La SADC réfute un sommet Afrique/UE sans le Zimbabwe
Harare - 27/09/2007 - Panapress
La Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) a réitéré, mercredi, sa menace de boycotter le sommet entre l'Union européenne et l'Afrique, prévu au mois de décembre dans la capitale portugaise, si le Zimbabwe était exclu de cette rencontre.
Quelques Etats européens, au premier rang desquels l'ancienne puissance coloniale du Zimbabwe, la Grande-Bretagne, font pression pour obtenir l'exclusion du président Mugabe du sommet de Lisbonne, au motif qu'il serait coupable d'abus des droits humains.
La Premier ministre britannique, Gordon Brown, a lui-même menacé de boycotter le sommet, qui se tient régulièrement pour examiner les éventuels domaines de coopération entre l'UE et l'Afrique, si jamais le Portugal invitait le chef de l'Etat zimbabwéen.
Cependant, la SADC et l'Union africaine, soucieuses de faire montre d'indépendance et de manifester leur solidarité envers Harare, ont mis en garde contre un possible boycott collectif du sommet en cas d'exclusion du Zimbabwe.
S'exprimant à New York, devant des journalistes de la région, le président en exercice de la SADC, le président zambien Levy Mwanawasa, a déclaré mercredi que ce groupe régional de 14 nations sera contraint de boycotter le sommet, en solidarité avec le Zimbabwe, si le président Mugabe n'était pas parmi les invités à la rencontre.
On rappelle que l'UE a imposé une large gamme de sanctions contre le Zimbabwe, en particulier celle qui interdit au président Mugabe et à certains de ses plus proches collaborateurs des visas pour le territoire européen, accusés de violations des droits humains.
“Pas de Zimbabwe, pas de sommet, le Zimbabwe doit être invité. Il serait réellement triste qu'ils (Zimbabwe) soient contraints de ne pas participer”, a martelé le président Mwanawasa.
Il a ensuite indiqué qu'il s'exprimait ainsi au nom des autres dirigeants de la SADC, qui se sont ralliés autour du Zimbabwe pour lui apporter leur soutien dans son bras de fer avec l'UE au sujet des accusations de violations des droits humains dont il fait l'objet.
Le Zimbabwe rejette ces accusations et affirme qu'il est tout simplement sanctionné pour avoir excécuté sa réforme agraire, dépossédant des fermiers blancs des meilleures terres pour les redistribuer aux paysans noirs sans terre.
C'est la semaine dernière que le président Mwanawasa avait, pour la première fois, brandi la menace du boycott, après les pressions exercées par Gordon Brown sur le Portugal pour obtenir de ce dernier l'exclusion du président Mugabe de la rencontre de Lisbonne.
Le ministre de l'Information du Zimbabwe, Sikhanyiso Ndlovu, s'est dit certain que le Portugal inviterait le président Mugabe à participer au sommet.
"Sa (Mugabe) participation ne dépend de la participation ou de la non participation d'un quelconque chef d'Etat occidental, membre de l'Union européenne. Le Portugal, pays hôte, est clair sur la question de la participation du président Mugabe”, a-t-il expliqué.