelles de factions.
Pour calmer le jeu, des voix s’élèvent pour trouver des candidats qui pourraient satisfaire tout le monde. En lice depuis quelque temps, Tokyo Sexwale, devenu un homme d’affaires prospère mais qui se dit prêt assumer la fonction si on le lui demande et si on répond clairement à la question « que voulez-vous que je fasse ? qu’attendez vous de moi ».
La Ligue de la jeunesse de l’ANC qui soutient Zuma vient de faire une proposition qui, tout en écartant Mbeki de la présidence, lui donnerait un rôle important dans le mouvement. La Ligue de la jeunesse propose l’adoption d’un protocole qui « codifie le rôle des anciens présidents pour que le mouvement bénéficie de leur sagesse et de leur expérience ». Ce que beaucoup d’analystes considèrent comme un geste d’apaisement.
La Ligue des femmes de l’ANC pour sa part soutient Nkosazana Dlamini-Zuma, l’actuelle Ministre des Affaires étrangères et la candidature de l’ancien dirigeant syndicaliste devenu homme d’affaires, Cyril Ramaphosa, devient de plus en plus probable car plusieurs sections de l’ANC l’ont choisi comme candidat. Toutefois l’intéressé n’a pas encore manifesté clairement ses intentions.
Dans les rangs de l’ANC, beaucoup s’inquiètent de ce manque évident d’unité alors que depuis la création du mouvement, le choix du président s’était fait dans l’unanimité. Certains voudraient que les deux principaux candidats, cause de tout ce tumulte, laisse la place à « un troisième homme » pour que le mouvement retrouve l’unité dont il a toujours était si fier. Jacob Zuma lui-même au cours d’un hommage rendu à Oliver Tambo, un des géants de l’ANC, a déclaré que la culture de l’Anc était de s’unir derrière celui qui était finalement choisi.
En attendant, les sections vont faire leur choix et la commission électorale, où siègent des vétérans de l’ANC, annoncera officiellement le nom des candidats choisis deux semaines avant la conférence nationale du mois de décembre.
Publié le mardi 30 octobre 2007Plus d'informations : Cosatu Media Monitor