mardi 2 juin 2009

Investissements étangers mauriciens : l’Etat cible d’autres sources

Alain BARBÉ

MALGRÉ la tendance à la baisse du Foreign Direct Investment ( FDI) constatée pour les trois premiers mois de l’année, le gouvernement ne baisse pas les bras. Le ministére des Finances s’est fixé comme objectif d’attirer Rs 15 milliards de FDI d’ici 2012, avec l’exploration de nouveaux marchés. Cette année, en raison de la crise financiére internationale, le montant ne devrait pas dépasser les Rs 5 milliards, selon les prévisions.

Pour atteindre l’objectif fixé, le ministére des Finances, avec la collaboration du Board of Investment ( BOI), se propose d’améliorer davantage l’environnement pour l’investissement et d’augmenter le nombre d’investisseurs potentiels dans des secteurs non traditionnels, autres que l’immobilier et les hôtels. L’objectif est aussi d’explorer des marchés non- traditionnels, tels que la Chine, le Moyen- Orient et l’Amérique du Nord.

D’autres initiatives seront mises en oeuvre. L’investissement à travers le partenariat public privé ( PPP) sera encouragé, surtout au niveau des infrastructures.

Un cadre sera développé pour la préservation de la réputation de Maurice comme un centre de services financiers bien régulé.

Le régime de l’investissement sera amélioré à travers des accords bilatéraux, notamment les accords de non- double imposition et des traités de protection de l’investissement. Il est prévu que des discussions soient amorcées en juin sur ces questions.

Une alternative à l’achat de villas IRS

La diaspora mauricienne sera encouragée à investir à Maurice. Les possibilités offertes aux Mauriciens d’acheter des chambres d’hôtel, qui seront obligatoirement relouées à des opérateurs hôteliers, vont dans cette direction. Cette offre est proposée comme une alternative à l’achat d’une villa dans un projet d’ Integrated Resorts Scheme ( IRS) ou de Real Estate Development Scheme ( RES).

Car au cours des derniers mois un ralentissement a été enregistré dans la vente des villas d’IRS. S’il y a un certain nombre de projets IRS, déjà initiés, qui vont de l’avant, comme ceux de River Club à Le Goulet ou de La Balise Marina à Riviére- Noire, en revanche il y a aussi d’autres, comme ceux de Gamma Civic Ltd et Betonix Ltd, qui ont été mis en veilleuse en attendant que l’économie mondiale s’améliore.

Outre des projets IRS, l’on compte aussi des projets de construction d’immeubles pour des espaces bureaux et commerciaux ou mêmes d’usines textiles qui sont retardés, ou alors les promoteurs ont décidé de réduire l’envergure pour s’adapter à la conjoncture.

Ces problémes ont eu un impact sur le secteur du bâtiment et des entrées du FDI depuis le début de l’année.

Pour le premier trimestre le montant du FDI est estimé à Rs 1,3 milliard ( voir tableau), contre Rs 1,7 milliard pour la période correspondante en 2008. Environ Rs 709 millions sont venues d’Europe et Rs 87 millions des Etats- Unis.

Le reste du FDI est venu d’Afrique et d’Asie.

Prêts en roupies pour des étrangers

Pour l’Europe, c’est la France qui vient en tête avec Rs 325 millions du FDI, suivie de la Suisse avec Rs 123 millions.

Pour l’Asie, c’est la Chine avec Rs 171 millions, suivie des Emirats Arabes Unis avec Rs 153 millions.

Et pour faire face à ces problémes d’entrées du FDI, un certain nombre de facilités a été proposé dans le budget 2009 aux éventuels acquéreurs des villas IRS et RES. Par exemple, des étrangers sont désormais autorisés à contracter un prêt en roupies mauriciennes pour financer l’achat d’un bien résidentiel tombant sous les « schemes » IRS/ RES.