100 pays planchent sur la piraterie à Newport
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Lutte contre la piraterie et changement climatique sont au menu du 19e sommet des puissances maritimes qui réunit à partir de mercredi plus de cent pays dont la Russie --mais pas la Chine-- dans une base navale américaine à Newport (Rhode Island, nord-est).
En guise de bienvenue, le secrétaire américain à la Marine, Ray Mabus, a plongé son auditoire d'amiraux au coeur d'une des conséquences de l'évolution climatique.
"Alors que l'Arctique sera bientôt ouvert une grande partie de l'année, les étudiants des écoles navales vont vivre dans un monde nouveau", a observé M. Mabus, qui s'exprimait devant ce forum qui se déroule durant trois jours dans l'enceinte du "US Naval War College", un centre de formation pour officiers de carrière situé sur une base navale.
"Il faut prendre acte des conséquences sur la sécurité mondiale qu'a le changement climatique, et participer à la recherche de sources alternatives d'énergie pour les flottes", a-t-il dit.
L'amiral Gary Roughead, commandant en chef de la Marine américaine, s'est lui attaqué au problème de la piraterie qui se pose avec une acuité particulière ces derniers mois, surtout au large de la Somalie où des flottes de plusieurs pays tentent de protéger la navigation.
"La lutte contre la piraterie dans le golfe d'Aden est un exemple sans précédent de coopération, qui doit être étendue à des secteurs comme l'environnement et la lutte contre les trafics, qu'il s'agisse de de stupéfiants ou de trafic d'êtres humains", a-t-il dit devant une audience d'officiers en uniformes kaki, bleus, ou blancs selon leurs pays de provenance, aux épaulettes décorées d'étoiles.
"Vous êtes les spécialistes de vos régions et vos concours sont précieux", a-t-il lancé aux représentants des 101 pays présents. "Notre tâche est de chercher ensemble les moyens de relever les graves défis qui se présentent à nous et d'unir nos forces pour sauvegarder la paix et la sécurité au XXIe siècle".
"La piraterie est loin d'être le seul exemple (de collaboration) efficace", a souligné de son côté Ray Mabus, évoquant la coopération entre marines sud-américaines et européennes dans la localisation et la destruction de cargaisons de stupéfiants.
Dans un message vidéo, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a souligné "qu'aucun pays n'a les capacités de faire face toute seule aux défis".
Outre la Russie, le Cambodge, le Vietnam, les Maldives ou encore la Guyane participent pour la première fois à ce forum, inauguré en 1969 en pleine Guerre froide avec une quarantaine de pays "du monde libre", puis élargi après la chute de l'Union soviétique à un éventail toujours plus large de nations.
La Chine, invitée, a décliné "pour des raisons non précisées", et des pays comme l'Iran n'ont pas été conviés, a précisé l'amiral Roughead. La Libye, elle aussi sur la liste des invités, s'est désistée à la dernière minute, a-t-on précisé au service de presse.