lundi 4 mai 2009

"La Réunion est un marché très important pour Maurice" - Xavier DUVAL

CLICANOO.COM | Publié le 4 mai 2009

Pour donner un second souffle à son industrie touristique, l’île Maurice se caractérise par sa créativité et sa réactivité. Xavier Duval, ministre du tourisme, se félicite des nouvelles passerelles lancées entre son île et La Réunion.

ournal de l’île : Cela fait deux ans que vous n’êtes pas venu à La Réunion. Pourquoi le faire aujourd’hui ?

Xavier Duval : Lors de mon dernier séjour en 2007 on avait ressenti un besoin de rapprocher les deux îles et ce rapprochement passait par une baisse des tarifs aériens entre Maurice et La Réunion. C’était une des conditions sine qua non d’un partenariat entre l’industrie touristique mauricienne et celle de La Réunion. Il nous fallait absolument faire un effort sur le prix du billet au départ de La Réunion, sachant que dans l’autre sens, il est moins cher. Je suis là aujourd’hui pour finaliser cette initiative. r.

Où en est la campagne promotionnelle, avec un billet à 199 euros au départ de La Réunion ?

Nous avons vendu 60 % des billets en trois semaines. Cette opération s’étalera jusqu’au mois de juin et le succès est fulgurant. Si bien que nous avons décidé de passer de 6000 à 9000 billets, soit une augmentation de l’offre de 50 %.

Pourquoi Maurice fait-elle les yeux doux à La Réunion actuellement ?

La Réunion constitue un marché très important pour nous. Il y a plus de 100 000 Réunionnais qui viennent chez nous tous les ans. C’est déjà considérable compte tenu de la population. Il s’agit de notre troisième marché après la France métropolitaine avec 300 000 passagers et la Grande Bretagne. J’ai toujours voulu soutenir le marché réunionnais, déjà de par mes relations avec cette île que j’aime beaucoup. Pour que les Réunionnais soient encore plus nombreux, nous ne cessons de nous réinventer.

Et que faites-vous précisément dans ce cadre ?

Maurice est connue pour ses plages et les activités nautiques, mais de plus en plus, nous valorisons les atouts de la pleine nature. La géographie de notre île n’est pas du tout escarpée et les randonnées sont de ce fait accessibles à tous. Nous avons désormais un hôtel spécialisé dans les soins ayurvédiques, tandis que les événements culturels se développent et peuvent constituer un vecteur d’attraction supplémentaire. L’homme moderne n’accumule plus les richesses, mais les expériences. Voyager c’est s’enrichir, c’est connaître et Maurice se positionne comme la destination qui offre le plus large panel possible en la matière dans la région.

Maurice souffre actuellement sur le plan touristique...

Notre tourisme souffre comme toutes les destinations du monde, mais nous avons tout de même le sentiment d’avoir été un peu moins malmenés que nos principaux concurrents de la zone que sont Les Maldives et Les Seychelles. Nous avons enregistré une baisse de 3 % en janvier de cette année par rapport à janvier 2008. En février la baisse était de 13 %, de même qu’en mars. Mais il faut dire que les chiffres de mars ont été affectés par le fait que Pâques cette année était en avril. La moitié de la baisse est probablement imputable à cette variation du calendrier. Il s’agit d’une baisse raisonnable et cela nous est bénéfique car nous apprenons à gérer une situation difficile. Cela nous oblige à la réactivité.

Quelles sont les raisons de cette baisse ?

Cela est dû à la crise essentiellement. La France métropolitaine qui est notre principal marché résiste très bien. L’Angleterre, notre second marché souffre de la crise et nous en percevons les répercussions. L’Allemagne et l’Italie sont également des marchés en récession. Il y a une baisse en termes de voyageurs, mais également en termes de rentrées de devises, puisque ceux qui viennent jusqu’à nous, dépensent moins qu’à l’habitude.

Le dumping déployé depuis l’an passé au départ de la métropole peut-il durer longtemps ?

Je ne dirai pas dumping. Soudainement en France il y a eu un public dans l’impossibilité de se rendre aux Antilles à cause de la grève. Ce public s’est mis en quête de destinations différentes et Maurice leur a offert cette possibilité. C’était un geste d’amitié et de confiance surtout dans la mesure où jamais encore Maurice n’avait autorisé des étrangers à entrer sur son territoire sans passeport. Nous l’avons ensuite étendu aux Italiens. Nous avons été très réactifs grâce à une excellente coordination entre le secteur privé et le secteur public. C’était une opération ponctuelle qu’il est nécessaire de renouveler si on veut rester proche des marchés.

Quelles sont les cibles prioritaires en 2009 ?

Nous avons nos marchés traditionnels qui sont La France, l’Angleterre, l’Allemagne, l’Italie. Nous les soutenons de toute façon. Nous avons les marchés régionaux avec l’Afrique du Sud, La Réunion, l’Inde. Ces marchés nous apportent pas mal de visiteurs grâce à des opérations ponctuelles. D’ailleurs sur l’Inde nous développons la même opération que sur La Réunion. Désormais nous ciblons les marchés émergents comme La Chine et l’Arabie Saoudite. Ainsi la compagnie Emirates est passée de 4 à 7 vols hebdomadaires et à partir de juin elle se posera chez nous 9 fois par semaine.