Zimbabwe : trouver une solution régionale à la crise
Le Zimbabwe est dans une situation dramatique, les sanctions symboliques et les condamnations venues des pays occidentaux ont conforté le Président Mugabe dans son rôle de victime du néo-colonialisme. Une solution politique négociée régionale pourrait dénouer la crise.
Dans son dernier rapport, International Crisis Group, constate que la déliquescence de l’économie du Zimbabwe, avec son cortège de pauvres et de chômeurs, les violations des droits de la personne, les arrestations arbitraires des opposants sont une menace de déstabilisation de la région.
La médiation conduite par le Président Thabo Mbeki, mandaté par la SADC, commence à porter ses fruits puisque le mouvement d’opposition MDC et le parti au pouvoir ZANU-PF se sont mis d’accord pour un amendement constitutionnel avant d’affronter les élections de mars 2008. Ce qui montre que les pays d’Afrique australe sont les mieux placés pour faire avancer une solution négociée.
L’objectif à atteindre n’est pas tant un changement de régime, que la tenue d’élections libres et justes afin que chaque personne en âge de voter puisse choisir sans contrainte les dirigeants de son choix. Les anciens dirigeants de la région pourraient aider le président sud-africain à convaincre le Président Mugabe de ne pas se présenter une nouvelle fois aux élections.
Ce processus de « diplomatie tranquille » ne fait pas toutefois l’unanimité en Afrique. Si les dirigeants de la SADC soutiennent le président Mbeki dans sa mission et selon les mots du président mozambicain sont convaincus que la mission de médiation « est dans de bonnes mains », ce n’est pas le cas d’autres dirigeants africains.
Le Président Wade du Sénégal a déclaré que confier cette mission à un seul homme était « une grave erreur » et qu’il fallait une direction collégiale pour résoudre cette crise politique majeure. La rivalité entre les deux hommes n’est pas nouvelle, le président sénégalais a pris depuis longtemps ses distances avec le NEPAD, le nouveau partenariat pour le développement africain, l’enfant chéri de Thabo Mbeki, qu’il a qualifié de « discours creux »
Au-delà de ces querelles, les manifestations, les arrestations des dirigeants syndicaux et d’opposants au régime se multiplient et il devient urgent de trouver une solution au chaos politique, économique et social dans lequel le Zimbabwe se trouve plongé depuis des années.